«Chaque artiste crée ses précurseurs. Son travail modifie notre conception du passé autant que celle du futur». Jorge Luis Borges

lundi 31 juillet 2017

Mahler 5 le tandem Minnesota/ Vänskä dans un élan parfait.

Gustav Mahler (1860-1911)
Symphonie n°5 en do dièse mineur
Minnesota Orchestra, Osmo Vänskä direction
BIS-2226, enregistrements juin 2016.

La cinquième symphonie de Mahler composée entre 1901-02, peut être considérée à plusieurs égards comme un espèce de requiem philosophique ou esthétique d'une époque. Véritablement, quand on écoute cette marche funèbre du début, on est presque tenté de se demander: pour qui l'enterrement?
Si bien Mahler évoluait au sein d'une société multiculturelle qui était, disons, à son apogée, cette époque incroyable du point de vue artistique de l'Empire Autrichien contenait aussi les germes de sa destruction. Musique d'anticipation, cette cinquième possède déjà tous les éléments descriptifs qui vont préfigurer le cataclysme à venir, et qui finira abruptement une belle époque marquée par un développement artistique et culturel comme jamais auparavant. D'une certaine façon cette musique de Mahler serait un peu le mélodrame sociologique d'une époque.
La version qui nous occupe dans cette chronique est absolument magistrale. Osmo Vänskä conduit l'orchestre du Minnesota, avec une sensibilité et justesse remarquable. Cette cinquième est le premier volet d'une intégrale à venir, qui sera sans aucun doute une référence, tant sur le plan artistique, comme sur le plan technique, et surtout parmi la grande quantité de versions qu'on peut trouver sur le marché.
On attend avec hate et impatience les prochaines à venir, la sixième et la deuxième sont déjà en chantier. La production de BIS est comme d'habitude impeccable.

Philippe Adelfang, juillet 2017.

mercredi 5 juillet 2017

Krassimira Stoyanova, Verismo. Un plaisir pour le cœur et pour l'âme!

Krassimira Stoyanova, Verismo
Münchner Rundfunkorchester, Pavel Baleff direction
Orfeo: C899171A, enregistrements octobre 2015 et janvier 2016.

Pour ce nouvel enregistrement de la soprano bulgare Krassimira Stoyanova, le choix artistique est basé sur un ensemble d'airs d'opéra «véristes». La sélection est à la hauteur de son interprétation. Magistrale! Stoyanova possède une voix absolument mélodieuse et transparente. Avec sa technique incomparable et un phrasé parfait, elle nous mène dans un parcours d'émotions et passions humaines de toute sortes. On trouve dans cet enregistrement, des merveilles uniques. Une Signore,ascolta (Turandot) magistral, ou In quelle trine morbide (Manon Lescaut) d'une dimension humaine, mais je retiens l'attention dans le fameux air Ebben? Ne andrò lontana (La Wally) du regretté Alfredo Catalani décédé seulement à 39 ans! Stoyanova est absolument impériale! Et ce n'est que pour faire un simple choix pour cette chronique. L'enregistrement est parfait du début à la fin!
La complicité musicale et artistique de l'Orchestre de la Radio et Télévision de Munich est totale. Et surtout avec la merveilleuse direction de Pavel Baleff, ils assurent un accompagnement de premier ordre, pour rendre cet enregistrement indispensable dans un répertoire déjà bien garnis.
Un plaisir pour le cœur et pour l'âme!

Philippe Adelfang, juillet 2017