«Chaque artiste crée ses précurseurs. Son travail modifie notre conception du passé autant que celle du futur». Jorge Luis Borges

dimanche 24 mars 2013

Kossuth et le Concerto pour Orchestre de Bartok chez CPO


Béla Bartok (1881-1945)

Kossuth (1903)
Concerto pour Orchestre (1943)
Danses populaires roumaines (1917)
ORF Radio-Symphonieorchester Wien
Cornelius Meister, direction
Enregistrement juin 2011 et et juin 2012


Quel couplage exceptionnel et paradoxal nous propose cette nouveauté de la maison allemande CPO, en enregistrant le poème symphonique Kossuth et le Concerto pour Orchestre de Bartok.


Bartok profita d'un séjour estival en 1903 en Autriche, où il étudia avec le compositeur Ernö Dohnányi, pour compléter l'oeuvre et faire l’instrumentation de sa première "grande oeuvre" son poème symphonique Kossuth.
La musique s'inscrit dans la tradition post-romantique allemande et autrichienne, de Richard Strauss. Évidemment ça ne sonne pas comme du  Bartok, même les grands compositeurs doivent commencer quelque part. On sent aussi l'influence Liszt, surtout dans les thèmes à caractère nationaliste, qui racontent musicalement l'histoire tragique de l'héros de la révolution Hongroise de 1848: Lajos Kossuth. Bien que l'effectif orchestral soit imposant (bois par 4), cette première grande partition dénote  une certaine inexpérience dans l'usage des doublures dans les instruments, qui ne donnent pas souvent l'effet recherché.

Mais on se trouve dans un tout autre monde lorsqu'on écoute son concerto pour orchestre de 1943, oeuvre de sa pleine maturé, américaine, dû à son triste exile forcé de son Europe en guerre, et qui a contribué au renom mondial du compositeur. Commandé par l'Orchestre de Boston, elle fut jouée pour la première fois en 1944 sous la direction de Koussevitzky. Elle a une intention délibérément didactique, son but serait de permettre à un large public de concerts d'entrer dans le monde sonore, parfois très hermétique de Bartok.

Le disque finit par le recueil de danses populaires roumaines pour orchestre, composées en 1917, Elles ont été transcrites du piano, et marquent toute une étape du compositeur voulant faire connaître la musique nationale de plusieurs pays des régions de l’Europe Centrale et des Balkans.

Très beau disque, surtout pour le poème symphonique qui hélas ne s'enregistre pas souvent.
Bravo pour le jeune chef Cornelius  Meister, qui dirige la très bonne Orchestre Symphonique de la radio de Vienne.
Merci à CPO encore une fois, de nous faire découvrir quelques trésors injustement oubliés.

CPO, SACD: 777784-2

Philippe Adelfang.

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