«Chaque artiste crée ses précurseurs. Son travail modifie notre conception du passé autant que celle du futur». Jorge Luis Borges

lundi 12 décembre 2016

Symphonies 4,5 et 6 de Tchaikovsky l'équilibre de l'énergie.

Pyotr Ilyich Tchaikovsky (1840-1893)
Symphonies 4, 5 et 6
Artic Philharmonic, Christian Lindberg, direction
BIS-2178 (2SACD) enregistrements février 2012, avril 2015 et février 2016

Les trois dernières symphonies de Tchaïkovsky représentent, peut-être, ce que le compositeur nous a donné de mieux dans le plan symphonique et artistique. Par la profondeur de son message, Tchaikovsky sort, si l'on peu dire ainsi, de la voie tracé par Beethoven et continué par Schumann, pour rentrer dans un monde plus personnel, disons plus névrosé. D'une certaine façon et évidemment sans le savoir, ses dernières symphonies sont une préparation à celles de Mahler qui prendront la relève, mais déjà dans un monde post-romantique. Si ses trois premières symphonies sont un peu plus exploratoires, les trois dernières sont un espèce d'aveu testamentaire, intérieur et alors plus métaphysique. Tchaikovsky comble l'idéal de tout artiste romantique, vaincre le destin par la création. Soumettre la raison par le langage où l'idée est plus importante que la forme. Et le résultat est incroyablement parfait. Si on compare ses dernières symphonies avec celles de ces contemporains, russes ou étrangers, on doit dire que Tchaikovsky les a surpassé en intensité et surtout en qualité mélodique.
Le très jeune orchestre norvégien Artic Philharmonique, nous donne une version magnifique et époustouflante de ces trois monuments sonores. La vision de son chef Christian Lindberg, pourrait paraître à première vue désengagée et plutôt cérébrale. Mais après avoir aperçu le souci que le chef d'orchestre a eu pour les détails, on n'a qu'a féliciter les artistes pour nous donner des versions énergiques et très bien interprétées de ces chefs-d'œuvres absolus.

Philippe Adelfang, décembre 2016.

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