Musique pour des Consorts, Dresde 1627
Accademia del Ricercare, Pietro Busca
direction.
CPO : 555034-2, enregistrement avril 2015.
Quand on cherche les sources du baroque, on est incliné à nommer des compositeurs clefs de la dernière partie de la renaissance, comme Monteverdi. Probablement
par manque d'information, involontairement on oublie d'autres, qui
ont, eux aussi, rayonnés durant cette époque. C'est certainement le
cas de Carlo Farina nait, à peu-près, aux alentours du 1600 à
Mantoue, une des villes les plus prospères de la renaissance italienne. Grâce au support du duc Vincenzo I Gonzaga, la
ville se transforma en un centre d'importance dans les arts vers la fin
du XVIème siècle et début du XVIIème. Seule la rivalité de la
Serenissima Venice va concurrencer avec elle, en s'appropriant des
services d'un altiste et compositeur nommé Claudio Monteverdi. Mais
le legs du génial compositeur qui avait rayonné pendant 22 ans à
Mantoue fut énorme. Les deniers livres de madrigaux et son Orfeo,
peuvent être considérés, sans aucun doute, comme des antécédents
du baroque.
C'est dans cet univers disons
esthétiquement révolutionnaire, que Farina va faire ses armes dans
la création musicale. Il étudie avec Salomone Rossi, probablement
un des meilleurs violonistes de son époque, et commence un périple
de voyages d'après les sources restreintes d'information que l'on
dispose actuellement. Prague, Dresde, Danzig et Vienne sont quelques
unes des villes où il a travaillé, mais il porta toujours
l'empreinte musicale de sa Mantoue natale.
Brillamment interprété par l'ensemble
Accademia del Ricercare, ce disque nous sert à plonger dans
l'univers instrumental de Farina. Ses gaillardes, pavanes, courentes
et voltas, sont en quelque sorte des empreintes sonores d'une évolution qui était en train de transformer le discours musical
de l'Europe. Cet enregistrement merveilleux de CPO, est une démonstration sonore d'un changement, pas nécessairement radical,
mais volontairement dirigé vers l'avant que la science musicale a eu
dans la première moitié du XVII siècle.
Philippe Adelfang, septembre 2016.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire