«Chaque artiste crée ses précurseurs. Son travail modifie notre conception du passé autant que celle du futur». Jorge Luis Borges

samedi 2 février 2013

Concertos pour violon et orchestre de Benda chez Supraphon.


Je me demande souvent comment pourrait-on exprimer en mots les sensations qu'on ressent lorsqu'on est en présence d'une merveilleuse interprétation?

Quels sont exactement les barèmes dont on devrait  tenir compte?  Musicalité?  Justesse et précision de la part des musiciens?  Sagesse et intelligence dans l'élection des tempi et autres variables aussi importantes du discours musical?
L'émotion ressentie?
Évidement tout cela donnera ce qu'on appelle une "version de référence"
Nous voici donc en présence de tous ces barèmes avec ce CD de la maison tchèque Supraphon.

Il s'agit des concertos pour violon et orchestre du violoniste et compositeur tchèque Frantisek Benda (1709-1786), qui fit une carrière spectaculaire au cours du XVIIIe siècle, où il fut considéré comme un des plus grands instrumentistes de son époque.
La structure formelle de ses oeuvres n'est pas très éloignée des modèles de Vivaldi ou Tartini. L’originalité réside dans la recherche d'une mélodie très personnelle, avec des effets qui dénotent un soucis d'invention de la part du compositeur-instrumentiste, visant à créer surement une sorte de carte de visite musicale très appréciées à l'époque.

Mais ce disque serait sans aucun intérêt si l'interprétation réalisée par ces musiciens aurait été banale. Tout au contraire, elle est au delà de la musique en jeu!. Elle donne une fraîcheur, une perfection et une musicalité à ces oeuvres en les rendant indispensables dans la littérature baroque. Voilà la sagesse, le talent et l'expérience des artistes au service des compositeurs un peu moins connus disons que leurs frères "chef de file".

Le violon Guarneri del Gesu de 1740 du soliste Ivan Zenaty sonne radieux, lumineux, parfait, comme s'il avait gardé dans sa mémoire les échos de cette musique  jouée à cette époque.

Merci aussi au Prague Philharmonia, qui accompagne le soliste de façon équilibrée, et si musicale, nous donnant une des meilleures surprises discographiques de cet hiver.

Supraphon: SU4064-2.

Philippe Adelfang.

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