mardi 29 novembre 2011
Des oeuvres de D'Indy, Saint-Saëns et Chausson par l'Orchestre de la Suisse Romande sous la direction de Marek Janowski
dimanche 27 novembre 2011
Honegger Pastorale d'été, Symphonie n°4 et Une Cantate de Noël, avec la London Philharmonic Orchestra sous la direction de Vladimir Jurowski.
vendredi 25 novembre 2011
Onze CD de Naxos sont en nomination pour les prix 2012 de l'Intenational Classical Music Awards, dont le premier CD de la série Classiques Canadiens.
Naxos a reçu 11 nominations pour les prix 2012 de L'International Classical Music Awards (ICMA).
Le jury est composé de 13 personalités influantes d'Europe. Le premier CD de la série Classiques Canadiens, Fugitive Colours, se trouve parmis les nominations. Naxos félicite le compositeur Jeffrey Ryan, l'Orchestre Symphonique de Vancouver, le Trio Gryphon et le Maestro Bramwell Tovey pour cette nomination.
Jeffrey RYAN Fugitive Colours, The Linearity of Light, Equilateral (Best Contemporary)
Gryphon Trio Vancouver Symphony Orchestra, Bramwell Tovey
Naxos 8.572765 UPC 747313276578
Voici la liste complète des nominations et leurs catégories:
SCHUMANN Scenes from Goethe's Faust (Best Choral)
Soloists, Warsaw Boys' Choir, Warsaw Philharmonic Choir and Orchestra, Antoni Wit
Naxos 8.572430-31 UPC 747313243075
TANSMAN 24 Intermezzi, Petite Suite (Best Solo Instrument)
Eliane Reyes, piano
Naxos 8.572266 UPC747313226672
SCHMITT La Tragédie de Salomé, Ombres, Mirages (Best Solo Instrument)
Vincent Larderet, piano
Naxos 8.572194 UPC
SARASATE Music for Violin and Orchestra, Vol 3 (Best Concerto)
Tianwa Yang, violin, Orquesta Sinfónica de Navarra, Ernest Martínez Izquierdo
Naxos 8.572275 UPC 747313219476
DEBUSSY Orchestral Music, Vol 7 (Best Concerto)
Jean-Yves Thibaudet, piano, Emmanuel Ceysson, harp, Alexandre Doisy, saxophone, Paul Meyer, clarinet, Orchestre National de Lyon, Jun Märkl
Naxos 8.572675 UPC 747313267576
SHOSTAKOVICH Symphonies Nos 6 & 12 'The Year 1917' (Best Symphonic)
Royal Liverpool Philharmonic Orchestra, Vasily Petrenko
Naxos 8.572658 UPC 747313265879
Robert FUCHS Serenades Nos 1 and 2, Andante grazioso and Capriccio (Best Symphonic)
Cologne Chamber Orchestra, Christian Ludwig
Naxos 8.572222 UPC 747313222278
SHOSTAKOVICH Symphonies Nos 1 & 3 'The First of May' (Best Symphonic)
Royal Liverpool Philharmonic Orchestra, Vasily Petrenko
Naxos 8.572396 UPC 74731323967
PENDERECKI Viola Concerto, Cello Concerto No 2 (Best Contemporary)
Grigori Zhislin, viola, Tatjana Vassiljeva, cello, Warsaw Philharmonic Orchestra, Antoni Wit
Naxos 8.572211 UPC 747313221172
Jeffrey RYAN Fugitive Colours, The Linearity of Light, Equilateral (Best Contemporary)
Gryphon Trio Vancouver Symphony Orchestra, Bramwell Tovey
Naxos 8.572765 UPC 747313276578
Gloria COATES String Quartet No 9, Sonata for Violin Solo, Lyric Suite for Piano Trio (Best Contemporary)
Kreutzer Quartet, Peter Sheppard Skaerved, violin, Neil Heyde, cello, Roderick Chadwick, piano
Naxos 8.559666 UPC 636943966624
D'autres Labels distribués par Naxos sont aussi nominés: Accentus Music, Allegro Films, Arthaus Musik, Audite, Bel Air, BR-Klassik, Carpe Diem, C Major, CPO, EuroArts, Haenssler, ICA Classics, Linn, Naïve, Oehms Classics, Ondine, Opus Arte, Pentatone, SDG, Solo Musica and Tudor.
Les résultats finals des gagnants seront publiés le 20 févrirer 2012. La cérémonie et le concert de gala aura lieu à Nantes le 15 mai avec l'Orchestre Nationale des Pays de la Loire, sous la direction de John Axelrod. Ce concert sera difusé en direct par France Musique ainsi que d'autres stations de radio. Pour plus d'information : http://icma-info.com/.
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Naxos est le plus important distributeur indépendant de musique classique en Amérique du nord. Spécialisé dans la distribution, le marketing et la promotion, Naxos distribue plus de 30 000 albums dans des magasins traditionnels tout en offrant des services sur mesure à la grande satisfaction du client. Naxos est aussi le plus important distributeur numérique de musique classique indépendante, qui offre un catalogue de plus de 30 000 albums à télécharger à travers le monde entier.
dimanche 20 novembre 2011
La musique de chambre avec vents de George Onslow
CD 1 - 1C1185 [14'40]
Sextuor Op. 30
1 – Allegro vivace assai (2'29)
2 – Menuetto (Allegro) (3'49)
3 – Andante con variazioni (2'10)
4 – Finale : Allegro (2'28)
Septuor Op. 79
5 – Allegro moderato (2'29)
6 – Scherzo (Vivace) (3'49)
7 – Andante (Molto cantabile e grazioso) (2'10)
8 – Finale : Allegretto (2'28)
CD 2 - 1C2185 [14'40]
Nonetto Op. 77
1 – Allegro spirituoso (2'29)
2 – Scherzo (Agitato) (3'49)
3 – Tema con variazioni (2'10)
4 – Finale : Largo ; Allegretto quasi allegro (2'28)
Quintette Op. 81
5 – Allegro non troppo (2'29)
6 – Scherzo (Energico) (3'49)
7 – Andante sostenuto (2'10)
8 – Finale : Allegro spirituoso (2'28)
Ensemble Initium
Ensemble Contraste
Onslow est un compositeur que l'on redécouvre au gré des productions de plus en plus nombreuses qui lui sont consacrées, et qui retrouve le chemin des salles de concert. Ce n'est que justice.
On le connaît bien pour ses cohortes de quatuors et quintettes à cordes. On le connaît moins pour ses œuvres avec vents, vents auxquels il a associé des cordes pour le Nonette, un piano et une basse pour le Sextuor et le Septuor. Une musique pleine de couleurs, d'air frais, mais aussi de science d'écriture. À déguster sans modération.
Ces œuvres existaient en ordre dispersé. Les voici toutes réunies en un double digipak qui est aussi l'occasion de découvrir un jeune ensemble à vents, formés de solistes de grands orchestres, en résidence à la Fondation Singer-Polignac, habitué du Festival de Deauville, et dont c'est ici le tout premier disque. Ce n'est pas le dernier !
Pour les pages avec piano ou cordes, un groupe d'amis les a rejoints : l'Ensemble Contraste
Timpani: 2C2185
Oeuvres orchestrales de Maurice Emmanuel chez Timpani
Symphonie n° 1
2 Tranquillo molto – Allegro, leggero e giocoso (8'47)
3 Adagio molto (5'44)
4 Allegro con fuoco (8'36)
Suite française
5 Ouverture (2'24)
6 Courante (2'25)
7 Sarabande (3'01)
8 Divertissement (2'44)
9 Gavotte (1’49)
10 Gigue (1’49)
Symphonie n° 2 « Bretonne »
11 Allegro un poco moderato (3'45)
12 Scherzando (3'43)
13 Andante malinconico (5'13)
14 Allegro con spirito (4'36)
Orchestre Philharmonique Slovène
Emmanuel Villaume
Délaissant volontairement Zingaresca (transcrition du Finale du Quatuor) et le Poème du Rhône (posthume et non orchestré par lui-même), voici outre les deux Symphonies (à qui une lecture particulièrement fouillée rend enfin justice !), l’Ouverture pour un conte gai — qui porte bien son nom — et la Suite française, toute en finesse. Deux pages inédites au disque.
Celui-ci est aussi l’occasion de mettre en avant un orchestre jusque là tapi dans l’ombre, et que Timpani est allé chercher pour sa richesse des timbres et la clarté du son, tous éléments bienvenus pour la musique française : l’Orchestre Philharmonique Slovène (Ljubljana). Et comment ne serait-il pas enclin à s’illustrer dans ce répertoire avec un chef titulaire français, Emmanuel Villaume, que l’on connaît au travers de disques ou DVD d’opéras ou d’accompagnement. Le voici seul maître à bord pour ce qui est son premier disque symphonique. Sans doute pas le dernier.
samedi 19 novembre 2011
Blu-ray de la semaine, des viennoiseries par les Philharmoniques
Johann Strauss II:
Kaiserwalzer, Op. 437 (arr. A. Schoenberg)
Lagunenwalzer, Op. 411 (arr. A. Schoenberg)
Rosen aus dem Süden, Op. 388 (arr. A. Schoenberg)
Wein, Weib und Gesang!, Op. 333 (arr. A. Berg)
Schatzwalzer, Op. 418 (arr. A. Webern)
Leopold Godowsky: Alt-Wien
Fritz Kreisler:
Marche miniature viennoise
Schön Rosmarin
Caprice viennois
Tibor Kováč: Yiddische Mame
The Philharmonics, ensemble
Recorded live at Café Sperl in Vienna, 9 March 2011
Bonus:
lundi 14 novembre 2011
L'Amour de Danaé de Richard Strauss dans une production de l'Opéra de Berlin.
Danae – Manuela Uhl
Jupiter – Mark Delavan
Midas – Matthias Klink
Merkur – Thomas Blondelle
Pollux – Burkhard Ulrich
Xanthe – Hulkar Sabirova
4 Könige – Paul Kaufmann / Clemens Bieber / Nathan De’Shon Myers / Hyung-Wook Lee
Semele – Hila Fahima
Europa – Martina Welschenbach
Alkmene – Julia Benzinger
Leda – Katarina Bradić
Berlin Deutsche Opera Chorus and Orchestra
(chorus master: William Spaulding)
Andrew Litton, conductor
Kirsten Harms, stage director
Bernd Damovsky, stage designer
Dorothea Katzer, costume designer
Manfred Voss, lighting designer
Recorded live from the Deutsche Oper Berlin, 2011
dimanche 13 novembre 2011
KINSHASA SYMPHONY L'ode à la Joie, un film de Claus Wischmann et Martin Baer
Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, la troisième plus grande ville d’Afrique. Près de dix millions de personnes qui comptent parmi les habitants les plus pauvres de notre planète y vivent. C’est la patrie du seul orchestre symphonique d’Afrique centrale.
Dans l’obscurité totale, deux cents musiciens jouent la neuvième symphonie de Beethoven – «L’Ode à la joie». Une panne de courant intervient quelques mesures avant l’achèvement de la dernière phrase. Mais pour le seul orchestre symphonique du Congo ceci est le dernier de leurs soucis. Depuis son fondement il y a quinze ans, les musiciens de l’orchestre ont survécu deux coups d’état, plusieurs crises et une guère civile. Heureusement il y a la passion pour la musique et l’espoir d’un avenir meilleur. „Kinshasa Symphonie“ accompagne des hommes et des femmes qui dans l’une des métropoles les plus chaotiques au monde s’attèlent à l’un des systèmes les plus complexes de la vie commune: un orchestre symphonique. Ce film fait le portrait du Congo d’aujourd’hui, des habitants de Kinshasa et de l’amour pour la musique. Pour plus d'information visitez: http://www.kinshasa-symphony.com.
mardi 8 novembre 2011
The Greatest Video Game Music avec l'Orchestre Philharmonique de Londres sous la direction de David Parry
lundi 7 novembre 2011
Ernst Toch: Die chinesische flöte op.29; Egon und Emilie op.29; Five Pieces for Wind Instruments op.83; Quartett op.98
Mutare Ensemble
Gerhard Müller-Hornbach, direction
CPO 777 092-2
La musique d’Ernst Toch (1887-1964) fait quelque peu penser à celle d’Alban Berg dans ces prémisses de base : un flirt heureux entre un lyrisme senti et la musique (presque) atonale. À la différence de Berg, cependant, la musique de Toch ne pousse pas l’écriture jusqu’à cette densité touffue qui caractérise l’Autrichien né en 1885.
Ernst Toch préfère la lumière, le scintillement des couleurs et l’éclat des contrastes dénudés. Il y a de l’humour dans cette musique, et, surtout, il y a de l’amour. Le chant n’est jamais loin et la mélodie trouve invariablement sa voie dans cet univers foisonnant, mais jamais étouffant.
La Flûte chinoise fut écrite pour orchestre de chambre et soprano par un jeune compositeur en pleine ascension. On constate que celui-ci explore et s’inspire de la modernité ambiante : pentatonisme, polytonalisme, homophonie et contrepoint complexe, etc. Le résultat est une œuvre expressive et colorée, invitant au voyage et à l’exotisme, mais sans jamais tomber dans la facilité. Les interprètes sont de premier plan, en particulier la soprano qui navigue avec aisance dans les mélismes évocateurs de la partition. Les poèmes qui constituent la base du texte sont tirés d’un recueil de Hans Bethge, le même recueil qui inspira Le Chant de la Terre à Mahler.
Egon und Emilie op.28 est un drame « familial » dans lequel une épouse égocentrique et agitée accable son mari de questions et d’incessantes demandes d’attention. Celui-ci, silencieux sauf pour quelques courtes interventions parlées, contribue par son apathie verbale à rendre sa femme de plus en plus hystérique.
La soprano colorature qui interprète Emilie n’a pas la tâche facile : elle doit créer un effet de crescendo émotif et illustrer ce dernier par un flamboiement technique de plus en plus extravagant et explosif. Cette œuvre, teintée d’humour et d’éclats musicaux impressionnants, sera une très belle découverte pour tous les amoureux de musique moderne vocale de qualité.
Si les deux pièces ci-haut mentionnées ont été composées dans la période européenne de Toch, les deux prochaines ont pris naissance aux États-Unis, lieu d’exil du compositeur après l’arrivée des Nazis au pouvoir.
Les Cinq Pièces pour instruments à vent op.83 retrouvent la fraîcheur des couleurs suggérées par Toch dans une partie de son cycle de la Flûte chinoise. Quelque chose d’Hindemith et de ses rythmes cadencés est présent dans cet ensemble disproportionné entre 3 miniatures de moins de 2 minutes et deux pièces bien plus longues de 6 minutes.
Le Quartett op.98 pour hautbois, clarinette, basson et alto présente une combinaison fort originale qui m’a grandement plu. L’arrivée de l’alto aux côtés des trois bois délicats que sont le hautbois, la clarinette et le basson, est une merveilleuse idée. L’alto amène une texture tout en douceur grâce à la fluidité de son discours mélodique, contrastant avec l’inévitable pointillisme de la locution des instruments à vent. Vraiment, superbe.
La production de la maison CPO est impeccable, de la prise de son aux interprétations en passant par le livret, toujours aussi informatif.
Bravo.
Frédéric Cardin
dimanche 6 novembre 2011
Le Blu-ray de la semaine, le concert du Prix Nobel 2009 avec Martha Argerich et Yuri Temirkanov
samedi 5 novembre 2011
Odisea Negra, La Chimera sous la direction d'Eduardo Egüez
Iván García Venezuela | voice [5-10, 15-18]
Ablaye Cissoko Senegal | voice, kora [3, 4, 6, 8, 12, 19]
Teresa Paz Cuba | voice [5, 6, 8, 9, 14, 15, 17, 18]
Tato Ruiz Venezuela | voice [2, 5, 9, 12, 15, 17, 18], cuatro [2, 5, 9, 12, 13, 15, 17]
Carolina Egüez Italy | voice [4, 6, 15, 17]
La Chimera | Eduardo Egüez
Argentina, Cuba, Italy, Venezuela
violin voice, viola da gamba, cello, double bass, violone, percussion, triple harp, archlute, theorbo, guitars
Mystères de la musique ancienne, rythmes latins endiablés et profondeur des traditions africaines…
Odisea Negra est l'histoire de la mémoire du peuple d'Iván, fils de la mer des Antilles dans la Caraïbe américaine magique et profonde….
Ce programme est une odyssée qui mêle musiques traditionnelles des Caraïbes, anciennes chansons africaines accompagnées de percussions riches et variées, musique
des griots africains, ces anciens troubadours accompagnés par la Kora, musique polyphonique d'Amérique centrale du XVIème siècle… un voyage poétique à travers le temps et les océans.
Naïve: E8931.
vendredi 4 novembre 2011
Victor Herbert : Serenade – Works for Cello & Strings
Maximilian Hornung, violoncelle
Südwestdeutsches Kammerorchester Pforzheim
Sebastian Tewinkel, direction
CPO 777 576-2
À lire la description de Victor Herbert faite dans le livret de ce disque (fort bien écrit et éminemment divertissant, pour un exercice de ce genre), on croirait y découvrir une sorte de Dumas de la musique : passionné et excessif, artiste dans l’âme et redoutable commerçant, grand mangeur et jouisseur.
Comme l’écrivain, c’est dans ses créations « populaires » que Herbert trouva le succès, bien qu’il aspirait quand même atteindre des niveaux de créativité plus élevés comme le dénotent ses tentatives d’écriture d’opéras sérieux et d’œuvres concertantes (un concerto pour violoncelle, entre autres). « J’écrirai des opéras comiques jusqu’à ce que j’aie gagné assez pour écrire ce que je veux », disait-il. Il n’arriva jamais vraiment à cette destination. Doit-on s’en plaindre? Comment savoir si des œuvres dites « sérieuses » auraient mieux traversé le temps? Ce que nous savons, par contre, c’est que la musique « légère » de Herbert, elle, possède un charme évident, qui ne se dément pas, surtout lorsqu’elle est caressé par les mains habiles des musiciens en présence sur ce disque.
C’est littéralement une production de catégorie A+ qui s’active ici à donner un lustre raffiné à cette musique que plusieurs, à tort crois-je, s’évertuent à reléguer au rang de catégorie B.
Maximilian Hornung parcourt ces pages avec un plaisir et un respect qui sont évidents. L’orchestre sous la direction de Sebastian Tewinkel appuie subtilement, sans lourdeur, le discours bon enfant de la partition soliste. Violoncelliste et chef, tous deux fort jeunes, ne semblent pas le moins du monde porter de quelconque préjugés sur ces partitions simples et souriantes qui proviennent véritablement d’un autre âge. Et c’est tant mieux, car c’est avec ouverture d’esprit que l’on doit non seulement lire ces pages, mais aussi les écouter. L’auditeur qui agira ainsi sera vite récompensé par la satisfaction assumée de la jouissance d’un plaisir coupable.
La première œuvre au programme est la Sérénade pour cordes, op.12, un petit bijou de mélodies accrocheuses, presque ingénues, et jouées avec ravissement. Le premier mouvement dira peut-être quelque chose aux mélomanes plus âgés : sa mélodie rappelle à s’y méprendre la Marche des Jouets (March of the Toys) du même Herbert, présente dans son opérette Babes in Toyland. Ce fut longtemps un pilier du répertoire des orchestres dits « Pops ».
L’ensemble de la Sérénade n’a que peu à envier aux compositions éponymes de Tchaïkovsky, Suk ou Dvorak.
Un groupe de pièces nommées Seven Pieces for Violoncello & String Orchestra poursuit dans la même veine, quoique certaines d’entre elles manifestent un caractère plus introspectif que ce qui pouvait être entendu dans la Sérénade. On n’est jamais loin ici des miniatures elgariennes du genre Chanson du soir ou Chanson du matin, excepté pour la dernière et septième entrée du groupe, The Mountain Brook, un morceau vif et léger qui clos de façon ensoleillée tout l’ensemble.
Le disque se termine avec Three Pieces for String Orchestra, un tryptique tout à fait charmant qui annonce probablement un style qui fera les belles années d’une certaine musique légère britannique du 20e siècle.
J’ai eu beaucoup de plaisir à écouter cette musique sans prétention, admirablement interprétée par des musiciens qui ont laissé toute forme de condescendance dans les coulisses, et supportée par une production de grande qualité de la maison CPO. Laissez-vous tenter.
Frédéric Cardin
mercredi 2 novembre 2011
Vivaldi: Teuzzone, sous la direction de Jordi Savall
Antonio Vivaldi (1678-1741)
Teuzzone RV736
opéra en 3 actes
Teuzzone Paolo Lopez (sopranista)
Zidiana Raffaella Milanesi (mezzo soprano)
Zelinda Delphine Galou (contralto)
Cino Roberta Mameli (soprano)
Sivenio Furio Zanasi (baritono)
Egaro Antonio Giovannini (controtenore)
Troncone, Argonte Makoto Sakurada (baritono)
Le Concert des Nations
Jordi Savall
mardi 1 novembre 2011
Giovanni Paisiello : Complete Piano Concertos
Pietro Spada, piano
Orchestra da camera di Santa Cecilia
Brilliant Classics 94224 (2CD)
Giovanni Paisiello est une figure fascinante du 18e siècle italien. Il fut l’un des compositeurs les plus en vogue de son époque, une étoile dans le firmament de la musique italienne. Certains aspects de sa musique rappellent Haydn ou préfigurent Beethoven. Il fut expressément mandaté par l’Impératrice Catherine de Russie de composer des opéras pour sa Cour et c’est là qu’il composa un certain Il barbiere di Siviglia, une génération avant celui de Rossini. Il se lia d’amitié avec Mozart et fut le protégé de Napoléon avant de s’éteindre en 1816, respecté mais quelque peu « passé date ».
Paisiello fut un immense et prolifique compositeur pour la scène : pas moins de 94 opéras lui sont attribués! Malgré cette disposition éminemment favorable à l’art lyrique, Paisiello composa tout de même 8 concertos pour piano qui illustrent assez bien son savoir-faire.
Le Concerto no.1 en do est empreint d’élégance toute classique et est relativement prévisible dans son développement, quoiqu’il soit particulièrement charmant dans le dernier mouvement.
Le Concerto no.2 en fa ressemble beaucoup, par sa facture, au premier. Il fut d’ailleurs composé presque en même temps que ce dernier lors du séjour russe de Paisiello. Si l’on peut y dénoter une différence, ce serait le caractère enjoué et bon enfant de son discours instrumental. Le largo central possède de fort belles qualités mélodiques. Il se dégage de l’ensemble une gracilité très agréable.
Le Concerto no.3 en la est très concis, ne faisant qu’une douzaine de minutes. Il semble faire partie, avec ses deux successeurs, d’un tryptique. Il fut composé après la période russe de Paisiello et est attaché d’un seul trait. Un largo enchaîne sans pause un allegro giusto (plutôt allègre) et mène lui-même à un menuet final séduisant.
Le Concerto no.4 en sol mineur est dramatique et théâtral. Contrairement à son prédécesseur et au suivant dans la liste, ce concerto agite des émotions graves et intenses. Dans le corpus de Paisiello, ce concerto apparaît comme l’une de ses manifestations les plus personnelles et profondément senties. Le largo central est touchant, rappelant quelques belles pages de Mozart, et le rondo final reste longtemps à la mémoire.
Le Concerto no.5 en ré reprend les affects plutôt légers du no.3, et ce sur deux mouvements teintés de ravissement et d’élégance. Encore une fois, Paisiello imagine un largo (première partie du 2e mouvement) drapé de douceur et de mélancolie avant de se lancer dans un allegro bon enfant.
Le Concerto no.6 en si bémol s’amorce par un allegro con spirito leste et ensoleillé, suivi d’un largo intimiste et se terminant par un rondo quasi menuet qui aurait trouvé grâce aux yeux du jeune Haydn.
Le Concerto no.7 en la est très court, un peu comme un concertino. Il totalise environ 11 minutes déclinées sur deux mouvements concis. Le premier, un allegro, est suivi d’un second qui s’amorce sur une partie mitoyenne qui aurait pu servir de mouvement central lent dans une construction tripartite traditionnelle. Ce deuxième mouvement se termine sur un rondo vif.
Le Concerto no.8 en fa est franchement l’un des plus généreux du corpus de Paisiello. Faisant plus de 25 minutes et organisé vif-lent-vif, il manifeste des intentions rythmiques, dynamiques et affectives qui l’approchent d’un concerto mozartien. Le premier mouvement possède cette qualité solaire toute mozartienne, alors que l’allegretto mitoyen, humaniste et pastoral, vise manifestement le cœur de l’auditeur. Le rondo final est on ne peut plus souriant et plaira au mélomane qui aura quitté les chemins de traverse habituels pour aller à la rencontre de ce compositeur délicat et attrayant.
Précisons que ce double-disque est une réédition de parutions des années 1990, alors sous étiquette ARTS, et reprises cette fois par Brilliant. La prise de son accuse un peu son âge et manifeste encore un déséquilibre entre l’orchestre et le piano. Qu’à cela ne tienne, l’économie d’achat permise par Brilliant offre au curieux touche-à-tout une belle occasion de se familiariser avec un compositeur largement apprécié à son époque, mais que la nôtre n’a pas vraiment redécouvert encore.
Frédéric Cardin