Johann Wilhelm Wilms (1772-1847)
Symphonie no. 1, op. 9 en Do majeur
Ouverture en ré majeur
Symphonie no. 4, op. 23 en Do mineur
NDR Radiophilharmonie Hannover
Howard Griffiths
CPO 777209-2
********************************
D’entrée de jeu, une belle surprise nous attend dans cet enregistrement. Wilms est un de ces nombreux compositeurs dont la figure titanesque de Beethoven a éclipsé la réputation. J’en veux pour preuve les deux paragraphes d’une tiédeur toute factuelle que nous présente l’article du Grove Music Online. C’est grâce à Wikipedia que j’apprenais qu’un site web lui était consacré par l’Internationale Johann Wilhelm Wilms Gesellschaft (http://www.ijwwg.de/Germany/portrait.htm). À ma grande surprise, on recense pas moins de dix-sept cds pour sa discographie dont six qui lui sont entièrement dédiés, l’un d’eux étant celui qui nous occupe dans la présente chronique.
Mais on doit se tourner vers le livret du disque pour apprendre beaucoup plus que ce que nous offrent les contenus électroniques au sujet d’un compositeur qui, au-delà des influences qu’on voudra bien lui trouver, démontre une habileté et une personnalité incontestable. C’est presque un choc que de s’apercevoir, qu’en dehors de Beethoven et Schubert, qu’en dehors de l’Allemagne, de Vienne et de la France, il existe d’autres talents à cheval entre classicisme et romantisme qui méritent notre attention. Bien que né en Allemagne, Wilms se rendit à Amsterdam avant la vingtaine pour y devenir l’un des principaux compositeurs des Pays-Bas de la première moitié du 19ème siècle.
Les deux symphonies auraient été écrites dans un intervalle très rapproché. Ainsi, la création de l’opus 9 a eu lieu en janvier 1806 et celle de l’opus 23 fin 1807. Mais quelle différence déjà dans l’évolution dramatique du discours. Alors que la première rappelle plusieurs fois, sans toutefois en amoindrir ses qualités distinctes, la comparaison à la période londonienne de Haydn, la suivante nous amène au seuil du pathos digne de l’Eroica de Beethoven. Dans les deux cas, on appréciera particulièrement la verve exquise des thèmes, la vigueur rythmique, la cohérence formelle, l’écriture finement ciselée de certains passages que les amateurs de bois savoureront avec plaisir. Quant à l’ouverture, elle vaut bien plus que les insipides compléments de programme qu’on a vite fait d’oublier après un premier contact. Le thème de l’Allegro est autant agréable que mémorable et l’œuvre conserve un entrain avec lequel il fait bon de renouer.
Il est heureux que CPO ait confié à des musiciens aussi remarquables ce superbe coup d’envoi à la réhabilitation d’un compositeur tout à fait original et charmant. Je me dois de souligner l’interprétation dynamique, et l’attention portée aux délectables nuances. Une belle démonstation de l’enthousiasme qui transcende la conviction. C’est donc avec grande hâte que je souhaite découvrir les cinq autres symphonies.
Symphonie no. 1, op. 9 en Do majeur
Ouverture en ré majeur
Symphonie no. 4, op. 23 en Do mineur
NDR Radiophilharmonie Hannover
Howard Griffiths
CPO 777209-2
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D’entrée de jeu, une belle surprise nous attend dans cet enregistrement. Wilms est un de ces nombreux compositeurs dont la figure titanesque de Beethoven a éclipsé la réputation. J’en veux pour preuve les deux paragraphes d’une tiédeur toute factuelle que nous présente l’article du Grove Music Online. C’est grâce à Wikipedia que j’apprenais qu’un site web lui était consacré par l’Internationale Johann Wilhelm Wilms Gesellschaft (http://www.ijwwg.de/Germany/portrait.htm). À ma grande surprise, on recense pas moins de dix-sept cds pour sa discographie dont six qui lui sont entièrement dédiés, l’un d’eux étant celui qui nous occupe dans la présente chronique.
Mais on doit se tourner vers le livret du disque pour apprendre beaucoup plus que ce que nous offrent les contenus électroniques au sujet d’un compositeur qui, au-delà des influences qu’on voudra bien lui trouver, démontre une habileté et une personnalité incontestable. C’est presque un choc que de s’apercevoir, qu’en dehors de Beethoven et Schubert, qu’en dehors de l’Allemagne, de Vienne et de la France, il existe d’autres talents à cheval entre classicisme et romantisme qui méritent notre attention. Bien que né en Allemagne, Wilms se rendit à Amsterdam avant la vingtaine pour y devenir l’un des principaux compositeurs des Pays-Bas de la première moitié du 19ème siècle.
Les deux symphonies auraient été écrites dans un intervalle très rapproché. Ainsi, la création de l’opus 9 a eu lieu en janvier 1806 et celle de l’opus 23 fin 1807. Mais quelle différence déjà dans l’évolution dramatique du discours. Alors que la première rappelle plusieurs fois, sans toutefois en amoindrir ses qualités distinctes, la comparaison à la période londonienne de Haydn, la suivante nous amène au seuil du pathos digne de l’Eroica de Beethoven. Dans les deux cas, on appréciera particulièrement la verve exquise des thèmes, la vigueur rythmique, la cohérence formelle, l’écriture finement ciselée de certains passages que les amateurs de bois savoureront avec plaisir. Quant à l’ouverture, elle vaut bien plus que les insipides compléments de programme qu’on a vite fait d’oublier après un premier contact. Le thème de l’Allegro est autant agréable que mémorable et l’œuvre conserve un entrain avec lequel il fait bon de renouer.
Il est heureux que CPO ait confié à des musiciens aussi remarquables ce superbe coup d’envoi à la réhabilitation d’un compositeur tout à fait original et charmant. Je me dois de souligner l’interprétation dynamique, et l’attention portée aux délectables nuances. Une belle démonstation de l’enthousiasme qui transcende la conviction. C’est donc avec grande hâte que je souhaite découvrir les cinq autres symphonies.
CPO 777209-2
Guy Sauvé