«Chaque artiste crée ses précurseurs. Son travail modifie notre conception du passé autant que celle du futur». Jorge Luis Borges

dimanche 22 décembre 2013

John Adams, trois œuvres chez Chandos

John Adams( 1947)

-Doctor Atomic Symphony- 2007
-Short Ride In A Fast Machine - 1985
-Harmonielehre - 1984-85

Royal Scottish National Orchestra
Peter Oundjan, direction
Enregistrement:: février 2013
Super audio CD: CHSA 5129


Voici une nouveauté discographique intéressante de Chandos qui nous présente trois œuvres du compositeur américain John Adams.
Tout d'abord la "Doctor Atomic Symphony" où l'on peut écouter les passages orchestraux de son célèbre opéra Doctor Atomic, commandé par le "San Francisco Opera House" en 2005. L'opéra raconte l'histoire du scientifique en charge du "Projet Manhattan", Robert Oppenheimer dans cet été de 1945 au moment du test de la première bombe atomique dans le désert du Nouveau-Mexique.
C'est une excellente occasion permettant d'apprécier toute la palette orchestrale du compositeur, ainsi que sa veine mélodique et rythmique très particulière.

Les deux œuvres qui suivent sont antérieures, "Short Ride in a Fast Machine" a été composé pour le Great Woods Festival en 1986, et l'on peut apprécier l'Adams des fanfares à la Copland. Une très petite pièce de 4 minutes qui était à l'origine comme une seconde partie d'un diptyque de fanfares pour grande orchestre.

Mais l'oeuvre qui retient mon attention c'est la troisième de ce disque: "Harmonielehre de 1984-1985". Elle a été créée par l'Orchestre de San Francisco sous la direction d'Edo de Waart. On retrouve dans cette oeuvre tout le langage essentiellement minimaliste du compositeur. Ce type de langage, qui eut comme grands exposants: Philip Glass et Steve Reich, trouva peut être chez Adams, un dernier renouvellement. Il me semble que la clef du compositeur fut la fusion des structures répétitives issues du courant minimaliste, avec un langage plus post-moderne, où il intercale des passages à saveur post-romantiques et même impressionnistes. Le titre de l'oeuvre fait référence au traité d'harmonie de Schoenberg, ainsi qu'à la mémoire de Mahler.
Peut-être Adams nous a annoncé à l'époque une prise de position, consciente ou non, sur l'avenir de la musique contemporaine.
Ce disque est superbement interprété par l'Orchestre Nationale de l'Ecosse, et magistralement dirigé par le chef torontois Peter Oundjan.
Un plaisir pour les sens!

Philippe Adelfang

samedi 14 décembre 2013

DANIEL CLARKE BOUCHARD, SCÈNES D'ENFANTS


À 13 ans, le pianiste québécois Daniel Clarke Bouchard rayonne déjà sur la scène musicale montréalaise et présente Scènes d’enfants son premier disque solo. Dans un programme taillé sur mesure, il interprète des œuvres de Mendelssohn, Debussy, Haydn et Chopin.
Aussi allumé par le jazz que par la musique classique, Daniel propose sur ce disque deux pièces en duo avec son mentor, Oliver Jones: une improvisation à deux pianos sur les Variations Ah vous dirai-je maman de Mozart, ainsi que la Grande valse fofolle de Léveillée que les deux amis avaient d’abord joué aux Francofolies de Montréal à l’été 2012. 
Atma: ACD2 2698

MARC HERVIEUX, MES PLAISIRS... LA SUITE




Devant l’engouement du grand public pour le CD Mes plaisirs…, Marc Hervieux présente six chansons non publiées de cet album, des trésors cachés enfin dévoilés, dont Quand on a que l’amour, Une chance qu’on s’a et Je vais t’aimer, dans des arrangements symphoniques réalisés par Simon Leclerc. En bonus, le ténor québécois offre sur ce CD des titres supplémentaires, tirés de ses albums A Napoli et Tenor Arias. Accompagné par l’Orchestre symphonique de Québec,Marc Hervieux a enregistré ces chansons en concert à la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec, en février 2013.

Atma: ACD2 2694

BACH • CANTATES POUR L'ÉPIPHANIE (72, 81, 155, 156)





Voici le cinquième volume du projet ATMA consacré aux cantates sacrées de Johann Sebastian Bach, présenté en collaboration avec le Festival Montréal Baroque qui se tient chaque année dans le Vieux-Montréal dans des lieux et salles historiques aussi divers que des églises, usines et entrepôts dont certains remontent au XVIIIe siècle. 

L’une des politiques artistiques d’ATMA est d’intégrer des musiciens étrangers de haut niveau à sa production discographique, ce volume cinq des cantates sacrées présente Monika Mauch, une soprano allemande, Franziska Gottwald, une mezzo-soprano, allemande également, le ténor anglais Charles Daniels, la basse néerlandaise Harry van der Kamp, le chef d’orchestre américain Eric Milnes, et l’orchestre canadien Montréal Baroque. Les enregistrements de ces cantates sacrées sont à l’affût des plus récents travaux sur l’oeuvre de Bach. De plus, les chorals sont chantés par les solistes à une voix par partie.


Atma: ACD2 2404

vendredi 6 décembre 2013

American piano concertos, nouveauté chez Chandos

American Piano Concertos
Gershwin
Copland
Barber
Xiayin Wang, piano
Roya Scottish National Orchestra, Peter Oundjian
CHANDOS: CHSA 5128
Quelle intéressante nouveauté nous offre le label Chandos dans ce disque super audio. La virtuose chinoise Xiayin Wang a choisi trois concertos pour piano de compositeurs américains qui ont évolué, avec grande importance, tout au long de notre XX siècle. Samuel Barber, Aaron Copland et Georges Gershwin eurent, comme expérience commune, le fait d’avoir fait des études en Europe. Paris fut souvent la ville choisie, comme le firent Copland et Gershwin. Mais d’autres ont choisi d’aller à Rome. Ce fut le cas pour Barber, qui réalisa des études entre 1935 et 1937, après avoir décroché le prestigieux prix de Rome américain en composition musicale.
Son concerto op 38  de 1962 est un hommage à une musique qui garde toujours un équilibre et une musicalité tout à fait française. Son deuxième mouvement très ravélien, est un compte rendu de toute une époque où l’on voulait encore chanter d’une façon équilibrée et toujours harmonieuse.
Le concerto de Copland est d’une certaine façon, la recherche d’installer des formules de jazz dans un contexte de musique sérieuse du XX siècle. On dirait que Copland déconstruit la musique de son époque pour arriver, comme seul remède ou solution, à des formules rythmiques tirées de la musique de Jazz. L’effet est réussi, et donne à l’oeuvre une fraîcheur et une originalité à toute épreuve.
Le concerto de Gershwin est le plus célèbre des trois. Ici le Jazz n’est pas la solution à des problèmes techniques, mais au contraire, c’est l’essence et le germe de la musique. On dirait que le seul rattachement à une musique dite « européenne » est dans son orchestration généreuse et colorée.
Bravo pour Xiayin Wang qui nous donne des versions accomplies et extrêmement précises de ces oeuvres. La musique est là et l’inspiration aussi. C’est l’essentiel!

Philippe Adelfang.

lundi 2 décembre 2013

York Bowen Symphonies n°1 et n° 2 chez Chandos.


Affichage de Bowen image.jpg


York Bowen (1884-1961)
Symphonie no. 1, op.4, en sol majeur  (1902 – première mondiale)
Symphonie no. 2, op. 31, en mi mineur (1909)

BBC Philharmonic
Sir Andrew Davis, chef

Chandos CHAN 10670
Enregistrement : 2010
Durée : 73 min. 23

Il y a quelques mois, je faisais l’éloge de Georg Schumann (1866-1952) à propos d’une belle symphonie qu’il avait composée à 18 ans (CPO 777 464-2). Voilà que je viens de découvrir  une autre superbe symphonie écrite au même âge par un compositeur britannique. Encore une fois, autant j’ai été séduit par la fraîcheur du discours et l’étonnante maturité formelle et technique, autant j’ai été surpris d’apprendre qu’il ait fallu attendre aussi longtemps pour l’enregistrer. 

Le livret suppose que sa réticence « à embrasser les influences émergentes fut peut-être à l’origine de l’indifférence manifestée à l’égard de sa musique dans les dernières décennies de sa carrière. » C’est loin d’être un cas unique. À cela s’ajouterait à mon avis le fait que l’on a trop tendance à préjuger négativement les œuvres de jeunesse; le piège des comparaisons avec les œuvres des prédécesseurs resserre vite son étau au détriment d’une juste appréciation.

J’en veux pour preuve certaines critiques de ce disque que j’ai lues qui, sans dénigrer totalement cette symphonie de jeunesse, la  déconsidère en en rappelant les influences, aussi diverses qu’il y a de commentateurs. Il me semble que juger implacablement une œuvre comme inférieure en raison des antécédents, aussi géniaux soit-il, procède d’un certain aveuglement, surtout que de nos jours nous avons accès à tellement de répertoire que les évocations deviennent aussi multiples que trompeuses. Aurait-on oublié de se demander si de prime abord l’œuvre avait quelque charme qui mérite qu’on la ré-écoute avec plaisir ? Est-il vraiment impossible d’apprécier une œuvre pour ce qu’elle est intrinsèquement ? N’y a-t-il pas lieu de chercher comment une personnalité singulière se dégage au-delà  de toute référence externe ? Nous avons ici un beau cas et comme je suis bon public et sincère admirateur des artistes de talent, j’ai écouté l’œuvre sans encombre (pseudo-)historique et mon premier contact n’en a été que des plus profitables.

L’auditeur prendra plaisir à découvrir cette première symphonie, d’une demi-heure et en trois mouvements et écrite pendant que le compositeur était encore aux études. Le premier mouvement (Allegro assai) de forme sonate (exposition de deux thèmes contrastants, développement et récapitulation thématique) ouvre avec un thème altier, gai, plein d’assurance avec des cordes alertes et des cuivres à la sonorité pleine. Le deuxième thème (à 2min.14) contraste par sa tendresse mais sans devenir sombre ou triste. Les reprises de ces thèmes (8min.26 et 10 min.15) et la finale offrent peu de surprises mais le développement (à 4 min.18) révèle une maîtrise du discours admirable pour un si jeune auteur. 

Le deuxième mouvement (Larghetto), le plus beau moment de la symphonie, est une longue méditation romantique où un thème doux et pensif se déploie à travers plusieurs pupitres avec des touches harmoniques qui touchent directement au cœur sans verser dans un sentimentalisme névrosé. Le dernier mouvement (Allegro con brio)  expose un  thème optimiste et viril  qui culmine, après un élan grandiose volontairement interrompu par un contraste de texture comme pour nous faire patienter de façon espiègle (vers 6 min.50), dans une finale conventionnelle mais néanmoins satisfaisante.

Quant à la deuxième symphonie (43 min.12), écrite à 25 ans, elle comporte quatre mouvements où les textures orchestrales sont plus recherchées. En effet, toute la section des bois (flûte, hautbois, clarinette, basson), trompettes et trombones passent maintenant à trois (3 flûtes, 3 hautbois, etc.); les cors sont au nombre de six avec parfois autant de parties écrites pour chacun. Dès le début, on sent une évolution surprenante sur le plan harmonique, moins en phase avec les courants situés à l’extrême de l’avant-garde mais tout de même nettement plus audacieuse que dans la première symphonie.

Le troisième mouvement (Allegro scherzando) est le mouvement qui m’a le plus impressionné par son orchestration vivement colorée, son caractère aérien, des traits individuels très mobiles, tous des éléments  qui créent une atmosphère grandement  féérique. À lui seul, cet intermède vaut l’acquisition du disque. Les autres mouvements sont d’une grande force expressive post-romantique mais sans la lourdeur germanique. Le dernier mouvement, en particulier, essentiellement un allegro con fuoco, aborde les franges du fantastique tel qu’il aurait pu servir de poème symphonique à une nouvelle d’Edgar Allan Poe avant de conclure sur une finale extatique et triomphante. Bref, il s’agit de l’œuvre d’un jeune musicien qui pouvait désormais se mesurer sans complexe avec ses contemporains.

J’attends donc avec impatience que Chandos nous présente les deux autres symphonies de celui que l’on a surnommé, en raison de sa virtuosité pianistique, le « Rachmaninov anglais ». C’est donc dire que sa musique pour piano offre sûrement de l’intérêt ainsi que sa musique de chambre pour cor et pour alto, deux instruments qu’il avait maîtrisé jusqu’à un niveau professionnel. Si sa musique symphonique se portait garante de la qualité dans tous les autres genres qu’il a abordés (et j’ai de bonnes raisons d’en préjuger à la lumière de ce que j’ai écouté), alors  nous avons affaire à un compositeur de très grande classe trop injustement ignoré.

Guy Sauvé
Décembre 2013



jeudi 21 novembre 2013

Arias for Caffarelli, le dernier disque de Franco Fagioli

Arias for Caffarelli
Franco Fagioli, contre-ténor
Il Pomo D’Oro, Riccardo Minasi, direction.
Enregistrement: septembre 2012 Vicenza, Italie
Naïve V5333
 
Voici le premier disque du contre-ténor argentin Franco Fagioli pour le label Naïve: Arias pour Caffarelli. Quelle belle découverte celle de ce contre-ténor à voix cristalline et légère, très en concordance avec le personnage dont cet album fait référence. Il s’agit de Gaetano Majorano dit Caffarelli né à Bitonto en 1710 et mort à Naples en 1783. On est en pleine époque baroque, où les castrats étaient non seulement à la mode, mais appartenaient à une élite séparée dans la musique. On n’a qu’à remarquer  les compositeurs qui ont écrit des partitions pour Caffarelli, et constater son importance artistique: Porpora, Leo, Pergolèse,Vinci, Hassler et Händel pour ne nommer que les plus connus.
Ce disque est non seulement un hommage à cet illustre chanteur, maintenant inconnu, mais aussi une peinture d’une époque révolue, peut-être plus frivole, où la passion des artistes n’avait aucune limite.
Je recommande l’écoute de l’air de Pergolèse « Lieto così talvolta » tiré de son opéra Adriano in Siria, pour avoir une idée de tout l’arsenal technique et expressif que Franco Fagioli possède.
Petit paragraphe pour parler de l’orchestre baroque Il Pomo D’Oro. Je pense que Fagioli, n’aurait pu trouver de meilleur accompagnement qu’eux. Ils ont été, tout au long du disque, toujours à l’écoute des moindres inflexions que l’art du contre-ténor proposait
Ce disque nous amène dans des lieux où régnait une atmosphère de faste et d’opulence, où tout était permis, mais en sauvant l’honneur.
Très beau disque,  un grand artiste à suivre.
Bravo pour Naïve.
V5333
Philippe Adelfang

vendredi 15 novembre 2013

Six concertos pour piano op.4 de Georg Friedrich Händel

Matthais Kirschnereit, piano
Deutsche Kammerakademie Neuss, Lavard Skou Larsen.
CPO: 777837-2
Voici une nouveauté discographique qui pourrait surprendre les amateurs du classique. Des concertos pour piano de George Frideric Händel? En effet ce sont des transcriptions de ses concertos pour orgue op.4, qui ont été écrits à l’origine comme étant des interludes entre les actes de ses oratorios. Comment cela peut-ètre possible?  Tout simplement parce que Händel a écrit ses concertos sans une partie pour le pédalier, ce qui facilite évidemment  l’interprétation sur d’autres instruments à « clavier » comme notre piano moderne. Mais quel défit extraordinaire de les jouer sur un piano. Certainement les puristes du son original trouveront ce disque plus prêt du sacrilège. Pas moi. Ce qui importe ici, c’est l’approche des artistes à cette musique noble et généreuse. Et de mon humble opinion, elle est tout a fait réussie. Matthias Kirschnereit nous livre des versions équilibrées, absolument musicales, avec une force et une expressivité hors du commun. Le pianiste trouve dans la Deutsche Kammerakademie Neuss  le partenaire idéal, et le compagnon parfait pour cette aventure musicale de premier degré.
Merci encore une fois à CPO pour avoir osé!
SACD CPO: 777837-2

Philippe Adelfang.

vendredi 1 novembre 2013

POSSESSED le nouvel album de l'ensemble eX.

Artists
Caitríona O’Leary (voice)
Clara Sanabras (voice/guitar)
Steve Player (guitars)
Paulina van Laarhoven (treble & bass viols)
Harvey Brough (guitar/psalter)
Andrea Piccioni & Francesco Turrisi (frame drums & percussion)

Composers & Sources
Hildegard von Bingen, Guillaume Dufay, Santiago de Murcia, Caitríona O’Leary, Romildo-Toninho, Vincent Youmens, Bayeux Manuscript, Cancionero de Paris, Traditional Italian, Traditional American
Écoutez ici: 
Spellsong:  http://youtu.be/PD3Nbx0w9J8
Nao Traigais (version dramatisée): http://youtu.be/GVTGq37drfI

Tracklist


1. Psalm 121
2. La Ditie de Jehanne d’Arc
3. O Deusa Dos Orixás
4. Stu Pettu é Fattu Cimbalu d’Amuri
5. Canários
6. Ya Toda Me Entregué y Dí
7. Pizzica Nardó
8. Não Tragais
9. Spellsong
10. Ecclesiae Militantis
11. Fandango
12. Montanara di Carpino (aka Gargano)
13. Tamburello Solo
14. Nunc Aperuit Clausa Porta
15. Witchcraft Discovered and Punished
16. Pizzica Tarentata
17. Music Makes Me
J'aime les albums qui nous racontent des histoires et nous prouvent le parcours, parfois tourmenté, des hommes tout au long de leurs histoires.
C'est le cas pour le dernier album de l'Ensemble eX "Possessed" sous le label Heresy.
La musique est absolument magnifique, très bien interprétée, mais le plus important, ces pièces nous offrent un panorama voilé de l'histoire où tradition et superstition étaient souvent mêlé.
Le disque nous parle des musiques liées, d'une certaine façon, à une partie cachée et pas très connue de l'âme. Que ce soit celle de rites ancestraux comme le Candomblé du Brésil ou la Tarentelle de l'Italie, ou celles de femmes qui eurent des vies passionnantes ou passionnées, comme Jeanne d'Arc, Thérèse d'Avila ou Hildegard von Bingen, Cet album ne vous laissera pas indifférent.
Les pièces ont été très intelligemment recueillies, L'ensemble eX dirigés par Caitriona O'Leary et Eric Fraad, compte avec de très bons musiciens comme Clara Sanabras, Steve Player, Paulina van Laarhoven, Harvey Brought, Francesco Turrisi et Andrea Piccioni.
Un voyage au cœur de l'âme.

Heresy 012, disponible maintenant.

Philippe Adelfang

vendredi 25 octobre 2013

Russian Songs avec le ténor Yuri Gorodetski chez Atma Classique.





Lors de la demi-finale de l'édition 2012 du Concours musical international de Montréal des Jeunesses musicales du Canada, l'équipe d'ATMA Classique a eu un véritable coup de coeur pour le ténor biélorusse Yuri Gorodetski en l’entendant chanter des airs russes. C'est donc le jeune ténor qui a remporté le Prix ATMA d'enregistrement. Pour ce premier disque solo, il a choisi parmi les plus belles mélodies de Tchaïchovski et de Rachmaninov. Il est accompagné au piano par sa compatriote Tatiana Loisha. L’enregistrement a été réalisé en avril 2013 à la salle François-Bernier du Domaine Forget dans la région de Charlevoix au Québec.

Mélodies russes sera lancé lors d’un concert de la Société d’art vocal de Montréal. le 3 novembre 2013 – 15h, à la salle de concert du Conservatoire de musique de Montréal (4750, avenue Henri-Julien)


Atma Classique: ACD2 2690, à partir du 29 octobre au Canada.

Stavinski et Moussorgski avec l'ensemble Pentaèdre chez Atma classique



Pentaèdre s’attaque à deux sommets du répertoire russe : Le Sacre du printemps d’Igor Stravinski et Tableaux d’une exposition de Modeste Moussorgski dans d’étonnantes transcriptions pour quintette à vent. La transcription des Tableaux d’une exposition est signée par le corniste suisse Stéphane Mooser, et le clarinettiste américain Michael Byerly signe celle du Sacre du printemps.

Ensemble unique dans le paysage musical québécois, Pentaèdre explore et fait découvrir au public un répertoire de musique de chambre varié et original, issu de la grande tradition de musique pour vents. Fondé en 1985 et sous la direction artistique de Louis-Philippe Marsolais depuis 2005, l’ensemble est formé de cinq artistes-musiciens talentueux, dont la technique et la précision de jeu sont unanimement reconnus.


Atma Classique: ACD2 2687, à partir du 29 octobre au Canada.

Splendore a Venezia chez Atma Classique





En écho à l'exposition Splendore a Venezia : art et musique de la Renaissance au Baroque dans la Sérénissime produite par le Musée des beaux-arts de Montréal, et présentée du 12 octobre 2013 au 19 janvier 2013, ATMA Classique propose un disque compilation de grands compositeurs vénitiens de la Renaissance. Ce disque est accompagné d’un livret couleur illustré par quelques tableaux présentés dans le cadre de l’exposition du MBAM.
Splendore a Venezia contient des oeuvres d'Antonio Vivaldi, Claudio Monteverdi, Giovanni Gabrieli et Tomaso Albinoni, entre autres compositeurs évoqués dans l’exposition. Elles sont interprétées par quelques-uns des meilleurs musiciens et ensembles d’ici et d’ailleurs, dont Karina Gauvin, Alexander Weimann, Francis Colpron, Concerto Palatino, le Studio de musique ancienne de Montréal et Les Boréades.
Atma Classique: ACD2 3013

Francis Poulenc - Intégrale des mélodies pour voix et piano chez Atma Classique






Le pianiste Olivier Godin s’est entouré des chanteurs Hélène Guilmette, Pascale Beaudin, Julie Fuchs, Julie Boulianne, François Le Roux et Marc Boucher pour une intégrale des mélodies pour voix et piano de Francis Poulenc, contenant notamment trois œuvres inédites, enregistrées pour la première fois. 

Cette intégrale a été réalisée par Johanne Goyette à la salle Françoys-Bernier du Domaine Forget de la région de Charlevoix au Québec au cours de la saison 2012-2013, offrant ainsi une unité acoustique exceptionnelle pour ce type de projet, produit conjointement par ATMA, CLEF (Centre lyrique d’expression française) et le Festival Classica.

Première intégrale des mélodies pour voix et piano réalisée par des chanteurs exclusivement francophones, cette initiative d’ATMA Classique est considérée par monsieur Benoît Seringe, secrétaire général des Amis de Francis Poulenc, « comme un événement de premier plan dans les commémorations du 50ème anniversaire de la mort de Francis Poulenc, que nous célébrons cette année. »


Atma Classique: ACD2 2688



jeudi 24 octobre 2013

Natalie DESSAY - Michel LEGRAND "Entre elle et lui"



Après ses triomphes dans les plus importantes maisons d'opéra, la soprano Natalie Dessay fait le saut. Elle rend hommage au légendaire MIchel Legrand en revisitant ses plus grands succès.

Les inconditionnels de Michel Legrand seront ravis de le retrouver au piano avec son trio et de se laisser emporter par la fabuleuse voix de Natalie Dessay qui interprète les plus grands succès de cet artiste accompli, accompagnée d'un quatuor. De Jacques Demy à Alan et Marilyn Bergman, en passant par Claude Nougaro et Eddy Marnay, un exercice de style où grâce et beauté sonore sont l’absolue garantie d’un moment musical intense.

Legrand a fait ses études au Conservatoire de Paris, sa renomée arrivera en 1964 avec la musique du film de Jacques Demy Les Parapluies de Cherbourg et par son travail à Hollywood où il recevra trois Oscar, pour les musiques des films: Yentl avec Barbra Streisand, Un été 42 et aussi pour sa chanson The Windmills of Your Mind du film The Thomas Crown Affair avec Steve McQueen.

Dessay commence à connaître la musique de Legrand à l'âge de six ans quand elle voit un autre film de Jacques Demy: Peau d'âne. «À cette époque, je n'aurais jamais imaginé que je chanterais avec lui. Maintenant on est de bons amis, et j'ai la  chance de travailler avec lui régulièrement... Je pense que Michel Legrand est un génie. Il est un virtuose de la mélodie. On n'a qu'à écouter deux notes, pour savoir qu'il s'agit d'une de ses chansons». Pour Natalie Dessay, «la chanson populaire est un art qui demande un grand raffinement. Une chanson comme Saturne de Georges Brassens  a la même valeur pour moi qu'un air d’opéra de Bellini. Dans un opéra, vous commencez et laissez venir la suite. Mais pour une chanson populaire, vous devez concentrer votre voix, en apprenant à dire beaucoup avec moins de puissance, surtout si vous utilisez un micro».



Dans ce premier album avec Michel Legrand, Natalie Dessay s’est investit intensement, à la hauteur de l’immense talent de Legrand. Outre les mélodies “solo” qu’elle interprète, Natalie Dessay chante aussi d’intéressants duos avec Patricia Petibon (plage 10) et Laurent Naouri (plage 13). On retrouve également la femme de Michel Legrand, lharpiste Catherine Michel dans la pièce Mon dernier concert de Claude Nougaro (plage 18).

Malgré une carrière classique qui l'a conduite aux quatre coins du globe, la soprano Natalie Dessay a toujours gardé une tendresse pour un univers musical aussi contrasté qu'elle l'est elle-même. C'est qu'ils étaient faits pour se rencontrer, ces deux là ! Deux inclassables, deux francs-tireurs. Trop passionnés par leur métier pour se circonscrire à un genre, une discipline. Il n'est plus question de genre: chanson, opéra, jazz, cinéma, peu importe ! Nous sommes ici dans la musique !

Erato-Warner: à partir du 29 octobre au Canada.


samedi 19 octobre 2013

Le jour du jugement, oratorio de Telemann chez Rondeau Production




Georg Philipp Telemann (1681-1767)
Der Tag des Gerichts (Le Jour du Jugement), oratorio (poème chanté en quatre contemplations), TWV 6:8
Siri Karoline Thornhill, soprano
Susanne Krumbiegel, alto 
Tobias Hunger, ténor
Gotthold Schwarz, bass
Bach Consort Leipzig
Direction Gotthold Schwarz




Lorsqu'en 1721 Telemann (1681-1767) est investi du titre de compositeur de la prospère ville d'Hambourg, il reçoit, entre autres charges, celle de composer la musique "officielle" dite Kapitänsmusik. Entre 1723 et 1763 il écrira 40 Kapitänsmusiken. Parmi ces œuvres on souligne la création, en 1762 ,de l'oratorio Le jour du jugement. Hérité de la grande tradition de Haendel, cet oratorio représente peut-être l'aboutissement de tout le savoir faire du compositeur en matière d'oeuvre sacrée. Plus théâtrale que ceux de son illustre contemporain J.S.Bach, on perçoit chez Telemann le souci d'une musique brillante et dramatique, causé, sans doute à l'époque, par la migration de l'oratorio d'endroits "naturellement" saints, vers des places plus profanes comme le Drillhaus. Ceci permit qu'un plus grand nombre d'auditeurs accèdent à ces œuvres ce qui fut déterminant pour la pérennité de ces partitions, surtout en Allemagne. 

L'orchestration est brillante: 2 hautbois, 2 trompettes, 3 cors, les cordes, timbales et la basse continue.
L'effectif vocal est imposant: 4 voix solistes,(soprano,alto,ténor et basse) + le chœur mixte traditionnel.
Avec cet opus Telemann donnera à l'oratorio ces lettres de noblesse, en composant une musique d'une grande sensibilité et d'une grande animation vocale.
Avec une intrigue simple: à l'arrivée du Jugement dernier les peuples craignent la colère de Dieu, et doivent se ranger derrière la morale chrétienne. Message clair et facile, mais tout à fait puissant à l'époque où les églises contrôlaient presque toute la vie des individus.

Un petit mot pour souligner l'excellente qualité vocale et instrumentale du Bach Consort de Leipzig, ainsi que celle des solistes chevronnés à la musicalité exquise et raffinée. Un pur plaisir.

Rondeau: ROP6036

mardi 15 octobre 2013

Johann Sebastian Bach: Oratorio de Noël par le Collegium Vocale de Gent, sous la direction de Philippe Herreweghe




Johann Sebastian Bach
Oratorio de Noël, BWV 248

Dorothee Mieldssoprano
Damien Guilloncontreténor
Thomas Hobbsténor
Peter Kooijbasse
Collegium Vocale Gent
Philippe Herreweghe
direction
Enregistré en direct du Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, 20 December 2012

La version de l'Oratorio de Noël de Jean-Sébastien Bach que nous propose Philippe Herreweghe, dans ce Blu-ray, est, sans aucun doute, une des plus intenses et accomplies que l'on puisse trouver sur le marché.
Les musiciens sont tous de premier ordre, et si l'on ajoute le temps qu'ils jouent ensemble, cela donne un résultat exceptionnel.
 Je voudrais aussi parler de la qualité des chanteurs. Ce que l'on peut apprécier ici, je l’appellerais une virtuosité tranquille. Le résultat suprême de cette virtuosité, c'est d'avoir de très belles voix, mais au service d'un texte. Musicalité et diction, rythme et précision, travaillent d'un seul élan, au service d'un message.Tel était l'idéal de Bach. Les chanteurs et les musiciens étaient des instruments d'un objectif plus important: raconter une histoire sacrée. C'est ce renoncement volontaire à tout ego artistique qui permit à Bach d'accomplir tous les chefs-d’œuvres que l'on connait maintenant. Comme tout son art était au service de Dieu, il avait la liberté absolue de son acheminement.
Cette version me semble le reflet de tels idéaux musicaux. Non seulement par sa sobriété, mais également par sa générosité dans la musique réalisée. Comme appui à cette chronique, je peux souligner également que les concerts donnés par le Collegium Vocale de Gent  à Montréal en 2012, furent parmi les meilleurs de cette saison.
Un plaisir pour les sens et pour l’âme. Cadeau du ciel dit-on, cadeau de Bach, dis-je.

EuroArts: 2059504 Blu-ray et 2059508 en Dvd.

Philippe Adelfang.



dimanche 6 octobre 2013

Prélude à l'après-midi d'un faune et la Symphonie n°4 de Mahler dans des versions de chambre chez Linn Records.


Debussy: Prelude a l'apres-midi d'un faune (arr Benno Sachs)
Mahler: Symphony No. 4 (arr Erwin Stein)
Sonia Grane (soprano)
Royal Academy of Music Soloists Ensemble
Trevor Pinnock
Erwin Stein & Benno Sachs ont réalisés ces arrangements pour l'utilisation de Schoënberg en 1918 dans la Société musicale de Verein 
Enregistrement: février 2012

Arnold Schoënberg, avec l’assistance de son disciple Alban Berg, fonda en 1918 une société musicale privée pour la diffusion des œuvres contemporaines, mais dans des versions de musique de chambre, plus adaptées aux "budgets" très serrés d'une époque compliquée, économiquement parlant, dans la Vienne de la fin de la première guerre mondiale.
C'est dans le cadre de ces concerts, que ces transcriptions pour orchestre de chambre, du Prélude à l'après-midi d'un faune de Debussy et surtout de la Symphonie n°4 de Mahler ont été réalisées. Elles avaient comme objectif principal, la diffusion de ces chefs d’œuvres, mais à des coûts plus "réalistes".
On demanda un jour à Maurice Ravel «Quel musique désiriez-vous que soit jouée l'ors de vos funérailles?». À ce que Ravel répondit « le Prélude à l'après-midi d'un faune, bien sûr, c'est la pièce la plus parfaite qu'on n'ait jamais écrit.»
Sans aucun doute L'après-midi d'un faune est un des chefs d’œuvres absolus de la musique occidentale,  et cette merveilleuse version pour orchestre de chambre  nous permêt d'en faire une écoute et une lecture plus approfondie. L'oeuvre ne perd rien de son originalité, au contraire on découvre des subtilités parfois restées dans un second plan, dans les versions pour orchestre complète.
Je conseille l'écoute de ce SACD, si possible dans un lecteur Super Audio, où vous pourrez apprécier pleinement toutes  les finesses de ces partitions 
Les musiciens sont de premier ordre, la Royal Academy of Music Soloists est dirigée par une main de maître et avec tout le savoir faire de Trevor Pinnock.
Un plaisir assuré!

Linn records: CKD438.

Philippe Adelfang

samedi 5 octobre 2013

Trois sonates pour viole de gambe et clavecin de Bach chez Genuin

Johann Sebastian Bach (1685-1750)

3 sonates pour viole de gambe et clavecin.
Nicolas Altstaedt, violoncelle.
Jonathan Cohen, clavecin.
Enregistrement: mai 2012.

Voici quelques lois fondamentales, à mon avis, qui peuvent vous guider pour savoir si vous êtes en présence d'une merveilleuse version discographique:

1) Le son émis par les interprètes que vous écoutez doit être d'une très grande qualité, chaleureux et extrêmement musical.

2) L'interprétation des mélodies devrait ressembler, le plus possible, au chant humain.

3) L'enregistrement discographique devrait rendre justice aux qualités mentionnées plus haut, en essayant de rester neutre autant que possible.

Le disque qui nous occupe dans cette chronique remplit très bien ces trois lois fondamentales.
Il s'agit des sonates pour viole de gambe et clavecin de Jean-Sébastien Bach, ici jouées par Nicolas Altstaedt au violoncelle accompagné par Jonathan Cohen au clavecin.

Enregistrer un disque n'est pas évidement une tache facile, comme on nous le laisse savoir dans la notice du programme du disque.Parfois, un enregistrement peut devenir une lourde épreuve à surmonter. Mais alors, quand la musique apparaît c'est la magie qui fait place à la réalité. Si la musique est là, et que ces trois lois fondamentales sont appliquées,on est en présence d'un excellent album. C'est tout à fait le cas pour ce disque, où les interprètes nous donnent tout le meilleur d'eux mêmes, cela veut dire tout leur art.

Genuin:GEN 13268

Philippe Adelfang.

samedi 28 septembre 2013

Fazıl Say - Mesopotamia Symphony-extraits des répétitions, chez Naïve



Fazıl Say *1970
Symphony no.2, op.38 Mesopotamia
Two Children in the Plain -Tigris River - About the Culture of 
Death - Melodrama - Sun - Moon - Bullet - Euphrates River -
About War -Ballad of Mesopotamia
--WORLD PREMIERE RECORDING --
Recorded in concert 14 December 2012
Lütfi Kırdar International Convention and Exhibition Center
Istanbul, Turkey
Borusan Istanbul Philharmonic Orchestra
Gürer Aykal
Carolina Eyck THEREMIN
Bülent Evcil BASS FLUTE
Çağatay Akyol BASS RECORDER
Fazıl Say PIANO
Symphony no.3, op.43 Universe
Expansion of the Universe -Venus - Storm on Jupiter - Earthlike planet Gliese 581 g - Supernova -Dark Matter
--WORLD PREMIERE RECORDING --
Recorded in concert 16 December 2012
Lütfi Kırdar International Convention and Exhibition Center
Istanbul, Turkey
Borusan Istanbul Philharmonic Orchestra
Gürer Aykal
Carolina Eyck THEREMIN
Aykut Köselerli PERCUSSIONS


Voici le quatrième enregistrement d'oeuvres de Fazil Say chez Naïve, après les succès de Black Earth en 2003, 1001 Nights in the Harem en 2009 et de Istambul-Hezarfen de l'année dernière.

Naïve: V5315, à partir du 13 novembre au Canada.


Dionysis Grammenos: Debussy, Spohr, Nielsen Debut recording chez Naïve




Louis Spohr (1784-1859)
Concerto for clarinet and orchestra in E minor no.4 woo 20*
Carl Nielsen (1865-1931)
Concerto for clarinet and orchestra op.57*
Claude Debussy (1862-1918)
Rhapsody no.1 for clarinet and piano 
Dionysis Grammenos (clarinet)
Vienna Radio Symphony Orchestra*
Ari Rasilainen*
Karina Sposobina (piano)**


Voici le premier album du clarinetiste grec Dionysis Grammenos, où il interprète les concertos de Spohr et de Nielsen, ainsi que la rhapsodie de Debussy.

Le clarinettiste grec Dionysis Grammenos est considéré comme l’un des artistes les plus charismatiques de la jeune génération. Sa percée internationale s’est produite en 2008 lorsqu’il a remporté le Grand Prix de l’Eurovision et le titre de « Jeune musicien européen de l’année » – premier instrumentiste à vent à obtenir ce titre.

Naïve: V5348, à partir du 29 octobre au Canada.


 

vendredi 27 septembre 2013

Franco Fagioli - Arias for Caffarelli chez Naïve



Franco Fagioli contreténor
Il Pomo d'Oro | Riccardo Minasi


Voici le premier album chez Naïve du contre-ténor argentin, Franco Fagioli, «Arias pour Caffarelli», dédié à celui qui a été le grand rival de Farinelli, dans l'Italie du XVIII siècle.

Franco Fagioli compte parmi les meilleurs contre-ténors de la nouvelle génération, dont les incarnations des héros haendéliens ont été unanimement acclamées. Né en 1981 à San Miguel de Tucumán (Argentine), Franco Fagioli étudie le piano dans sa ville natale, puis le chant à l’Institut des arts du Teatro Colón de Buenos Aires. En 1997, il fonde le chœur de San Martín de Porres pour les adolescents de sa région. Il se spécialise alors dans le registre de contre-ténor.

En 2003, Franco Fagioli remporte le prestigieux Concours Bertelsmann Neue Stimmen en Allemagne, qui marque le début de sa carrière internationale. Depuis lors, il s’est produit au Teatro Colón, à l’Opéra de Karlsruhe, Bonn, Essen, Zurich, au Teatro Carlo Felice à Gênes, au Théâtre des Champs-Élysées… Il a obtenu un immense succès pour son interprétation du rôle-titre de Giulio Cesare à Zurich, Helsinki, Oslo et Karlsruhe. En 2011, il reçoit le Prix Abbiati, et le magazine italienL’Opera lui décerne le titre de « meilleur contre-ténor de l'année » pour son interprétation de Bertarido/Rodelinda.
Naïve: V5333

Patricia Kopatchinskaja, Vladimir Jurowski et LPO nous donnent des concertos pour violons de Prokofiev et de Stravinsky:...



Prokofiev: Violin concerto no.2
Stravinsky: Violin concerto
Patricia Kopatchinskaja (violin)
London Philharmonic Orchestra
Vladimir Jurowski (cond.)


Les deux concertos pour violon réunis sur cet enregistrement présentent autant de parentés que de divergences. Dus à deux créateurs en conflit avec leur terre russe natale – l’un choisissant la voie du retour, l’autre s’installant définitivement dans l’exil –, ils relèvent de l’esthétique du « retour à l’ordre » observée dès les années 1920 et marquée par la réappropriation de modèles issus du passé. Si Prokofiev préserve les fondements traditionnels du concerto, il les marie toutefois avec la recherche d’un nouveau lyrisme. Quant à Stravinsky, il réélabore, lui, les modèles éprouvés tout en offrant une expressivité volontairement neutre et distanciée.

Patricia Kopatchinskaja est née en Moldavie de parents musiciens. Elle a étudié la composition et le violon à Vienne et à Berne. Elle se produit en soliste avec de nombreux orchestres majeurs, notamment l’Orchestre philharmonique et l’Orchestre symphonique de Vienne, le Philharmonia Orchestra London, le Deutsches Symphonie-Orchester de Berlin, l’Orchestre du SWR de Stuttgart, le Mahler Chamber Orchestra, l’Orchestre philharmonique de Radio France, sous la direction de chefs d’orchestre tels Vladimir Fedoseyev, Vladimir Ashkenazy, Leonard Slatkin, Esa-Pekka Salonen, Sir Roger Norrington et Sakari Oramo, entre autres.

Naïve: V5352, à partir du 29 octobre au Canada.