«Chaque artiste crée ses précurseurs. Son travail modifie notre conception du passé autant que celle du futur». Jorge Luis Borges

vendredi 26 juin 2009

Les quatuors de Villa-Lobos

Comme nouveauté pour Juillet 2009, dans sa série best off, avec un coffret de 6 cds plus 1 dvd, Dorian nous présente l'intégrale des quatuors à cordes du compositeur brésilien Heitor Villa-Lobos réalisés il y a quelques années par le quatuor Latino-américain.


C'est sans doute l'opportunité d'appréhender en un seul coffret ce vaste opus qui comprend 17 quatuors, qui vont de 1915 jusqu'à 1957 c'est à dire deux ans seulement avant la mort du compositeur.

Il est aussi intéressant de constater que les disques ont été produits, on regroupant des quatuors de sa première époque avec ceux de sa maturité créative.
Il s'agit probablement d'une des meilleures versions qu'on puisse trouver de ces quatuors, la qualité des interprètes est majeure, et la qualité de l'enregistrement exceptionnelle.
Un de ces trésors que le mélomane averti aura du plaisir à découvrir et à réécouter mille et une fois.

Dorian DSL-90904
http://www.naxos.com/composerinfo/bio22382.htm


mardi 16 juin 2009

Le Piano d'Anne Vinnitskaya

Qui a sauvé la sonate pour piano d'une mort certaine?

Qui a pu permettre de donner quelques années de survie à ce genre musical?

Eh bien, les russes, sans aucun doute.


C'est leur école pianistique, qui a prit le flambeau de Chopin-Lizst à travers Scriabin, pour arriver à ces compositeurs pianistes, qui vont rayonner tout la première moitié du XX ème. siècle.


C'est ce qu'on écoute dans ce disque de la pianiste Anna Vinnitskaya, consacré à des oeuvres de Rachmaninov, Gubaidulina, Medtner et Prokofiev.


Un récital russe, pour ceux qui, comme moi, aiment ce répertoire.


Tout le bonheur de l'harmonie nostalgique de Rachmaninov, mettant en valeur une mélodie de caractère noble et raffinée, c'est ce qu'on trouve dans sa sonate N°2. Et Vinnitskaya, sait tirer profit de cela. Sa palette de couleurs et incroyable. Sa technique est impeccable, mais en plus elle a une école derrière elle où pouvoir trouver des réponses à des questions, qui tracasseraient n'importe quel pianiste. Depuis 2002 elle travaille avec Evgeni Koroliov, travail qui la mènera en 2007 à remporter le concours Reine Élizabeth de Bruxelles.


Quelle découverte la Chaconne de Gubaidulina, avec ses réminiscences bachiènnes, et un langage musical qui se rapproche d'un Schnittke, un vrai chef d'oeuvre!


Un Medtner sympathique, moins névrosé et plus délicat que son contemporain Rachmaninov, mais avec un discours russe plus engagé dans le folklore.


Et pour finir un festival Prokofiev avec sa 7 ème sonate, véritable monument, qui marque un aboutissement de toute une époque. Vinnitskaya nous amène au final frénétique de son troisième mouvement, dans l'ordre absolu, mais sans gâcher la tension croissante que cette sonate de guerre doit toujours garder.


Ambroisie AM177

samedi 13 juin 2009

Schumann complete symphonies

"Je suis tenté d'écraser mon piano, il devient trop étroit pour contenir mes idées" avait déclaré Schumann à son épouse Clara, après avoir fini la composition de sa première symphonie.
Est-ce qu'on pourrait faire aujourd'hui une symphonie en quatre jours? Je ne suis pas certain.
Si vous êtes de ces mélomanes, que les oeuvres symphoniques de Schumann ne vous tiennent pas à coeur, découvrez ce petit coffret de deux disques, avec l'Orquestre philharmonique de la radio allemande, sous la direction du polonais Stanislaw Skrowaczewski (aussi intégrale Beethoven Oehms 526 et Bruckner Oehms 207).

Avec cette oeuvre d'un romantisme exacerbé, le chef d'orchestre a su faire sortir les éléments classiques, qui vont modérer la fougue que Schumann mettait dans ses compositions.

Composées un peu après les symphonies de Mendelssohn, qui lui servent de modèle, celles de Schumann nous emmènent vers un univers plus proche de l'idéal romantique: la petite forme tripartite, plutôt que la forme sonate.

En fait, d'où prenaient comme modèle cette génération de compositeurs pour trouver leur voie d'expression, bien sur de la neuvième de Beethoven, mais à part cela, où se produisaient les vraies petites "révolutions" musicales: et bien nul part qu' à l'opéra. C'est grâce à l'opéra que la symphonie va recevoir son dernier coup d'élan pour nous amener chez Mahler, dont Schumann avait bien pris note de cela.

Et ce sont les chefs qui comprennent très bien ces liens parfois imperceptibles, qui nous donnent les versions les plus intéressantes de ces grands classiques du répertoire symphonique. L'intégrale proposée ici constitue assurément une piece maitresse de ce petit groupe de disques dont vous ne pourrez jamais vous débarrasser!

Oehms Classics oc741




jeudi 11 juin 2009

Beethoven Symphonies Nos. 2 & 6


Voici le troisième volet de l'intégrale que Philippe
Herreweghe à la tête du Royal Flemish Philarmonic, est en train d'enregistrer

Tout le savoir faire de Herreweghe maintenant au service de Beethoven et de la musique!
Que c'est agréable d'écouter des tempi plus fluides et une précision du phrasé époustouflante ainsi que des trompettes naturelles et des timbales baroques, qui se démarquent très bien dans la deuxième symphonie.Vous pourriez aussi vous réjouir, d'un jeux de cordes exceptionnel pour la sixième, conférant une allure plus pastorale à l'interprétation.

Peut-être que Herreweghe nous donne la clef pour comprendre le plus grand apport que Beethoven a fait dans le domaine symphonique: puiser des éléments formels d'un autre domaine de la musique comme l'opéra, et les incorporer à son univers symphonique.Et cela va être absolument clair avec sa neuvième.

Si jamais vous pensez remanier votre intégrale de symphonies de Beethoven, pourquoi pas avec celle ci. Il ne vous restera ensuite qu'à attendre une neuvième pour compléter le tout.


Pentatone classics:

ptc5186314 sym.2 et 6

ptc 5186313 sym.1 et 3

ptc 5186316 sym.5 et 8

dimanche 7 juin 2009

Celibidache: you don't do anything - you let it evolve

Est-ce qu'on pourrait transmettre aux jeunes, ce que la musique nous a enseigné tout au long d'une vie de création musicale?

C'est ce que nous propose ce documentaire de Jan Schimdt-Garre, en nous faisant découvrir le travail de Sergiu Celibidache le célèbre chef roumain.

Comment juger quel tempo est le plus indiqué pour tel passage, comment expliquer quelle intensité est la plus convenable pour telle phrase?

Et bien, la réponse est évidente: en écoutant.

Celibidache nous rappelle que c'est cette faculté, qui va nous servir à passer au travers des partitions, des heures de répétitions, et beaucoup de travail pour arriver à décoder à peine quelques minutes de musique.

Mais où on apprend tout ça, nulle part. Il n'y a pas de Master-class pour cela. Même Celibidache n'est pas tout à fait certain d'où trouver la réponse.

Donc? Que faire?

Écouter, écouter ce que la musique nous dit, deviner ce qu'elle est en train de nous suggérer. Ce sont les oeuvres qui nous l'enseignent, et plus on arrive à jouer, plus on sait. Mais attention, écouter la musique pourrait aussi nous faire découvrir tout ce qui nous reste à apprendre.

Une vrai poétique de l'art, qui dure un peut plus d'une heure et demi, mais qui se regarde et s'écoute en un clin d'oeil.

Athaus Musik 101365

http://fr.wikipedia.org/wiki/Sergiu_Celibidache

Castelnuovo-Tedesco Music for Two Guitars vol.2

Pour Juillet 2009, Naxos nous propose comme disque du mois le deuxième volume de la musique pour deux guitares du compositeur italien Castelnuovo-Tedesco.

Quelle découverte rafraîchissante pour l'été qui s'annonce à Montréal, le duo de guitares du Brésil joue avec passion, ces 26 préludes et fugues, écrits à la manière de Bach, mais avec une vision plus proche de Rodrigo ou Palomo. Riche tradition espagnole, qui a été presentée au compositeur par le célèbre guitariste Andres Segovia et le compositeur Manuel de Falla, au festival international de Venise en 1932.

Belle musique intimiste, avec des trouvailles incroyables, les thèmes des préludes, en général, servent comme thèmes ou, comme matériel générateur de l'exposition de la fugue, bel héritage du Kantor de Weimar.

Bravo pour le duo de guitares du Brésil, ils nous offrent des versions très lumineuses, pour donner à une musique dite sérieuse, une à saveur plus populaire, qui s'inscrit dans l'héritage de la grande école de guitare espagnole.
Naxos 8.570779