lundi 27 mars 2017

Brahms, sérénades op.11 et op.16, la dynamique du mouvement.

Johannes Brahms (1833-1897)
Sérénades n°1 et n°2 pour orchestre op. 11 et op.16
Orchestre Symphonique de Gävle, Jaime Martin, direction.
Ondine ODE 1291-2, enregistrements mai et octobre 2015.

Les deux sérénades pour orchestre de Brahms sont comme des laboratoires d'instrumentation et de composition. Ne s'étant pas attaqué à une symphonie à cause de l'esprit de « Beethoven», le jeune Brahms trouva dans ces sérénades un moule plus flexible où pouvoir faire des explorations dans le domaine de l'orchestre. Comme beaucoup d'autres œuvres du compositeur, elles subirent un processus de revision avant d'être finalement publiées. La maitrise de la forme se fait en écrivant. Brahms le savait très bien, mais le défit de composer pour l'orchestre pur, sans autre appui dramatique que son langage, était une tâche non mineure pour lui. Il exprima à son ami Joachim le désir de transformer la première sérénade en symphonie, mais finalement il se gardera de le faire comme si une voix intérieur lui disait que pour sa première symphonie une autre composition devait s'imposer.
Si vous ne connaissez pas ces deux œuvres superbement bien écrites, je vous encourage à choisir cette version de l'Orchestre Symphonique de Gävle (Suède), très bien enregistrée, avec un son très chaleureux, qui rend justice à une partition absolument inspirante.
Bravo aussi à son chef Jaime Martin, qui a imprimé à cet enregistrement une dynamique disons décontractée, pour faire ressortir les mélodies formidables que ces deux partitions possèdent.
Pour Brahms, comme pour d'autres créateurs, l'évolution n'est pas nécessairement un changement radical. Mais bien au contraire, c'est une prise de possession des moyens de création de la génération précédente.


Philippe Adelfang, mars 2017.

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