«Chaque artiste crée ses précurseurs. Son travail modifie notre conception du passé autant que celle du futur». Jorge Luis Borges

vendredi 13 janvier 2017

Smetana Má Vlast, l'âme d'un peuple en musique.



Smetana Má Vlast (Ma Patrie)
Orchestre Symphonique de Bamberg
Jakub Hrusa, direction
Tudor: 7196 enregistrement 2016

Peu de compositeurs ont réussi à saisir l'âme d'une nation entière comme Smetana l'a fait dans cette série de six poèmes symphoniques nommés Má Vlast, Ma Patrie. Grace à une puissante évocation musicale, Smetana à réussi à recréer l'histoire de son peuple à travers un cycle musical homogène qui a passé à l'histoire comme la première référence mondiale du nationalisme tchèque en musique. L'importance de ce cycle est souligné à chaque année le 12 mai, date de l'anniversaire de la mort du compositeur, on le jouant en entier comme introduction au Festival International Printemps de Prague. L'histoire a aussi fait sa contribution à lier ce cycle à la destiné d'un peuple, quand par exemple le président de l'après communisme Václav Havel invita le célèbre chef d'orchestre Rafael Kubelik à diriger Ma Patrie en 1990, pour souligner la fin de quarante années d'émigration forcée. L’œuvre donc prend la place de mythe et reste gravée dans la conscience collective d'un peuple comme un hymne sans paroles qui reflète l'unité face à la dictature.
Tout ceci c'est ce que le jeune et talentueux chef d'orchestre Jakub Hrusa arrive à imprimer dans cette version époustouflante, pleine d'énergie, superbement enregistrée, de ce chef-d’œuvre. Comme lui même le dit:«avec le Bamberger Symphoniker j'ai trouvé des amis et un environnement me permettant une interprétation dans la tradition européenne et allemande, avec une âme tchèque.»

Philippe Adelfang, janvier 2017

mardi 10 janvier 2017

Johann Sebastian Bach Ouvertures Zefiro, Alfredo Bernardini. Comme de l'eau à la vie.

Johann Sebastian Bach
Ouvertures
Zefiro, Alfredo Bernardini, direction.
Arcana : A400, enregistrements novembre 2015

Où réside la beauté d'un son? Question importante, dont la réponse est parfois difficile à saisir. Que fait qu'une version soit plus chaleureuse qu'une autre? J'aurais la tendance à penser, que tout ce passe vraiment par la qualité du son que les artistes sont capables d'imprimer à une œuvre.
La version de l'orchestre baroque Zefiro des ouvertures (suites) de Bach, à mon avis suivent totalement cette prémisse esthétique d'essayer, avant tout, de rechercher le beau. La beauté dans le son, dans les arrangements des reconstructions, dans la sélection des tempi, bref dans tout ce qui est important dans le discours musical. Cette qualité on l'obtient à travers l'attention que les musiciens portent aux détails. Chaque attaque des notes est soigné. Chaque respiration est dument contrôlé.
Alors l'album se transforme en essentiel pour ce chroniqueur. Comme de l'eau à la vie.

Merci à Zefiro, au maestro Bernardini pour prendre le temps de nous donner que des miracles musicaux. Ça fait du bien à l'esprit.

Philippe Adelfang, janvier 2017