«Chaque artiste crée ses précurseurs. Son travail modifie notre conception du passé autant que celle du futur». Jorge Luis Borges

jeudi 21 avril 2011

6è Symphonie de Tchaïkovsky avec l'Orchestre Gürzenich de Cologne, Dimitrij Kitajenko

Dans toute forme d'art la tradition est un aspect problématique de la création. Parfois la question qu'on se pose ce n'est pas si on doit la respecter ou la briser, mais à mon humble avis, comment construire du nouveau avec.
Pour un orchestre la tradition se fait à travers des générations de musiciens qui passent un espèce de légat aux jeunes puisqu'ils ont travaillé et fait de la musique avec d'autres grands artistes.
La Gürzenich-Orchester Köln est un des grands orchestres allemands fondé en 1857, pour lequel Brahms a écrit son Double Concerto, Mahler sa 5è Symphonie et Strauss son Till Eulenspiegel.
De grand chefs comme Günter Wand ainsi que de grands compositeurs du XX è siècle comme Stockhausen, Lutoslawski et Penderecki entre autres, ont enrichi le patrimoine sonore et esthétique de l'orchestre. Évidement tout cela forme partie d'une tradition.
Actuellement l'orchestre prépare deux intégrales, celle des symphonies de Mahler avec son chef titulaire Markus Stenz, et celle des symphonies de Tchaïkovsky avec son chef honoraire Dimitrij Kitajenko.

Thaïkovsky (1840-1893) hésita pendant plusieurs années à composer une sixième symphonie, après le niveau de perfection atteint avec la cinquième. Il put la créer en 1893 juste avant sa mort. L'originalité de cette symphonie est due principalement à sa forme, et surtout à l'utilisation "cyclique" d'un pathos sentimental qui va teindre touts les niveaux de la composition thématique de l'oeuvre. Elle finit avec un adagio, chose nouvelle pour l'époque et qui constitue un antécédent de Mahler et de Chostakovich.

L'exploit de Kitajenko est de maintenir jusqu’à la fin la forme d'arche parfaite que cette oeuvre possède. C'est sa grande difficulté et en l'écoutant on devrait sentir qu'il s'agit d'une oeuvre en un seul volet, mais avec trois grandes respirations entre ses mouvements. C'est ce que transmet ce disque! C'est sa force et sa réussite, ce qui enrichi une discothèque déjà bien garnie, mais pas toujours de la même qualité.

Oehms Classics: OC666

Philippe Adelfang

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