Cherubini:
Koukourgi
Stefan
Cerny
(Fohi); Cigdem Soyarslan (Zulma); Leonardo Galleazzi (Zamti); Daniel
Prohaska (Koukourgi); Peter Edelmann (Phaor); Johannes Chum (Amazan)
Kärntner
Sinfonieorchester
Chorus
and Extra Chorus of the Stadttheater Klagenfurt
Peter
Marschik, direction
Marie-Luise
Walek, costumes
Josef
Köpplinger, mise en scène et direction artistique
Arthaus
101 638 (DVD)
Koukourgi
fut composé en 1792 par Luigi Cherubini. Mais la première mondiale
fut donnée….. en 2010!
Cet
opéra-comique, une rareté de ce compositeur autrement plus
académique et sérieux, a été totalement oublié jusqu’à ce que
cette production offre une lumière amusée et relativement
bienveillante à l’œuvre.
On y
raconte l’histoire d’une guerre de clans dans la Chine ancienne,
où Fohi, le roi et père adoptif d’Amazan, un orphelin, jette ce
dernier hors des murs du palais après avoir découvert qu’il était
amoureux de sa fille, la belle Zulma. Amazan revient aider le roi
lorsqu’il apprend que celui-ci est assiégé par Koukourgi, un chef
ennemi. Koukourgi s’empare du royaume, capture Zulma, et en devient
amoureux. Après plusieurs péripéties, les gentils et l’amour
l’emporteront et Koukourgi devra retourner chez lui, humilié.
On
perçoit souvent Cherubini comme un compositeur académique et
prévisible. Ce n’est pas faux. Certaines parties de ce Koukourgi
sont effectivement un peu longuettes, un peu fades. Mais l’ensemble
se démarque tout de même agréablement. Cherubini savait aussi
écrire de belles mélodies et soutenir un contexte dramatique avec
des partitions appropriées.
La mise
en scène évite l’exotisme « maniéré » sans
toutefois nous imposer une vision ultra-moderne qui nous aurait
empêché de nous plonger dans un univers visité ici pour la toute
première fois. C’est coloré et éminemment sympathique.
La
direction musicale de Peter Marschik est vivante. Les solistes sont
assez bons, surtout Daniel Prohaska dans le rôle irrévérenceux de
Koukourgi. Frohi tonne son imposante autorité, Amazan et Zulma sont
grandiloquents de romantisme. Cherubini n’a certainement pas écrit
un chef-d’œuvre monumental injustement oublié, mais il a sans
aucun doute pavé la voie à des figures beaucoup plus populaires
comme Auber et Offenbach!
Ce DVD
Arthaus vous fera à coup sûr découvrir un élément méconnu et
fort distrayant de l’histoire de l’art lyrique.
Frédéric
Cardin
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