«Chaque artiste crée ses précurseurs. Son travail modifie notre conception du passé autant que celle du futur». Jorge Luis Borges

vendredi 6 décembre 2013

American piano concertos, nouveauté chez Chandos

American Piano Concertos
Gershwin
Copland
Barber
Xiayin Wang, piano
Roya Scottish National Orchestra, Peter Oundjian
CHANDOS: CHSA 5128
Quelle intéressante nouveauté nous offre le label Chandos dans ce disque super audio. La virtuose chinoise Xiayin Wang a choisi trois concertos pour piano de compositeurs américains qui ont évolué, avec grande importance, tout au long de notre XX siècle. Samuel Barber, Aaron Copland et Georges Gershwin eurent, comme expérience commune, le fait d’avoir fait des études en Europe. Paris fut souvent la ville choisie, comme le firent Copland et Gershwin. Mais d’autres ont choisi d’aller à Rome. Ce fut le cas pour Barber, qui réalisa des études entre 1935 et 1937, après avoir décroché le prestigieux prix de Rome américain en composition musicale.
Son concerto op 38  de 1962 est un hommage à une musique qui garde toujours un équilibre et une musicalité tout à fait française. Son deuxième mouvement très ravélien, est un compte rendu de toute une époque où l’on voulait encore chanter d’une façon équilibrée et toujours harmonieuse.
Le concerto de Copland est d’une certaine façon, la recherche d’installer des formules de jazz dans un contexte de musique sérieuse du XX siècle. On dirait que Copland déconstruit la musique de son époque pour arriver, comme seul remède ou solution, à des formules rythmiques tirées de la musique de Jazz. L’effet est réussi, et donne à l’oeuvre une fraîcheur et une originalité à toute épreuve.
Le concerto de Gershwin est le plus célèbre des trois. Ici le Jazz n’est pas la solution à des problèmes techniques, mais au contraire, c’est l’essence et le germe de la musique. On dirait que le seul rattachement à une musique dite « européenne » est dans son orchestration généreuse et colorée.
Bravo pour Xiayin Wang qui nous donne des versions accomplies et extrêmement précises de ces oeuvres. La musique est là et l’inspiration aussi. C’est l’essentiel!

Philippe Adelfang.

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