«Chaque artiste crée ses précurseurs. Son travail modifie notre conception du passé autant que celle du futur». Jorge Luis Borges

mardi 30 août 2011

Laurent Petitgirard, Guru opéra en trois actes chez Naxos


An opera in three acts
Libretto by Xavier Maurel based on an original idea by the composer
Publisher: OSF Productions
Commissioned by the French State (Ministry of Culture and Communication)
The libretto received support from the Beaumarchais Foundation

Guru - Hubert Claessens, Bass-baritone
Marie - Sonia Petrovna, Actress
Victor, Guru’s assistant - Philippe Do, Tenor
Iris, the child’s mother - Karen Wierzba, Soprano
Carelli, the sect ‘scientist’ - Philippe Kahn, Bass
Marthe, Guru’s mother - Marie-Noële Vidal, Alto
New Disciple 1 - Andrea Csereklyei, Soprano
New Disciple 2 - Sára Dezsö, Mezzo-soprano
New Disciple 3 - Gabriella Galbács, Alto
New Disciple 4 - Lajos Fodré, Tenor
New Disciple 5 - György Philipp, Baritone
New Disciple 6 - Kornél Mikecz, Bass


Voici un avant-goût des séances de répétitions et de préparation de l'opéra Guru du compositeur français Laurent Petitgirard.

Né en 1950, Laurent Petitgirard a étudié le piano avec Serge Petitgirard et la composition avec Alain Kremski.
Musicien éclectique, sa carrière de compositeur de musique symphonique (plus d'une vingtaine d'œuvres dont deux opéras) et de musiques de films (160 partitions) se double d'une activité de chef d'orchestre invité dans le monde entier (Orchestre de l'Opéra National de Paris, Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, Orchestre National de France, Orchestre National de Lyon, de Bordeaux, de Lille, Bamberger Sinfoniker, Berliner Symphoniker, Orchestres de la TonHalle, de la Fenice, de la BBC, Utah Symphonic Orchestra, Seoul Philharmonic & KBS Orchestras, Orchestre de la Suisse Romande, Orchestre National d'Espagne, Moscow State Orchestra, Orchestre National de Chine.....)

Directeur musical de l'Orchestre Symphonique Français de 1989 à 1996, il a été élu par les musiciens Directeur Musical de l’Orchestre Colonne en décembre 2004, son contrat a été renouvelé jusqu'en juin 2014.

Naxos: 8660300-01 à partir du 30 août au Canada.

PETITGIRARD, L.: Guru [Opera] (Claessens, Petrovna, Do, Wierzba, Kahn, Vidal, Budapest Studio Choir, Hungarian Symphony, Petitgirard)

Nouvelle série de Naxos: Classiques Canadiens présentant des oeuvres de Jeffrey Ryan avec l'Orchestre Symphonique de Vancouver

Le 23 septembre 2011 Naxos fera le lancement de sa nouvelle série Classiques Canadiens qui présentera des compositeurs et des artistes canadiens. Cette nouvelle série s'inspire de la déjà célèbre Naxos American Classics qui présente à son tour des compositeurs américains. Classiques Canadiens aura comme mission de mettre sur le marché entre 6 et 8 albums par année présentant des compositeurs de partout au Canada et couvrant aussi les principaux domaines de la musique classique: musique orchestrale, musique vocale, musique de chambre, musique instrumentale et musique de vents.

Le premier CD de la série est Fugitive Colours (Couleurs fugitives) présentant la musique de Jeffrey Ryan avec l'Orchestre Symphonique de Vancouver sous la direction de Bramwell Tovey, et avec le Trio Gryphon comme solistes.

Jeffrey Ryan a été engagé comme compositeur en résidence pendant cinq ans par l'Orchestre Symphonique de Vancouver. Les trois œuvres de ce CD sont le fruit de cette collaboration.

Fugitive Colours est le nom que Jeffrey Ryan a donné à sa première Symphonie. Comme ce nom l’indique, l'inspiration du compositeur puise dans le visuel, et notamment, dans les propriétés de la lumière que, grâce à son imagination musicale, Ryan a brillamment su transformer en son. Equilateral, composée pour trio et orchestre, cette œuvre a été spécialement conçue pour le Trio Gryphon. The Linearity of light, à son tour, a été conçue comme œuvre d'ouverture pour les tournées de l'Orchestre Symphonique de Vancouver en Chine, en Corée, au Macao et au Canada central.

Voici quelques mots de Klaus Heymann fondateur de Naxos: «J'ai le plaisir d'annoncer le lancement de notre nouvelle série Classiques Canadiens. Depuis longtemps, Naxos a enregistré des artistes canadiens exceptionnels. Avec cette nouvelle série, on pourra aussi porter toute notre attention aux grands compositeurs.»

Jeffrey Ryan nous dit sur ce CD et sur la série: « Ma participation à ce projet a été un plaisir pour moi dans plusieurs aspects: non seulement c'est un témoignage de ma longue collaboration avec Bramwell Tovey et l'Orchestre Symphonique de Vancouver, mais aussi, c'est mon premier CD sur ma musique orchestrale. Il est aussi très important pour moi d'inaugurer la nouvelle et visionnaire série Classiques Canadiens de Naxos, avec comme but de montrer et de faire connaître la richesse des œuvres des compositeurs canadiens.

Pour les prochaines deux nouveautés de cette série, Naxos présentera deux ensembles qui ont été nominés aux prix Grammy. Il s'agit de l'Elora Festival Singers, avec des œuvres de Ruth Watson Henderson, Derek Holman, Marjan Mozetich, Glenn Buhr, Peter Tiefenbach et Tim Corlis; et de l'ensemble basé à New York, Metropolis Ensemble, sous la direction d'Andrew Cyr, jouant des œuvres de la compositrice d'Edmonton Vivian Fung, avec la violoniste Kristin Lee et le pianiste Conor Harrick comme solistes invités.

Basé à Franklin, Tenessee, dans la banlieue de Nashville, Naxos of America est le plus important distributeur indépendant de musique classique aux États Unis. Spécialisé dans la distribution, le marketing et la promotion, Naxos of America fait la distribution de plus de 30 000 albums dans des magasins traditionnels tout en offrant des services sur mesure pour la plus grande satisfaction du client. Naxos of America est aussi le plus grand distributeur numérique de musique classique indépendante, offrant un catalogue de plus de 30 000 albums à télécharger à travers le monde entier. Naxos of America offre les services de marketing, e-marketing, publicité, distribution physique et numérique, licences, streaming, ventes et service à la clientèle pour toutes nos nouveautés et notre catalogue de disques Naxos, ainsi que pour plus de 100 labels distribués.

Naxos: 8572765, à partir du 27 septembre au Canada.

mardi 23 août 2011

Un bal masqué de Verdi avec Plácido Domingo sous la direction de Georg Solti


Gustavo IIIPlácido Domingo
UlricaFlorence Quivar
HornKurt Rydl
Il conte Anckarstöm (Renato)Leo Nucci
OscarSumi Jo
RibbingGoran Simic
Un servo d’AmeliaAdolf Tomaschek
AmeliaJosephine Barstow
CristianoJean-Luc Chaignaud
Un giudiceWolfgang Witte

Vienna State Opera Chorus
(chorus master: Helmuth Froschauer)
Vienna Philharmonic Orchestra
Georg Solti
, conductor

John Schlesinger, stage director
William Dudley, set designer
Luciana Arrighi, costume designer
Helmut Reichmann, lighting designer
Eleanor Fazan, choreographer

Recorded live from the Salzburg Festival, 1990.

«Les répétitions de cet ouvrage étaient déjà en cours à Naples quand, le 14 janvier 1858, le révolutionnaire italien Orsini commit un attentat contre Napoléon III. La censure interdisant de représenter l'assassinat d'un roi sur scène d'opéra, Verdi fut prié de changer le livret. Il refusa, retira l'oeuvre de l'affiche et quitta Naples qui fut le théâtre d'émeutes en sa faveur». Alexis Payne.

VERDI, G.: Ballo in maschera (Un) (Salzburg Festival, 1990) (NTSC)

Arthaus: 107271

lundi 22 août 2011

Turnage: Anna Nicole (ROH)


Anna Nicole: Eva-Maria Westbroek
Old Man Marshall: Alan Oke
The Lawyer Stern: Gerald Finley
Virgie: Susan Bickley
Cousin Shelley: Loré Lixenberg
Larry King: Peter Hoare
Aunt Kay: Rebecca de Pont Davies
Older Daniel: Dominic Rowntree
Blossom: Allison Cook
Doctor: Andrew Rees
Billy: Grant Doyle
Mayor: Wynne Evans
Royal Opera Chorus
Orchestra of the Royal Opera House
Director: Richard Jones
Conductor: Antonio Pappano
Recorded live at the Royal Opera House, 23 & 26 February 2011

Voici l'histoire d'une modèle de Playboy, Anna Nicole et son mariage avec un milliardaire octogénaire qui fascina les médias du monde entier après la mort soudaine de ce dernier.

Turnage: Anna Nicole

Opus Arte, DVD OA1054D et Blu-ray OABD7088D, à partir d'octobre au Canada.

Janáček: Jenůfa au Teatro Real de Madrid


Grandmother Buryja: Mette Ejsing
Laca Klemen: Miroslav Dvorský
Števa Buryja: Nikolai Schukoff
Kostelnicka Buryja: Deborah Polaski
Jenufa: Amanda Roocroft
Foreman: Károly Szemerédy
Mayor: Miguel Sola
Mayor’s wife: Marta Mathéu
Karolka: Marta Ubieta
Shepherdess: María José Suárez
Barena: Sandra Ferrández
Jano: Elena Poesina
Aunt: Marina Makhmoutova
Chorus and Orchestra of the Teatro Real
Director: Stéphane Braunschweig
Conductor: Ivor Bolton
Recorded live at the Teatro Real, October 2009

Pendant tragique à Prodana Nevesta (La Fiancée vendue) de Smetana, Jenufa est un ouvrage fondamental du répertoire tchèque et l'un des chefs-d'oeuvre lyriques du XXe siècle. La qualité de son livret et la richesse de sa musique valurent à Janácek le statut de héros national. Alexis Payne.

Janáček: Jenůfa (Teatro Real)
Opus Arte, DVD OA1055D et Blu-ray OABD 7089, à partir d'octobre au Canada.

dimanche 21 août 2011

Falstaff de Verdi


Sir John FalstaffBernd Weikl
Dr CajusJohn Pickering
Mrs Alice FordAdelheid Fink
Mrs Meg PageWioletta Hebrowska
FordCarlos Aguirre
NannettaArlette Meißner
FentonSteffen Schantz
Mrs QuicklyYanyu Guo
BardolfoMarian Henze
PistolaAlexis Wagner

Pfalztheater Kaiserslautern Chorus and Orchestra
Uwe Sandner
, conductor

Bernd Weikl, stage director
Thomas Dörfler, set designer
Julia Holewik, costume designer

Recorded live from the Pfalztheater Kaiserslautern, 2010.

Après Otello, la féconde collaboration entre Verdi et Boïto se poursuivit avec Falstaff qui constitue à bien des égards une amélioration par rapport aux deux pièces de Shakespeare traitant du sujet. La musique d'une grande variété de styles, est d'une verve étincelante et pétille de fantaisie. Alexis Payne.

VERDI, G.: Falstaff (Pfalztheater Kaiserslautern, 2010) (NTSC)

Arthaus DVD 101537

La Dame de Pique de Tchaïkovski par l'Opéra national de Paris


HermannVladimir Galouzine
LisaHasmik Papian
CountessIrina Bogatcheva
Count TomskyNikolai Putilin
Prince Yeletsky Ludovic Tézier
PolinaChristianne Stotijn
ChekalinskyVsevolod Grivnov
SurinSergei Stilmachenko
MachaIrina Tchistjakova

Maîtrise des Hauts-de-Seine - Chœur d’enfants de l’Opera national de Paris
Orchestre et Chœur de l’Opera national de Paris

(chorus master: Peter Burian)
Gennadi Rozhdestvensky
, conductor

Lev Dodin, stage director
David Borovsky,
set designer
Chloé Obolensky, costume designer
Jean Kalman,
lighting designer

Recorded live from the Opéra national de Paris, Bastille, May 2005


«Excuse-moi, Modia mais je ne regrette pas du tout de ne pas composer La Dame de Pique, le sujet ne me touche pas. Quant à l'opéra, je n'en écrirait de nouveau que si je trouve un sujet qui m'émeuve en profondeur.» Commentaire extraordinaire lorsqu'on sait que tchaïkovski va accomplir avec Dame de Pique son chef-d'oeuvre lyrique absolu. François Roussillon pour Arthaus.

TCHAIKOVSKY, P.I.: Pique Dame (Paris National Opera, 2005) (NTSC)

Arthaus DVD: 107317, à partir de Septembre au Canada.

Hans Knappertsbusch et L'Orchestre Philharmonique de Vienne en 19621962


Ludwig van Beethoven:
Leonore Overture No. 3, Op. 72b
Piano Concerto No. 4 in G major, Op. 58

Richard Wagner: Tristan und Isolde: Vorspiel / Isoldes Liebestod

Birgit Nilsson, soprano
Wilhelm Backhaus, piano
Vienna Philharmonic Orchestra
Hans Knappertsbusch
, conductor

Recorded live from the Theater an der Wien during Wiener Festwochen, 1962.


Voici l’occasion de voir et écouter un des derniers chefs de la grande génération allemande, un «kapellmeister» qui prenait au sérieux le respect des compositeurs et de leurs oeuvres. Il était un individualiste, autant dans la vie que dans la musique. Il détestait l'exhibition au podium, dirigeait avec un nombre limité de gestes et en utilisant la partition-« Je sais bien lire les notes» Gottfried Kraus, pour Arthaus.

BEETHOVEN, L. van: Piano Concerto No. 4 / WAGNER, R.: Tristan und Isolde (excerpts) (Knappertsbusch) (Wiener Festwochen, 1962) (NTSC)

Arthaus DVD: 107347, à partir de septembre au Canada.

Le Songe avec Les Ballets de Monte Carlo avec chorégraphie de Jean-Christophe Maillot


LE SONGE
Based on the play A Midsummer Night’s Dream by William Shakespeare

Music by
Felix Mendelssohn, Daniel Teruggi, and Bertrand Maillot

Les Ballets de Monte-Carlo

Jean-Christophe Maillot, choreographer and video director
Ernest Pignon-Ernest, set designer
Philippe Guillotel, costume designer
Dominique Drillot, lighting designer

Recorded at the Grimaldi Forum, Monaco, 2009.


La recherche personnelle de Jean-Christophe Maillot est à l'origine d'un nouveau langage qui lui permet autant de traiter les grands thèmes classiques que de s’approprier les champs de l'abstraction. Une approche artistique saluée par la presse internationale.

MAILLOT, J.-C.: Songe (Le) [Ballet] (Les Ballets de Monte-Carlo, 2009) (NTSC)

Arthaus DVD: 101586 et Blu-Ray: 108035, à partir de septembre au Canada.

Manfred de Robert Schumann une oeuvre d'art total, chez Arthaus




ManfredJohann von Bülow Gemsenjäger / GeistStefan Wilkening
Alpenfee / AstarteTina Amon Amonsen
NemesisVera Bauer
AbtDieter Prochnow

SopranoMechthild Bach
Mezzo-sopranoElisabeth Popien
TenorHans-Jörg Mammel
Bass / HermannMarkus Flaig
BassManfred Bittner, Ekkerhard Abele, Tobias Berndt

Chor des Städtischer Musikvereins zu Düsseldorf
(chorus master: Marieddy Rossetto)
Dusseldorf Symphony Orchestra
Andrey Boreyko
, conductor

Johannes Deutsch, direction and visualization
Recorded live from the Tonhalle Düsseldorf, 2010

Voici l'occasion de saisir une oeuvre qui est très peu jouée de nos jours, sûrement puisque Byron considérait son poème Manfred comme une pièce de « théâtre mental». Schumann s'inscrit dans cette idée, dans la mesure où il ajoute au «poème dramatique» des éléments apparemment hétérogènes et appartenant à différents genres, tels que la musique de théâtre et d'opéra, le mélodrame et le monologue. Elisabeth von Leliwa, pour Arthaus.
Schumann: Manfred, Op. 115

Arthaus: 101575, à partir de septembre au Canada.

mardi 16 août 2011

L'art de la variation en majuscules. Variations chez Euro Arts avec Daniel Barenboim, Yefim Bronfman et András Schiff


Johann Sebastian Bach: Goldberg Variations, BWV 988
András Schiff, piano
Recorded live at the Reitstadel in Neumarkt, 1990.

Ludwig van Beethoven: Diabelli Variations, Op. 120
Daniel Barenboim, piano
Recorded live at the Gasteig, Philharmonie, Munich, 1991

Johannes Brahms: 25 Variations and Fugue on a Theme by Handel, Op. 24
Yefim Bronfman, piano
Recorded live at the Max-Joseph-Saal of the Münchner Residenz, 1987.

«Les choux et les navets m'ont fait fuir. Si ma mère avait fait cuire du rôti, je serais resté.» J.S.Bach.

Trois oeuvres majeures de la littérature musicale des variations, interprétées par des artistes exceptionnels.

Variations

mercredi 10 août 2011

Olivier Latry sur un piano pédalier, chez Naïve à paraître cet automne.


Le piano à pédalier, par sa nature hybride, à la frontière du piano et de l'orgue, est au carrefour de plusieurs mondes, qui d’ailleurs ne se superposent pas rigoureusement et sont à la fois des espaces, des pratiques et des traditions - y compris des traditions d'écriture: salon/église, espace privé / espace public, profane/sacrée, consommation esthétiques désintéressée/liturgie, style mondain/ contrepoint, France/Allemagne. Bruno Moysan, pour Naïve.

CDV5278 chez Naïve, à venir cet automne.


Regardez tout l'art d'Olivier Latry, à l'orgue de la Cathédrale de Notre Dame en 2007.



mardi 9 août 2011

L'Orfeo de Claudio Monteverdi, Teatro alla Scala chez Opus Arte


Orfeo: Georg Nigl
Euridice: Roberta Invernizzi
Messaggera: Sara Mingardo
Speranza: Sara Mingardo
Caronte: Luigi De Donato
Proserpina: Raffaella Milanesi
Plutone: Giovanni Battista Parodi
Eco: Roberta Invernezzi
Apollo: Furio Zanasi
Solo Dancer: Nicola Strada
Orchestre du Teatro alla Scala
Basso continuo: Concerto Italiano
Chef: Rinaldo Alessandrini
Régie: Robert Wilson
Enregistré au Teatro alla Scala
le 21 et 23 décembre 2009

Opus Arte: OA1044D Dvd
OABD7080D Blu-ray

La vision artistique de Robert Wilson ne plait pas à tout le monde. La critique envers cette production datant de 2009 a été par moments lapidaire (chez Télérama en particulier). À la décharge des sceptiques, je reconnaitrai que les incongruités de M. Wilson ne peuvent s’appliquer à tous les contextes opératiques. Mais, cette fois, à la décharge du célèbre metteur en scène américain, je dirai que les livrets traitant de dieux anciens et de géométrie émotionnelle antique ne peuvent faire de meilleurs véhicules pour le type de minimalisme conceptuel inhérent à la démarche wilsonienne.

Dans le contexte de cette production de l
’Orfeo de Monteverdi, est-ce que ça fonctionne? À plusieurs égards, oui. La mise en scène de Wilson épure le visuel autant dans ses formes que dans ses couleurs. Des teintes de gris, bleu pâle et vert pâle constituent la presque totalité de la palette lumineuse des costumes, alors que les décors présentent des arbres aseptisés comme des collages de Matisse, sans la flamboyance. Le résultat est surprenant. Là où certains ne voient que froideur et intellectualisme pasteurisé, moi je vois la marque d’un traitement au deuxième degré de la trame dramatique.

Monteverdi n’a jamais voulu faire une fresque pastorale et réaliste. Il s’est plutôt appliqué à investir le champ psychologique de ses personnages et souligner par le fait même le pouvoir de la musique. La mise en scène de Wilson met l’accent sur une sorte de quasi-abstraction de l’espace visuel pour mieux mettre en lumières la puissance des mélodies et du texte.

La direction de Rinaldo Alessandrini est à cet égard impériale pour la réussite finale, ou non, du projet. Je ne pourrai être catégorique en ce qui a trait à cet aspect de la production. Bien que la science de M. Alessandrini soit indéniable et irréprochable, et bien que l’ensemble de sa participation soit absolument bien ciselée, il me semble qu’il a déjà été plus mordant, plus alerte dans sa direction.

Les solistes sont magnifiques, en particulier Nigl, alerte dans le rôle d’Orfeo.

Au final, j’ai trouvé cette construction visuelle et musicale cohérente et bien assise sur une conception claire et définie de l’oeuvre. Associer l’anti-flamboyance de la mise en scène à la froideur du résultat me semble exagéré, puisque c’est justement au cœur du sujet, la musique, que Wilson tente de nous ramener. C’est alors que la direction musicale aurait dû prendre le relais de façon plus affirmée, alors qu’en fait, Alessandrini s’est contenté de rester dans la fosse plutôt que de littéralement « monter sur scène » et diriger l’action psychologique.

Les gens allergiques aux mises en scène modernistes n’auront rien pour se réjouir, voilà qui est certain. Mais le curieux intéressé par la créativité désarmante d’un grand visionnaire, devrait y jeter un coup d’œil attentif, tandis que son oreille sera certainement charmée par la musique de Monteverdi, quand même fort bien jouée malgré sa retenue émotive.

Frédéric Cardin

Monteverdi: L'Orfeo

Hasse : Cleofide

Emma Kirkby, soprano (Cleofide); Derek Lee Ragin, alto (Poro); Agnès Mellon, soprano (Erissena); Dominique Visse, alto (Alessandro); Randall K. Wong, soprano (Gandarte); David Cordier, alto (Timagene)

Capella Coloniensis

William Christie, direction

Capriccio 7080 (4 CD)

Le sujet de Cleofide était assez populaire à l’époque de la création de cette mouture créée le 13 septembre 1731. Elle ramenait aux conquêtes d’Alexandre le Grand et ses « aventures » en Inde.

La Reine Cleophide, femme du Roi Poros, use de ses charmes pour attendrir Alexandre et le convaincre d’épargner l’armée de son mari et son peuple, ce qui rend Poros absolument furieux de jalousie (on se rendra compte à l’écoute de l’opéra qu’il suffit de très peu pour stimuler la jalousie maladive du Roi!). Elle finit par réussir sans jamais succomber aux avances d’Alexandre. À travers ce scénario, des entrelacs de relations tortueuses entre le général d’Alexandre et la sœur de Poros, des menaces de défection et de trahison et autres quiproquos amoureux ajoutent une complexité souvent bien inutile, et bien trop facilement résolue.

Le livret est basé sur une nouvelle de Métastase et ne remet pas en question les préjugés favorables de l’époque envers les héros de l’Antiquité, en particulier Alexandre. Il semble bien peu probable en effet que le dictateur et conquérant ait été si conciliant et généreux à pardonner, mais qu’importe puisqu’en dehors de sa seule fonction divertissante, l’opéra servait également à flatter les princes présents en leur offrant une image enjôleuse d’eux-mêmes!

Malgré l’aspect moralisant et trop bienveillant de la trame dramatique, la musique délicate et accrocheuse de Hasse sert de véhicule efficace aux solistes impeccables que sont Emma Kirkby et Agnès Mellon, entre autres.

Les mélodies de Hasse (entrecoupées de récitatifs bien entendu) s’enchaînent avec célérité et ne lassent pas l’auditeur. Il y a très peu de chœurs dans cet opéra, contrairement aux œuvres françaises ou anglaises de l’époque. L’importance de la qualité musicale des numéros et du mérite de leurs interprètes s’en trouve ainsi décuplée. Kirkby et Mellon, mais aussi Visse et Ragin offrent des performances étoilées et lumineuses, irrésistibles dans leur légèreté et leur perfection tonale.

L’orchestre sous la direction de William Christie est assez bon, bien que manquant d’entrain par moments.

Ne vous laissez pas décourager par les quelques bémols apportés ici : la redécouverte de cette œuvre plus qu’attrayante mérite tout à fait votre écoute!

Frédéric Cardin



Biber: Vesperae longiores ac breviores

Melissa Hugues, soprano; Ian L. Howell, contre-ténor; Derek Chester, ténor; Douglas Williams, baryton-basse;

Robert Mealy, violon

Stephen Fraser, orgue

Yale Schola Cantorum

Yale Collegium Players

Simon Carrington, direction

Carus 83.348

Vous ai-je déjà dit à quel point j’aime le travail de la maison Carus? Cette maison allemande ressuscite des trésors de musique sacrée pratiquement à chaque mois! Leur catalogue ne se limite pas à ce répertoire bien entendu, mais celui-ci constitue à n’en pas douter l’un des piliers de l’excellente réputation de la maison.

Cette fois, c’est un recueil de vêpres d’Heinrich Ignaz Franz Biber (1644-1704), mieux connu pour sa monumentale Missa Salisburgensis, qui reçoit l’attention des passionnés de chez Carus.

L’édition de l’œuvre ne comportait qu’un ensemble de psaumes et de litanies, ce qui ne correspond pas exactement au cycle naturel des vêpres. L’ensemble a donc été complété avec les portions manquantes (tel que le Domine adjuvandum ou encore un Ave maris stella) écrites par d’autres compositeurs, un Magnificat de Biber lui-même écrit pour une autre occasion et un extrait des superbes Sonates du Mystère pour violon et orgue, celui sur l’Annonciation de Marie.

Le résultat surprend par sa cohérence. Les Psaumes mis en musique par Biber démontre toute l’ampleur de son savoir. Les parties fuguées sont riches et intenses, mais ne se transforment pas en exercice de style aride. L’émotion et la dévotion transpirent de ces partitions mélodiquement magnifiques.

La principale surprise vient de l’Ave maris stella de l’empereur Leopold 1er (!!), un air élégiaque et poignant qui atteste de la valeur intellectuelle et morale de ce souverain bâtisseur et pacifique.

La construction de ce cycle est économe et intimiste puisqu’en dehors des solistes et du choeur, elle fait appel à des effectifs instrumentaux réduits. Le résultat est une musique à dimension humaine qui devait toucher les auditeurs de manière très personnelle au XVIIe siècle, tout comme elle réussit à le faire encore aujourd’hui.

Je ne saurais être trop enthousiaste et vous enjoindre de tout cœur à jeter une oreille accueillante sur ce très beau disque.

Frédéric Cardin



mardi 2 août 2011

Respighi : Concerto pour violon en la majeur; Aria for Strings; Suite for Strings; Rossiniana

Respighi: Violin Concerto in A major
Laura Marzadori, violon

Chamber Orchestra of New York

Salvatore Di Vittorio, direction

Naxos 8.572332

D’entrée de jeu, le ton est donné : nous sommes en présence d’un Respighi fasciné par la musique ancienne, ses modes harmoniques, ses couleurs, sa résonance émotive. L’Aria for Strings est une émouvante pièce élégiaque composée par un jeune homme de 22 ans. Dans cet exercice de style, Respighi rend un hommage senti à la musique baroque, avec cette courte pièce construite dans le style d’un adagio poignant qui aurait pu être écrit par Corelli ou même Bach. L’orchestration (réalisée par Di Vittorio) utilise à bon escient l’ampleur et la somptuosité des cordes. Magnifique.

Le Concerto pour violon en la majeur, qui date de 1903, a été laissé inachevé par le compositeur, dans une partition comprenant les deux premiers mouvements puis le troisième en réduction pour piano. Le chef et musicologue Salvatore Di Vittorio s’est attelé à la tâche de retranscrire le mouvement final de façon à obtenir ici le premier des concertos de Respighi pour cet instrument (bien avant le Concerto dall’antica et le Concerto gregoriano). La facture de l’œuvre est éminemment romantique, mais on perçoit l’évidente présence de la sensibilité du compositeur envers les musiques anciennes. Le premier mouvement s’amorce sur un thème affirmatif, un brin pompeux, déclamé par le soliste de façon assurée. Le mouvement se développe en une section ample toute romantique avant de voir l’orchestre prendre sa place et colorer l’ensemble de manière pastorale, accompagné par le soliste, un brin chamailleur. Le mouvement central est superbement évocateur. Les bois et le violon se partagent la part belle dans une sérénade suggestive qui m’a foncièrement séduite. Le troisième mouvement, un allegro rondo vif et dynamique, introduit une musculature bienvenue dans l’œuvre, et un sens du drame que Respighi exploitera encore mieux quelques années plus tard dans ses œuvres scéniques et ses poèmes symphoniques. Le Concerto ne ressemble pas à quoi que ce soit que l’on retrouve dans sa Trilogie romaine. Il s’agit d’une pièce résolument ancrée dans le romantisme lyrique du 19e siècle. Mais qu’à cela ne tienne, il est très beau ce Concerto, et je vous en recommande fortement l’écoute.

La Suite for Strings date de 1902 et est certainement une sorte de prélude à ce que Respighi fera plus tard (avec énormément de succès) avec la musique baroque (ses Airs et Danses Anciens ou sa suite Les Oiseaux). La Suite est en six mouvements représentés par une danse baroque (Chaconne, Sicilienne, Gigue, Sarabande, Burlesque et Rigaudon). Bien que les mélodies ne soient pas aussi accrocheuses que celles de ce genre qui suivront plus tard, l’ensemble est plutôt agréable à écouter.

Le disque se termine avec la Suite Rossiniana, peut-être la mieux connue des partitions présentes sur cet enregistrement, en raison de sa composition plus tardive dans la carrière de Respighi, donc plus « mature ». Basée sur Les Riens de Rossini, un petit ensemble de pièces pour piano, cette suite pour orchestre se sert de ces petits « riens » pour construire un édifice dramatiquement accompli et agréablement expressif qui se termine avec une Tarentelle énergique et ensoleillée.

L’orchestre de chambre de New York possède une sonorité ample et riche, et son directeur musical en exploite toutes les nuances avec succès. Un très beau disque qui permet des découvertes on ne peut plus attrayantes.

Frédéric Cardin