mardi 29 novembre 2011

Des oeuvres de D'Indy, Saint-Saëns et Chausson par l'Orchestre de la Suisse Romande sous la direction de Marek Janowski

D'Indy: Symphonie sur un chant montagnard français.
Saint-Saëns: Symphonie n°2.
Chausson: Soir de fête.
Martin Helmchen, piano.
Orchestre de la Suisse Romande; Marek Janowski, dir.

Ce disque est très intéressant car il nous offre trois oeuvres rarement enregistrées. En effet ce ne sont pas des chef d'oeuvres, puisque je pense qu'un chef d'oeuvre est un consensus entre parties, mais elles méritent d'avoir une place dans une discographie.

La Symphonie sur un chant montagnard français op.25 de Vincent d'Indy (1851-1931) est en réalité une synthèse entre le concerto pour piano et une symphonie. L'oeuvre est basée sur un chant folklorique des monts des Cévennes, qui donnera un des noms, celui de Symphonie cévenole. Elle est composée de trois mouvements, et elle a été écrite selon le principe cyclique qui consiste à travailler tous les thèmes à partir d'une idée germinale.

La deuxième symphonie de Saint-Saëns (1835-1921) composée en 1859 se trouve plutôt dans la lignée des oeuvres de Beethoven et de Schumann. Sans aucune prétention, elle n'est vraiment pas pas très connue des mélomanes, mais elle garde certaines qualités dans la forme et dans son instrumentation.

Soir de fête est le deuxième poème symphonique de Chausson (1855-1899) composé entre 1897 et 1898. Si on tient compte des critiques de l'époque cette oeuvre ne mériterait pas une place dans les salles de concerts. «Soir de fête... est la chose la plus ridicule, cela existe tellement peu comme musique que ce n'est pas critiquable». Nouvelle Revue française. Évidement certains critiques ont passé à côté de cette bonne musique. Peut-être n'y ont-ils rien compris, ou le consensus pour le chef-d'oeuvre ne pouvait avoir lieu à ce moment précis.

C'est une chance que ce disque ait sauvé ces belles oeuvres d'une mort certaine.

L'orchestre de la Suisse Romande est exceptionnelle, fidèle à sa tradition de nous faire découvrir, dans notre "jeune" XXI siècle, des trésors cachés du XIX. Vive le post-romantisme!

Ah, j'oubliais, Marek Janowski et Martin Helmchen impressionnants!

Pentatone: PTC5186357


dimanche 27 novembre 2011

Honegger Pastorale d'été, Symphonie n°4 et Une Cantate de Noël, avec la London Philharmonic Orchestra sous la direction de Vladimir Jurowski.


Orchestre Philharmonique de Londres et Chœur.
Christopher Maltman bariton.
New London Children's Choir
Vladimir Jurowski, direction.
Enregistrements live 2007 et 2009 pour la Cantate de Noël.


Pastorale d'été, ce court poème symphonique composé en 1920 après un séjour de Honegger dans les alpes bernoises, a pas mal de qualités ainsi q'une grande simplicité d'écriture. Cette oeuvre a eu un succès immédiat depuis qu'elle fut créé en 1921. D'une durée de 7 minutes, c'est un espèce d'hommage ou de référence du compositeur à la nature. «J'ai embrassé l'aube d'été...»Rimbaud.

Avec la Symphonie n°4 composée en 1946, Honegger nous dévoile une certaine filiation avec les maîtres classiques, Haydn et Mozart. C'est un espèce d'hommage à la Suisse, d'où elle tire son nom "Deliciae Basillenses" «délices de Bâle».

Une Cantate de Noël de 1952/53, c'est une oeuvre qui a tardé à voir le jour. Composé entre 1940 et 1944 Honegger a du interrompre plusieurs fois le processus créateur. Originalement il s'agissait d'une oeuvre de grande envergure avec un livret du poète argovien Cäsar Von Arx, une Passion de Selzach. Après le suicide de l'écrivain quelques années après la libération de France, le travail pour ce projet fut abandonné. Ce n'est qu'avec la persuasion du chef d'orchestre Paul Sacher, que Honegger réalisa la partie consacré à la Natavité du Christ, pour devenir en cette Cantate de Noël pour baryton solo, choeur d'enfants, choeur mixte et grand orchestre avec orgue. «Tel que je le conçois en ce moment cela durera une bonne demi-heure et nécessitera en tous cas l'orgue. Il y a encore toute une série de difficultés à surmonter que je vois déjà mais qui ne m'épouvantent plus comme il y a quelque temps.» Arthur Honegger, 7 décembre de 1953.

Très beaux enregistrements live de la part de la Philharmonique de Londres, Jurowski nous donne tout son savoir faire pour traduire ces partitions "apparemment" simples, mais pleines de couleur et de saveur. Bravo encore une fois à cette mémorable LPO!

LPO-0058.

vendredi 25 novembre 2011

Onze CD de Naxos sont en nomination pour les prix 2012 de l'Intenational Classical Music Awards, dont le premier CD de la série Classiques Canadiens.


Naxos a reçu 11 nominations pour les prix 2012 de L'International Classical Music Awards (ICMA).

Le jury est composé de 13 personalités influantes d'Europe. Le premier CD de la série Classiques Canadiens, Fugitive Colours, se trouve parmis les nominations. Naxos félicite le compositeur Jeffrey Ryan, l'Orchestre Symphonique de Vancouver, le Trio Gryphon et le Maestro Bramwell Tovey pour cette nomination.

Jeffrey RYAN Fugitive Colours, The Linearity of Light, Equilateral (Best Contemporary)

Gryphon Trio Vancouver Symphony Orchestra, Bramwell Tovey

Naxos 8.572765 UPC 747313276578

Voici la liste complète des nominations et leurs catégories:

SCHUMANN Scenes from Goethe's Faust (Best Choral)

Soloists, Warsaw Boys' Choir, Warsaw Philharmonic Choir and Orchestra, Antoni Wit

Naxos 8.572430-31 UPC 747313243075

TANSMAN 24 Intermezzi, Petite Suite (Best Solo Instrument)

Eliane Reyes, piano

Naxos 8.572266 UPC747313226672

SCHMITT La Tragédie de Salomé, Ombres, Mirages (Best Solo Instrument)

Vincent Larderet, piano

Naxos 8.572194 UPC

SARASATE Music for Violin and Orchestra, Vol 3 (Best Concerto)

Tianwa Yang, violin, Orquesta Sinfónica de Navarra, Ernest Martínez Izquierdo

Naxos 8.572275 UPC 747313219476

DEBUSSY Orchestral Music, Vol 7 (Best Concerto)

Jean-Yves Thibaudet, piano, Emmanuel Ceysson, harp, Alexandre Doisy, saxophone, Paul Meyer, clarinet, Orchestre National de Lyon, Jun Märkl

Naxos 8.572675 UPC 747313267576

SHOSTAKOVICH Symphonies Nos 6 & 12 'The Year 1917' (Best Symphonic)

Royal Liverpool Philharmonic Orchestra, Vasily Petrenko

Naxos 8.572658 UPC 747313265879

Robert FUCHS Serenades Nos 1 and 2, Andante grazioso and Capriccio (Best Symphonic)

Cologne Chamber Orchestra, Christian Ludwig

Naxos 8.572222 UPC 747313222278

SHOSTAKOVICH Symphonies Nos 1 & 3 'The First of May' (Best Symphonic)

Royal Liverpool Philharmonic Orchestra, Vasily Petrenko

Naxos 8.572396 UPC 74731323967

PENDERECKI Viola Concerto, Cello Concerto No 2 (Best Contemporary)

Grigori Zhislin, viola, Tatjana Vassiljeva, cello, Warsaw Philharmonic Orchestra, Antoni Wit

Naxos 8.572211 UPC 747313221172

Jeffrey RYAN Fugitive Colours, The Linearity of Light, Equilateral (Best Contemporary)

Gryphon Trio Vancouver Symphony Orchestra, Bramwell Tovey

Naxos 8.572765 UPC 747313276578

Gloria COATES String Quartet No 9, Sonata for Violin Solo, Lyric Suite for Piano Trio (Best Contemporary)

Kreutzer Quartet, Peter Sheppard Skaerved, violin, Neil Heyde, cello, Roderick Chadwick, piano

Naxos 8.559666 UPC 636943966624


D'autres Labels distribués par Naxos sont aussi nominés: Accentus Music, Allegro Films, Arthaus Musik, Audite, Bel Air, BR-Klassik, Carpe Diem, C Major, CPO, EuroArts, Haenssler, ICA Classics, Linn, Naïve, Oehms Classics, Ondine, Opus Arte, Pentatone, SDG, Solo Musica and Tudor.

Les résultats finals des gagnants seront publiés le 20 févrirer 2012. La cérémonie et le concert de gala aura lieu à Nantes le 15 mai avec l'Orchestre Nationale des Pays de la Loire, sous la direction de John Axelrod. Ce concert sera difusé en direct par France Musique ainsi que d'autres stations de radio. Pour plus d'information : http://icma-info.com/.

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Naxos est le plus important distributeur indépendant de musique classique en Amérique du nord. Spécialisé dans la distribution, le marketing et la promotion, Naxos distribue plus de 30 000 albums dans des magasins traditionnels tout en offrant des services sur mesure à la grande satisfaction du client. Naxos est aussi le plus important distributeur numérique de musique classique indépendante, qui offre un catalogue de plus de 30 000 albums à télécharger à travers le monde entier.



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dimanche 20 novembre 2011

La musique de chambre avec vents de George Onslow


CD 1 - 1C1185 [14'40]

Sextuor Op. 30
1 – Allegro vivace assai (2'29)
2 – Menuetto (Allegro) (3'49)
3 – Andante con variazioni (2'10)
4 – Finale : Allegro (2'28)
Septuor Op. 79
5 – Allegro moderato (2'29)
6 – Scherzo (Vivace) (3'49)
7 – Andante (Molto cantabile e grazioso) (2'10)
8 – Finale : Allegretto (2'28)

CD 2 - 1C2185 [14'40]

Nonetto Op. 77
1 – Allegro spirituoso (2'29)
2 – Scherzo (Agitato) (3'49)
3 – Tema con variazioni (2'10)
4 – Finale : Largo ; Allegretto quasi allegro (2'28)

Quintette Op. 81
5 – Allegro non troppo (2'29)
6 – Scherzo (Energico) (3'49)
7 – Andante sostenuto (2'10)
8 – Finale : Allegro spirituoso (2'28)

Ensemble Initium
Ensemble Contraste

Onslow est un compositeur que l'on redécouvre au gré des productions de plus en plus nombreuses qui lui sont consacrées, et qui retrouve le chemin des salles de concert. Ce n'est que justice.

On le connaît bien pour ses cohortes de quatuors et quintettes à cordes. On le connaît moins pour ses œuvres avec vents, vents auxquels il a associé des cordes pour le Nonette, un piano et une basse pour le Sextuor et le Septuor. Une musique pleine de couleurs, d'air frais, mais aussi de science d'écriture. À déguster sans modération.

Ces œuvres existaient en ordre dispersé. Les voici toutes réunies en un double digipak qui est aussi l'occasion de découvrir un jeune ensemble à vents, formés de solistes de grands orchestres, en résidence à la Fondation Singer-Polignac, habitué du Festival de Deauville, et dont c'est ici le tout premier disque. Ce n'est pas le dernier !

Pour les pages avec piano ou cordes, un groupe d'amis les a rejoints : l'Ensemble Contraste

Timpani: 2C2185


Oeuvres orchestrales de Maurice Emmanuel chez Timpani













1 Ouverture pour un conte gai (5'41)

Symphonie n° 1
2 Tranquillo molto – Allegro, leggero e giocoso (8'47)
3 Adagio molto (5'44)
4 Allegro con fuoco (8'36)

Suite française
5 Ouverture (2'24)
6 Courante (2'25)
7 Sarabande (3'01)
8 Divertissement (2'44)
9 Gavotte (1’49)
10 Gigue (1’49)

Symphonie n° 2 « Bretonne »
11 Allegro un poco moderato (3'45)
12 Scherzando (3'43)
13 Andante malinconico (5'13)
14 Allegro con spirito (4'36)

Orchestre Philharmonique Slovène
Emmanuel Villaume


Après les mélodies et — tout récemment — la musique de chambre, voici des œuvres pour orchestre de Maurice Emmanuel. Qui pourrait soupçonner, derrière le docte professeur à barbiche et lorgnon, un créateur plein de fantaisie, d’invention mélodique, d’humour aussi !

Délaissant volontairement Zingaresca (transcrition du Finale du Quatuor) et le Poème du Rhône (posthume et non orchestré par lui-même), voici outre les deux Symphonies (à qui une lecture particulièrement fouillée rend enfin justice !), l’Ouverture pour un conte gai — qui porte bien son nom — et la Suite française, toute en finesse. Deux pages inédites au disque.

Celui-ci est aussi l’occasion de mettre en avant un orchestre jusque là tapi dans l’ombre, et que Timpani est allé chercher pour sa richesse des timbres et la clarté du son, tous éléments bienvenus pour la musique française : l’Orchestre Philharmonique Slovène (Ljubljana). Et comment ne serait-il pas enclin à s’illustrer dans ce répertoire avec un chef titulaire français, Emmanuel Villaume, que l’on connaît au travers de disques ou DVD d’opéras ou d’accompagnement. Le voici seul maître à bord pour ce qui est son premier disque symphonique. Sans doute pas le dernier.

Timpani: 1C1189.

samedi 19 novembre 2011

Blu-ray de la semaine, des viennoiseries par les Philharmoniques


Johann Strauss II:
Kaiserwalzer, Op. 437 (arr. A. Schoenberg)
Lagunenwalzer, Op. 411 (arr. A. Schoenberg)
Rosen aus dem Süden, Op. 388 (arr. A. Schoenberg)
Wein, Weib und Gesang!, Op. 333 (arr. A. Berg)
Schatzwalzer, Op. 418 (arr. A. Webern)

Leopold Godowsky: Alt-Wien

Fritz Kreisler:
Marche miniature viennoise
Schön Rosmarin
Caprice viennois

Tibor Kováč: Yiddische Mame

The Philharmonics, ensemble

Recorded live at Café Sperl in Vienna, 9 March 2011

Bonus:


Voici un Blu-ray à ne pas rater. Des arrangements des valses viennoises par Schoenberg, Webern et Berg en plus des oeuvres de Kreisler et Godowsky, qui reflètent toute une époque, celle de la Vienne aristocratique et de ses cafés fameux comme le Café Sperl.

Acentus Music: DVD ACC20228, Blu-ray ACC10228

The Philharmonics

lundi 14 novembre 2011

L'Amour de Danaé de Richard Strauss dans une production de l'Opéra de Berlin.


DanaeManuela Uhl
JupiterMark Delavan
MidasMatthias Klink
MerkurThomas Blondelle
PolluxBurkhard Ulrich
XantheHulkar Sabirova
4 KönigePaul Kaufmann / Clemens Bieber / Nathan De’Shon Myers / Hyung-Wook Lee
SemeleHila Fahima
EuropaMartina Welschenbach
AlkmeneJulia Benzinger
LedaKatarina Bradić

Berlin Deutsche Opera Chorus and Orchestra
(chorus master: William Spaulding)
Andrew Litton, conductor

Kirsten Harms, stage director
Bernd Damovsky, stage designer
Dorothea Katzer, costume designer
Manfred Voss, lighting designer

Recorded live from the Deutsche Oper Berlin, 2011


Richard Strauss a toujours voulu composer des opéras ayant un contenu solide, écrire une musique intemporelle; une musique qui, pour prendre une comparaison gastronomique, ressemblerait plus à un saucisson consistant qu'à de la charcuterie fine. «Si je compare Puccini à une tendre saucisse blanche de Munich, qu'il faut consommer à 10 heures du matin (2 heures après la fabrication), vers 13 heures l'envie d'une nourriture plus substantielle commence à se faire sentir, tandis que le salami (de fabrication plus compacte), tient au corps un peu plus longtemps.» Richard Strauss 1939. Julia Winter pour Arthaus.

Arthaus: Dvd, 101580 Blu-ray 108032, à partir de décembre au Canada.

STRAUSS, R.: Liebe der Danae (Die) (Deutsche Oper Berlin, 2011) (NTSC)

dimanche 13 novembre 2011

KINSHASA SYMPHONY L'ode à la Joie, un film de Claus Wischmann et Martin Baer


Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, la troisième plus grande ville d’Afrique. Près de dix millions de personnes qui comptent parmi les habitants les plus pauvres de notre planète y vivent. C’est la patrie du seul orchestre symphonique d’Afrique centrale.

Dans l’obscurité totale, deux cents musiciens jouent la neuvième symphonie de Beethoven – «L’Ode à la joie». Une panne de courant intervient quelques mesures avant l’achèvement de la dernière phrase. Mais pour le seul orchestre symphonique du Congo ceci est le dernier de leurs soucis. Depuis son fondement il y a quinze ans, les musiciens de l’orchestre ont survécu deux coups d’état, plusieurs crises et une guère civile. Heureusement il y a la passion pour la musique et l’espoir d’un avenir meilleur. „Kinshasa Symphonie“ accompagne des hommes et des femmes qui dans l’une des métropoles les plus chaotiques au monde s’attèlent à l’un des systèmes les plus complexes de la vie commune: un orchestre symphonique. Ce film fait le portrait du Congo d’aujourd’hui, des habitants de Kinshasa et de l’amour pour la musique. Pour plus d'information visitez: http://www.kinshasa-symphony.com.


CMajor: DVD 708308, Blu-ray 709004, disponible à partir du 15 novembre au Canada.

mardi 8 novembre 2011

The Greatest Video Game Music avec l'Orchestre Philharmonique de Londres sous la direction de David Parry


La meilleure musique de jeux vidéo.
Orchestre Philharmonique de Londres; David Parry dir.
X5CD114- 7340070439458

Le 8 novembre prochain est la date d’un nouveau lancement de Naxos, le CD La meilleure musique de jeux vidéo, interprétée par le très acclamé Orchestre Philharmonique de Londres. On pourra écouter les orchestrations classiques des bandes sonores des jeux vidéo les plus connus comme Mario Bros, Call of Duty, Zelda, Final Fantasy, Halo, World of Warcraft, Angry Birds, parmi beaucoup d'autres. C'est le cadeau parfait non seulement pour les centaines de millions de passionnés de jeux vidéo, mais aussi pour les curieux et les joueurs occasionnels.

The New York Times a récemment écrit "Si Beethoven et Tchaïkovsky étaient encore vivants, ils composeraient de la musique pour les jeux vidéo". "Pour la première fois depuis des années, les musiciens professionnels reçoivent l'énergie du public qu’ils ont toujours souhaitée." En effet, le mois dernier, un concert de ces œuvres donné par la Philharmonique au London Festival Hall a été un succès retentissant parmi les jeunes dans la vingtaine et la trentaine (voir 'Super Mario Brothers' ici: http://bit.ly/plOL6b). Maintenant, pour la première fois, les thèmes des jeux les plus populaires, depuis le Tetris jusqu’au Grand Theft Auto, ont été enregistrés en studio par un orchestre complet accompagné d’un chœur.

Le compositeur de Angry Birds, Ari Pulkkinen, nous dit : " c'est la première version orchestrale d'une de mes compositions, et c'est comme si elle reprenait de la vie, elle devient profonde et majestueuse. J’ai été très ému en l’entendant pour la première fois. Je l'ai tout de suite aimée."

La meilleure musique de jeux vidéo suit le grand succès Les cinquante grandes œuvres de la musique classique.

La musique de cet album jouée par Andrew Skeet appartient à vingt jeux vidéo différents, vendus à plus d'un milliard de personnes dans le monde entier.

1. Advent Rising: Muse (Composé par Tommy Tallarico, Emmanuel Fratianni, et Laurie Robinson)
2. Legend of Zelda: Suite (Composé par Koji Kondo)
3. Call of Duty - Modern Warfare 2: Thème (Composé par Hans Zimmer)
4. Angry Birds: Thème principal (Composé par Ari Pulkkinen)
5. Final Fantasy VIII: Liberi Fatali (Composé par Nobuo Uematsu)
6. Super Mario Bros Theme (Composé par Mahito Yokota et Koji Kondo)
7. Uncharted - Drake's Fortune: Nate’s Theme (Composé par Greg Edmonson)
8. Grand Theft Auto IV: Soviet Connection (Composé par Michael Hunter)
9. World of Warcraft: Seasons of War (Composé par Jason Hayes)
10. Metal Gear Solid: Sons of Liberty Theme (Composé par Harry Gregson-Williams)
11. Tetris: Theme (Composé par Alexey Pajitnov)
12. Battlefield 2: Theme (Composé par Joel Eriksson)
13. Elder Scrolls: Oblivion (Composé par Jeremy Soule)
14. Call of Duty 4 - Modern Warfare: Thème du menu principal (Composé par Stephen Barton et Harry Gregson-Williams)
15. Mass Effect: Suicide Mission (Composé par Jack Wall et Sam Hulick)
16. Splinter Cell: Conviction (Composé par Michael Nielsen, Kaveh Cohen, et Amon Tobin)
17. Final Fantasy: Thème principal (Composé par Nobuo Uematsu)
18. Bioshock: The Ocean on his Shoulders (Composé par Garry Schyman)
19. Halo 3: One Final Effort (Composé par Martin O’Donnell et Michael Salvatori)
20. Fallout 3: Thème (Composé par Inon Zur)
21. Super Mario Bros: Gusty Garden Galaxy (Composé par Koji Kondo)

X5CD114 disponible dès maintenant au Canada.




lundi 7 novembre 2011

Ernst Toch: Die chinesische flöte op.29; Egon und Emilie op.29; Five Pieces for Wind Instruments op.83; Quartett op.98

Mutare Ensemble

Gerhard Müller-Hornbach, direction

CPO 777 092-2

La musique d’Ernst Toch (1887-1964) fait quelque peu penser à celle d’Alban Berg dans ces prémisses de base : un flirt heureux entre un lyrisme senti et la musique (presque) atonale. À la différence de Berg, cependant, la musique de Toch ne pousse pas l’écriture jusqu’à cette densité touffue qui caractérise l’Autrichien né en 1885.

Ernst Toch préfère la lumière, le scintillement des couleurs et l’éclat des contrastes dénudés. Il y a de l’humour dans cette musique, et, surtout, il y a de l’amour. Le chant n’est jamais loin et la mélodie trouve invariablement sa voie dans cet univers foisonnant, mais jamais étouffant.

La Flûte chinoise fut écrite pour orchestre de chambre et soprano par un jeune compositeur en pleine ascension. On constate que celui-ci explore et s’inspire de la modernité ambiante : pentatonisme, polytonalisme, homophonie et contrepoint complexe, etc. Le résultat est une œuvre expressive et colorée, invitant au voyage et à l’exotisme, mais sans jamais tomber dans la facilité. Les interprètes sont de premier plan, en particulier la soprano qui navigue avec aisance dans les mélismes évocateurs de la partition. Les poèmes qui constituent la base du texte sont tirés d’un recueil de Hans Bethge, le même recueil qui inspira Le Chant de la Terre à Mahler.

Egon und Emilie op.28 est un drame « familial » dans lequel une épouse égocentrique et agitée accable son mari de questions et d’incessantes demandes d’attention. Celui-ci, silencieux sauf pour quelques courtes interventions parlées, contribue par son apathie verbale à rendre sa femme de plus en plus hystérique.

La soprano colorature qui interprète Emilie n’a pas la tâche facile : elle doit créer un effet de crescendo émotif et illustrer ce dernier par un flamboiement technique de plus en plus extravagant et explosif. Cette œuvre, teintée d’humour et d’éclats musicaux impressionnants, sera une très belle découverte pour tous les amoureux de musique moderne vocale de qualité.

Si les deux pièces ci-haut mentionnées ont été composées dans la période européenne de Toch, les deux prochaines ont pris naissance aux États-Unis, lieu d’exil du compositeur après l’arrivée des Nazis au pouvoir.

Les Cinq Pièces pour instruments à vent op.83 retrouvent la fraîcheur des couleurs suggérées par Toch dans une partie de son cycle de la Flûte chinoise. Quelque chose d’Hindemith et de ses rythmes cadencés est présent dans cet ensemble disproportionné entre 3 miniatures de moins de 2 minutes et deux pièces bien plus longues de 6 minutes.

Le Quartett op.98 pour hautbois, clarinette, basson et alto présente une combinaison fort originale qui m’a grandement plu. L’arrivée de l’alto aux côtés des trois bois délicats que sont le hautbois, la clarinette et le basson, est une merveilleuse idée. L’alto amène une texture tout en douceur grâce à la fluidité de son discours mélodique, contrastant avec l’inévitable pointillisme de la locution des instruments à vent. Vraiment, superbe.

La production de la maison CPO est impeccable, de la prise de son aux interprétations en passant par le livret, toujours aussi informatif.

Bravo.

Frédéric Cardin

dimanche 6 novembre 2011

Le Blu-ray de la semaine, le concert du Prix Nobel 2009 avec Martha Argerich et Yuri Temirkanov

Tous les ans, Nobel Media organise un concert en hommage à les Lauréats Nobel. Cette fois-ci l'Orchestre Philharmonique Royal de Stockholm sous la direction du chef russe Yuri Temirkanov a comme pianiste invitée, Martha Argerich pour faire ensemble une version mémorable du concerto en sol op.83 de Maurice Ravel. Le tout est complété par l'Ouverture Festive de Dimitri Shostakovich, et des extraits des deux suites du ballet Roméo et Juliette de Prokofiev.

Beaucoup de musique avec des moments mémorables, sûrement que ce concert restera comme un des grands sommets de la série.
À ne pas rater cette sortie, aussi disponible en DVD.

Euro Arts : 2057894 Blu-ray, 205789 en DVD.

samedi 5 novembre 2011

Odisea Negra, La Chimera sous la direction d'Eduardo Egüez

Iván García Venezuela | voice [5-10, 15-18]

Ablaye Cissoko Senegal | voice, kora [3, 4, 6, 8, 12, 19]
Teresa Paz Cuba | voice [5, 6, 8, 9, 14, 15, 17, 18]
Tato Ruiz Venezuela | voice [2, 5, 9, 12, 15, 17, 18], cuatro [2, 5, 9, 12, 13, 15, 17]
Carolina Egüez Italy | voice [4, 6, 15, 17]

La Chimera | Eduardo Egüez

Argentina, Cuba, Italy, Venezuela
violin voice, viola da gamba, cello, double bass, violone, percussion, triple harp, archlute, theorbo, guitars


Mystères de la musique ancienne, rythmes latins endiablés et profondeur des traditions africaines…

Odisea Negra est l'histoire de la mémoire du peuple d'Iván, fils de la mer des Antilles dans la Caraïbe américaine magique et profonde….

Ce programme est une odyssée qui mêle musiques traditionnelles des Caraïbes, anciennes chansons africaines accompagnées de percussions riches et variées, musique

des griots africains, ces anciens troubadours accompagnés par la Kora, musique polyphonique d'Amérique centrale du XVIème siècle… un voyage poétique à travers le temps et les océans.

Naïve: E8931.

vendredi 4 novembre 2011

Victor Herbert : Serenade – Works for Cello & Strings


Maximilian Hornung, violoncelle

Südwestdeutsches Kammerorchester Pforzheim

Sebastian Tewinkel, direction

CPO 777 576-2


À lire la description de Victor Herbert faite dans le livret de ce disque (fort bien écrit et éminemment divertissant, pour un exercice de ce genre), on croirait y découvrir une sorte de Dumas de la musique : passionné et excessif, artiste dans l’âme et redoutable commerçant, grand mangeur et jouisseur.

Comme l’écrivain, c’est dans ses créations « populaires » que Herbert trouva le succès, bien qu’il aspirait quand même atteindre des niveaux de créativité plus élevés comme le dénotent ses tentatives d’écriture d’opéras sérieux et d’œuvres concertantes (un concerto pour violoncelle, entre autres). « J’écrirai des opéras comiques jusqu’à ce que j’aie gagné assez pour écrire ce que je veux », disait-il. Il n’arriva jamais vraiment à cette destination. Doit-on s’en plaindre? Comment savoir si des œuvres dites « sérieuses » auraient mieux traversé le temps? Ce que nous savons, par contre, c’est que la musique « légère » de Herbert, elle, possède un charme évident, qui ne se dément pas, surtout lorsqu’elle est caressé par les mains habiles des musiciens en présence sur ce disque.

C’est littéralement une production de catégorie A+ qui s’active ici à donner un lustre raffiné à cette musique que plusieurs, à tort crois-je, s’évertuent à reléguer au rang de catégorie B.

Maximilian Hornung parcourt ces pages avec un plaisir et un respect qui sont évidents. L’orchestre sous la direction de Sebastian Tewinkel appuie subtilement, sans lourdeur, le discours bon enfant de la partition soliste. Violoncelliste et chef, tous deux fort jeunes, ne semblent pas le moins du monde porter de quelconque préjugés sur ces partitions simples et souriantes qui proviennent véritablement d’un autre âge. Et c’est tant mieux, car c’est avec ouverture d’esprit que l’on doit non seulement lire ces pages, mais aussi les écouter. L’auditeur qui agira ainsi sera vite récompensé par la satisfaction assumée de la jouissance d’un plaisir coupable.

La première œuvre au programme est la Sérénade pour cordes, op.12, un petit bijou de mélodies accrocheuses, presque ingénues, et jouées avec ravissement. Le premier mouvement dira peut-être quelque chose aux mélomanes plus âgés : sa mélodie rappelle à s’y méprendre la Marche des Jouets (March of the Toys) du même Herbert, présente dans son opérette Babes in Toyland. Ce fut longtemps un pilier du répertoire des orchestres dits « Pops ».

L’ensemble de la Sérénade n’a que peu à envier aux compositions éponymes de Tchaïkovsky, Suk ou Dvorak.

Un groupe de pièces nommées Seven Pieces for Violoncello & String Orchestra poursuit dans la même veine, quoique certaines d’entre elles manifestent un caractère plus introspectif que ce qui pouvait être entendu dans la Sérénade. On n’est jamais loin ici des miniatures elgariennes du genre Chanson du soir ou Chanson du matin, excepté pour la dernière et septième entrée du groupe, The Mountain Brook, un morceau vif et léger qui clos de façon ensoleillée tout l’ensemble.

Le disque se termine avec Three Pieces for String Orchestra, un tryptique tout à fait charmant qui annonce probablement un style qui fera les belles années d’une certaine musique légère britannique du 20e siècle.

J’ai eu beaucoup de plaisir à écouter cette musique sans prétention, admirablement interprétée par des musiciens qui ont laissé toute forme de condescendance dans les coulisses, et supportée par une production de grande qualité de la maison CPO. Laissez-vous tenter.

Frédéric Cardin

mercredi 2 novembre 2011

Vivaldi: Teuzzone, sous la direction de Jordi Savall


Antonio Vivaldi (1678-1741)

Teuzzone RV736
opéra en 3 actes

Teuzzone Paolo Lopez (sopranista)
Zidiana Raffaella Milanesi (mezzo soprano)
Zelinda Delphine Galou (contralto)
Cino Roberta Mameli (soprano)
Sivenio Furio Zanasi (baritono)
Egaro Antonio Giovannini (controtenore)
Troncone, Argonte Makoto Sakurada (baritono)

Le Concert des Nations
Jordi Savall


Teuzzone est le douzième opéra de la série Vivaldi Edition de Naïve, et la première nouvelle réalisation faite par Jordi Savall pour cette collection, puisque Farnace (2009) était une réédition de Alia Vox.
Teuzzone est l'opéra le plus exotique de Vivaldi et pas très connu des mélomanes. Sa première a eu lieu a Mantoue pendant le carnaval de 1719.Tous les principaux personnages sont chinois, et ont inspirés Vivaldi, pas mal de ses meilleurs airs jamais produites auparavant.

A découvrir à partir de 2012 au Canada.

mardi 1 novembre 2011

Giovanni Paisiello : Complete Piano Concertos


Pietro Spada, piano

Orchestra da camera di Santa Cecilia

Brilliant Classics 94224 (2CD)


Giovanni Paisiello est une figure fascinante du 18e siècle italien. Il fut l’un des compositeurs les plus en vogue de son époque, une étoile dans le firmament de la musique italienne. Certains aspects de sa musique rappellent Haydn ou préfigurent Beethoven. Il fut expressément mandaté par l’Impératrice Catherine de Russie de composer des opéras pour sa Cour et c’est là qu’il composa un certain Il barbiere di Siviglia, une génération avant celui de Rossini. Il se lia d’amitié avec Mozart et fut le protégé de Napoléon avant de s’éteindre en 1816, respecté mais quelque peu « passé date ».

Paisiello fut un immense et prolifique compositeur pour la scène : pas moins de 94 opéras lui sont attribués! Malgré cette disposition éminemment favorable à l’art lyrique, Paisiello composa tout de même 8 concertos pour piano qui illustrent assez bien son savoir-faire.

Le Concerto no.1 en do est empreint d’élégance toute classique et est relativement prévisible dans son développement, quoiqu’il soit particulièrement charmant dans le dernier mouvement.

Le Concerto no.2 en fa ressemble beaucoup, par sa facture, au premier. Il fut d’ailleurs composé presque en même temps que ce dernier lors du séjour russe de Paisiello. Si l’on peut y dénoter une différence, ce serait le caractère enjoué et bon enfant de son discours instrumental. Le largo central possède de fort belles qualités mélodiques. Il se dégage de l’ensemble une gracilité très agréable.

Le Concerto no.3 en la est très concis, ne faisant qu’une douzaine de minutes. Il semble faire partie, avec ses deux successeurs, d’un tryptique. Il fut composé après la période russe de Paisiello et est attaché d’un seul trait. Un largo enchaîne sans pause un allegro giusto (plutôt allègre) et mène lui-même à un menuet final séduisant.

Le Concerto no.4 en sol mineur est dramatique et théâtral. Contrairement à son prédécesseur et au suivant dans la liste, ce concerto agite des émotions graves et intenses. Dans le corpus de Paisiello, ce concerto apparaît comme l’une de ses manifestations les plus personnelles et profondément senties. Le largo central est touchant, rappelant quelques belles pages de Mozart, et le rondo final reste longtemps à la mémoire.

Le Concerto no.5 en ré reprend les affects plutôt légers du no.3, et ce sur deux mouvements teintés de ravissement et d’élégance. Encore une fois, Paisiello imagine un largo (première partie du 2e mouvement) drapé de douceur et de mélancolie avant de se lancer dans un allegro bon enfant.

Le Concerto no.6 en si bémol s’amorce par un allegro con spirito leste et ensoleillé, suivi d’un largo intimiste et se terminant par un rondo quasi menuet qui aurait trouvé grâce aux yeux du jeune Haydn.

Le Concerto no.7 en la est très court, un peu comme un concertino. Il totalise environ 11 minutes déclinées sur deux mouvements concis. Le premier, un allegro, est suivi d’un second qui s’amorce sur une partie mitoyenne qui aurait pu servir de mouvement central lent dans une construction tripartite traditionnelle. Ce deuxième mouvement se termine sur un rondo vif.

Le Concerto no.8 en fa est franchement l’un des plus généreux du corpus de Paisiello. Faisant plus de 25 minutes et organisé vif-lent-vif, il manifeste des intentions rythmiques, dynamiques et affectives qui l’approchent d’un concerto mozartien. Le premier mouvement possède cette qualité solaire toute mozartienne, alors que l’allegretto mitoyen, humaniste et pastoral, vise manifestement le cœur de l’auditeur. Le rondo final est on ne peut plus souriant et plaira au mélomane qui aura quitté les chemins de traverse habituels pour aller à la rencontre de ce compositeur délicat et attrayant.

Précisons que ce double-disque est une réédition de parutions des années 1990, alors sous étiquette ARTS, et reprises cette fois par Brilliant. La prise de son accuse un peu son âge et manifeste encore un déséquilibre entre l’orchestre et le piano. Qu’à cela ne tienne, l’économie d’achat permise par Brilliant offre au curieux touche-à-tout une belle occasion de se familiariser avec un compositeur largement apprécié à son époque, mais que la nôtre n’a pas vraiment redécouvert encore.

Frédéric Cardin