Carl Maria von Weber
Invitation à la dance op.65
Symphonie n°1
Concerto pour basson et orchestre op.75
Symponie n°2
Karen Geoghegan, basson
BBC Philharmonic, Juanjo Mena direction.
Le passage d'une époque créatrice à une autre se fait, comme toujours dans l'histoire de l'art, de forme graduelle. Il prend généralement des artistes au parcours créatif déjà bien amorcé dans la première période, et qui, grâce à leur génie, conduisent l'évolution de l'art vers l'étape suivante. Ce fut le cas de Monteverdi pour le passage de la renaissance au baroque et de Beethoven pour celui du classicisme au romantisme. Mais souvent, ces transitions musicales, se produisent aussi parmi de jeunes artistes, qui avec leur talent, leurs nouvelles idées, mais surtout, leur façon de penser la musique, donnent des lettres de noblesses à des périodes nettement transitoires.
Carl Maria von Weber (1786-1826), à l'époque des oeuvres enregistrées dans ce disque, appartenait à cette nouvelle génération de jeunes compositeurs, qui voulaient eux aussi, changer d'une certaine façon le discours établi par les maîtres précédents, Haydn et Mozart. Ce disque nous permet d'écouter des oeuvres célèbres, comme son Invitation à la danse op.65, ici dans sa version orchestrale faite par Berlioz en 1841, à l'occasion de la première à l.Opéra de Paris du Der Freischütz.,ainsi que des oeuvres beaucoup moins connues, comme ses deux symphonies op.17 de 1807.
Les deux symphonies sont en ut majeur, et elles on été composées entre 1806 et 1807 en témoignage et remerciement au duc régnant à Carlsruhe Eugen Friedrich Heinrich von Württemberg-Öls d'avoir accueilli le jeune Weber dans ses terres ducales, à l'issu d'une convalescence après un grave accident domestique.
Ce qui retient mon attention dans les oeuvres de ce disque, c'est l'utilisation d'une liberté d'écriture et d'orchestration qu'on pourrait déjà attacher à l'époque romantique, en formation, mais sans que les artistes s'en rendent compte.
Très beau disque à découvrir, si vous ne connaissez pas l'autre facette plus symphonique de Weber. Bravo encore pour la Philharmonique de la BBC, ainsi que pour le chef espagnol Juanjo Mena, qui garde cette clarté classique, mais avec un tempérament plus romantique. Le basson de Karen Geoghegan est sublime, mélodieux et expressif. dans le très peu connu concerto op.75.
Chandos: CHAN 10748
Philippe Adelfang.
Chandos: CHAN 10748
Philippe Adelfang.