Notre disque de la semaine est sans aucun doute l'album des Motets de Bach dans l’interprétation du Choeur de chambre de Stuttgart sous la direction de Frieder Bernius, édité par le label Carus. Si vous ne connaissez pas cet ensemble choral, je vous recommande de les écouter. Ils ont déjà fait une intégrale des oeuvre chorales de Mendelssohn CV83298, qui figure comme une référence dans le marché.
La force de leur version réside dans leurs qualités vocales au service du texte. Tel était le choix de Bach lui même: essayer de dépouiller tout ce qui serait artificiel et viendrait interférer avec le texte qui était la genèse et la base de l'oeuvre. C'était la révolution soutenue par Bach , un héritage "monteverdien" si l'on peu dire. Comme son illustre prédécesseur, Bach fut un révolutionnaire dans la musique.
En général le motet allemand se caractérise par son exécution a capella, en opposition au motets français et italiens qui sont plus dans un style concertant. Mais ces oeuvres de Bach font souvent appel à des instrumentistes qui jouent "colla parte".
Singet dem Herrn ein neues Lied BWV225 (Chantez à Yahvé un chant nouveau.) pour double choeur mixte. C' était un des préféré de Mozart. Et oui, le grand Mozart connaissait les oeuvres de Bach et appréciait le génie de son prédécesseur. Il en tirera des leçons pour ses oeuvres chorales et religieuses, en particulier son requiem.
Der Geist hilft Schwachheit auf BWV 226 (L'Esprit vient au secours de notre faiblesse), a été écrit pour les funérailles du recteur de la Thomasschule, Johann Heinrich Ernesti. La partition fait intervenir des instruments comme doublure, ce qui était considéré comme une infraction au règlement en vigueur pour les cérémonies funèbres.
Jesu, meine Freude BWV 227 (Jésus, ma joie), oeuvre centrale du disque, espèce de mini passion, sa grandeur réside dans l' équilibre parfait entre les strophes de Johan Franck et les versets de l’Épître de Saint-Paul.
Fürchte dich nicht BWV 228 (Ne crains rien, je suis près de toi.) ce motet à huit voix a été réalisé selon la technique vénitienne de l'écho.
Komm, Jesu, komm BWV 229 (Viens Jésus, viens!) On ne sait pour qui et quand ce motet fut composé, mais Bach n'a pas été le seul musicien à avoir mis ce texte en musique.
Lobet den Herrn, alle Heiden BWV 230 (Louez Yahvé, tous les peuples.) ce motet a une partie d'orgue unique et indépendante de la basse. On ignore aussi sa destination.
Un disque excellent, tant par les qualités des voix, que par le souci de l'interprétation. Un sommet sans aucune doute dans la discographie.
SACD Carus: CV83298.
Philippe Adelfang.
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