«Chaque artiste crée ses précurseurs. Son travail modifie notre conception du passé autant que celle du futur». Jorge Luis Borges

dimanche 1 avril 2012

Hasse : Messe in d; Miserere, chez Capriccio.


Maria Zadori, soprano
Lena Susanne Norin, alto
Kai Wessel, alto
Hans Jörg Mammel; Wilfried Jochens, tenors
Klaus Mertens; Stephan Schreckenberger, basses
Rheinische Kantorei
Das Kleine Konzert
Hermann Max, direction
Capriccio: C5125

Johann Adolf Hasse est né en 1699 et mort en 1783. Il a donc chevauché à la fois la fin du baroque et les débuts de la période classique.

On entend cette dualité dans sa musique. Un mouvement fait penser à Mozart (au Requiem, bien entendu), puis le suivant, heureuse surprise, nous ramène à Bach.

La Messe a été composée en 1751 pour l’Électeur de Saxe, récemment converti au catholicisme afin d’avoir accès au trône de Pologne. L’élégance des lignes mélodiques et la clarté du propos témoignent du grand savoir dont faisait preuve Hasse. Non seulement le savoir ajouterai-je, mais aussi le talent pour créer d’agréables lignes mélodiques, de caractère parfois élégiaque, parfois plus allègre, mais toujours mémorable. On devine l’esthétique italianisante de Hasse, l’une des influences durables du compositeur.

Le Miserere est une œuvre plus hâtive, datant de la trentaine du compositeur. La luminosité des harmonies côtoie les moments invitant au recueillement introspectif. L’ensemble projette une image de bienveillance souriante (la misère est toujours moins pénible sous les couleurs italiennes, non?) et accueillante. Vous serez littéralement ravis par cette musique.

Les solistes font très belle figure, en particulier la soprano Maria Zadori dont j’ai particulièrement apprécié la souplesse vocale appuyée sur une puissance affirmée.

La direction d’Hermann Max est sensible et dosée, l’orchestre projette une sonorité pleine et ample, aidé du chœur, très solide. La prise de son est naturellement réverbérante. J’aime beaucoup, beaucoup.


Frédéric Cardin

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