Philippe
Graffin, violon
Henri
Demarquette, violoncelle
Orchestre
Philharmonique du Luxembourg
Marc
Soustrot, direction
Timpani
1C11896
Ce
disque est le troisième et dernier volet d’une intégrale des
œuvres symphoniques et concertantes de Philippe Gaubert (1879-1941)
parue chez l’essentielle maison Timpani.
Gaubert
fut un compositeur orchestralement habile, capable de créer des
atmosphères évocatrices enluminées, parsemées d’échos
romantiques, de nuances debussystes et d’un certain académisme non
contraignant, ce qui lui permit d’éviter un autre piège :
celui d’imiter le modernisme de l’époque au point d’en perdre
sa propre personnalité.
Sa
musique est éminemment agréable, intelligente, pleine d’un savoir
élargi, lui-même héritier d’une culture classique accomplie.
Au
pays basque est un poème
symphonique évocateur qui nous ramène aux séjours fréquents du
compositeur dans cette région pittoresque et engageante.
Le
Concerto pour violon
de 1929 ne trahit pas du tout son année de création. Il est
poétique et magnifiquement allusif. Philippe Graffin est l’un des
très bons violonistes français de sa génération. Il est dommage
qu’on ne l’entende pas plus souvent. Profitez-donc de son timbre
riche et velouté dans cette belle découverte!
Le Poème
romanesque exprime le côté
plus romantique de Gaubert et sa capacité à dessiner des paysages
amples et expressifs. Henri Demarquette est un violoncelliste que je
ne connaissais pas avant cette écoute, et je fus impressionné par
la puissance de sa portée sonore.
Le
Cortège d’Amphitrite
illumine le poème symboliste du même titre d’Albert Samain avec
toute la sensualité fiévreuse et envoûtante que le texte réclame.
Constatez par vous-même :
Le
cortège léger glisse aux plaines liquides ;
Une rose lueur teinte le flot changeant ;
C’est la jeune Amphitrite, en sa conque d’argent,
Qui passe sur la mer avec ses Néréides.
L’archipel a surgi vers les lointains limpides…
Les Tritons font sonner leurs trompes en nageant ;
Et de leurs bras la nymphe en vain se dégageant,
Sent ses beaux seins piqués par leurs barbes squalides.
Les vagues doucement ondulent… L’air est pur.
Amphitrite sourit, toute nue, à l’azur…
Son voile de safran palpite comme une aile,
Et la brise ramène en avant ses cheveux,
Pendant que les dauphins de leurs mufles hideux,
Font jaillir l’eau marine en gerbes devant elle.
Une rose lueur teinte le flot changeant ;
C’est la jeune Amphitrite, en sa conque d’argent,
Qui passe sur la mer avec ses Néréides.
L’archipel a surgi vers les lointains limpides…
Les Tritons font sonner leurs trompes en nageant ;
Et de leurs bras la nymphe en vain se dégageant,
Sent ses beaux seins piqués par leurs barbes squalides.
Les vagues doucement ondulent… L’air est pur.
Amphitrite sourit, toute nue, à l’azur…
Son voile de safran palpite comme une aile,
Et la brise ramène en avant ses cheveux,
Pendant que les dauphins de leurs mufles hideux,
Font jaillir l’eau marine en gerbes devant elle.
Albert
Samain
Marc
Soustrot et l’Orchestre du Luxembourg sont des habitués des
escapades proposées par les passionnés de chez Timpani. Ils jouent
avec ardeur et conviction une musique qui ne mérite pas l’oubli
dans lequel elle est tenue depuis près d’un siècle.
Chapeau
bas messieurs.
Frédéric
Cardin
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