Symphonies n°2 en mi bémol majeur op.46
et n°4 en si bémol majeur op.62
Orchestre Philharmonique de Mainz,
Hermann Bäumer, direction.
CPO : 777848-2, enregistrement
juillet 2013.
Si parfois, on cherche un troisième
nom pour associer à ceux de Brahms et Bruckner comme les grands
symphonistes de la deuxième moitié du XIX siècle après
Mendelssohn, celui de Gernsheim devrait y être inscrit sans aucun
doute. Injustement oublié Gernsheim appartient à un groupe de talentueux musiciens et compositeurs, que pour diverses
raisons, ils ont tombé dans un malheureux oubli de la part des
acteurs de la musique classique d'une grande partie du XX siècle. Ce
n'est qu'avec le travail des musicologues des deux dernières
décennies, que tout un matériel de partitions d'une grande qualité,
a fait surface. Évidement, notre nouveau XXI siècle est en train
de venir à la rescousse d'une pléiade de musiciens méconnus,
agrandissant le répertoire symphonique d'une manière exponentielle.
Des éditeurs comme CPO, ce sont vite rendu compte qu'il y avait un
vide à combler. Pour des pays comme l'Allemagne, cette tache est une
obligation, et quelqu'un doit relever ce défit, et bien sur, il est
appuyé en conséquence.
Gernsheim s'inscrit naturellement dans
le courant symphonique du romantisme allemand tardif, où aux
références plus haut mentionnées, on y devrait ajouter Liszt et
les début de Mahler et de Richard Strauss, les deux poids lourd du
post-romantisme du début du XX siècle. Mais pour y arriver, les
compositeurs comme Gernsheim devaient, prendre comme modèles soit
Brahms, ou soit Wagner. Plus que des choix formels, la grande
différence était de valeur esthétique. Une grande partie de la
littérature musicale de l'époque, a pris soin d'éloigner ces deux
compositeurs, étant donné que, comme Schoenberg l'a prouvé dans
son génial bouquin Le Style et L'idée, ces différences étaient
plutôt artificielles que structurelles du discours harmonique de
leur langages. La véritable différence entre ces deux courants
réside dans la façon que les compositeurs vont se servir des formes
et structures de la musique. Si les choix de Wagner sont toujours en
fonction d'un texte, ceux de Brahms vont être en fonction de la
musique pure.
Pour les amants de cette période
particulière de l'histoire de la musique, Gernsheim représentera ce chaînon manquant entre Brahms et Wagner au XIX siècle ou Strauss et
Schoenberg au début du XX siècle, et que grace au XXI siècle et
aux aventures éditoriales comme celles de CPO, on est en mesure de
mieux comprendre.
Philippe Adelfang, août 2016.
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