«Chaque artiste crée ses précurseurs. Son travail modifie notre conception du passé autant que celle du futur». Jorge Luis Borges

samedi 19 septembre 2009

Le vrai chemin dans l'art, c'est la recherche du beau. Hélas toujours le beau!

Un jour je vois un homme apparaître devant une salle comble. Il était tellement plié sur lui-même, que tout de suite je me suis dit: arrivera-t-il au bout du programme? Alors, après l'obscurité de rigueur à toute salle de concert, et dès que les premières notes de Mozart sonnèrent, le miracle fut. L'homme qui était tordu à ce moment, commença lentement à se redresser. On aurait dit que la musique tenait lieu des piqûres de cortisone dans sa colonne. Après l'exposition d'un premier mouvement d'une sérénade de Mozart, plus de vestige de sa douleur, de sa souffrance, un homo erectus comme moi!

Cet homme était Sandor Végh.

Pour le mois d'octobre Phoenix nous propose un double cd avec les symphonies de Schubert, la 5è, 6è, 8è et 9è plus connu sous son nom de La Grande. Il s'agit en fait d'un enregistrement de Capriccio, que Phoenix reprend pour le commercialiser à bon prix.

Quelle occasion pour découvrir l'art de cet immense artiste, si on ne le connaît pas déjà.

C'est quoi la différence entre cette version et les autres? Et bien simplement vous aller être en mesure d'écouter comment un musicien de talent, arrive à imprimer à chaque phrase l'idée du beau. Ne laissant jamais échapper aucun détail. En faisant chanter l'orchestre jusqu'à la dernière note. Peut importe s'il s'agit de la mélodie principale, ou d'un accompagnement. Tout chez Végh a un seul objectif, la quête du beau.

Quant à la 8è et 9è c'est autre chose, ce sont des chez d'oeuvres, des coups de génies. La 8è par son intensité, évidement c'est Schubert qui parle, mais Beethoven a rédigé le discours.
La 9è, c'est l'envers c'est la symphonie que Beethoven aurait du orchestrer, si sa surdité ne l'avait tellement affecté. Tout le romantisme Allemand est là. Je dirait que c'est d'ici que commence le chemin symphonique qui nous mènera à Mahler. Dommage qu'après celle-ci, Schubert mourrait. Il aurait sûrement encore des choses à dire dans ce domaine.

Un petit coffret à ne pas rater, comme un petit diamant qu'on rencontre dans un coin de rue.


Phoenix PE437

Philippe Adelfang


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