Johannes Brahms (1833-1897)
Sérénades n°1 et n°2 pour orchestre
op. 11 et op.16
Orchestre Symphonique de Gävle, Jaime
Martin, direction.
Ondine ODE 1291-2, enregistrements mai
et octobre 2015.
Les deux sérénades pour orchestre de
Brahms sont comme des laboratoires d'instrumentation et de
composition. Ne s'étant pas attaqué à une symphonie à cause de
l'esprit de « Beethoven», le jeune Brahms trouva dans ces
sérénades un moule plus flexible où pouvoir faire des
explorations dans le domaine de l'orchestre. Comme beaucoup d'autres
œuvres du compositeur, elles subirent un processus de revision avant
d'être finalement publiées. La maitrise de la forme se fait en
écrivant. Brahms le savait très bien, mais le défit de composer
pour l'orchestre pur, sans autre appui dramatique que son langage,
était une tâche non mineure pour lui. Il exprima à son ami Joachim
le désir de transformer la première sérénade en symphonie, mais
finalement il se gardera de le faire comme si une voix intérieur lui
disait que pour sa première symphonie une autre composition devait
s'imposer.
Si vous ne connaissez pas ces deux
œuvres superbement bien écrites, je vous encourage à choisir cette
version de l'Orchestre Symphonique de Gävle (Suède), très bien
enregistrée, avec un son très chaleureux, qui rend justice à une
partition absolument inspirante.
Bravo aussi à son chef Jaime Martin,
qui a imprimé à cet enregistrement une dynamique disons
décontractée, pour faire ressortir les mélodies formidables que
ces deux partitions possèdent.
Pour Brahms, comme pour d'autres
créateurs, l'évolution n'est pas nécessairement un changement
radical. Mais bien au contraire, c'est une prise de possession des
moyens de création de la génération précédente.
Philippe Adelfang, mars 2017.
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