Montsalvatge:
Partita 1958; Cinco Canciones Negras; Calidoscopi Simfonic op.61;
Simfonia da Requiem
Ruby
Hughes, soprano
Clara
Mouriz, mezzo-soprano
BBC
Philharmonic
Juanjo
Mena, direction
Chandos
CHAN10735
2012
étant le centenaire de la naissance de Xavier Montsalvatge, un
compositeur catalan, il était temps qu’une maison de qualité nous
propose quelques titres du répertoire symphonique de ce catalan mort
à 90 ans en 2002.
Montsalvatge
a donc traversé le 20e
siècle. Il semble en avoir musicalement retenu les éléments les
plus communicatifs. Montsalvatge n’est pas un compositeur
d’avant-garde. Chez lui, on retrouve une attention aux rythmes bien
affirmés (il aimait beaucoup la musique des Antilles et de
l’Amérique latine), une préférence pour des structures et des
harmonies bien définies, un brin néo-classiques, et un amour pour
les orchestrations parfois opulentes, bien trempées dans une sorte
de post-impressionnisme assez séduisant. Tous ces éléments se
retrouvent dans un langage résolument accessible sans être trop
pastiché. On pense parfois à Britten, d’autres fois à Milhaud ou
Stravinsky.
La
Partita 1958
est en quatre mouvements séparés (Fanfare,
sarabande, Intermezzo, Final)
plutôt attractifs qui intègrent habilement des éléments latins,
un peu comme ce que Darius Milhaud pouvait faire en ce sens. Les Cinq
Chants Noirs (Cinco canciones negras)
sont franchement à découvrir. L’atmosphère douce et aimable de
ces pièces est un hommage à la moiteur des nuits antillaises. Seul
le dernier chant est enlevant, à l’image de la musique antillaise
populaire que l’on connaît. Celui-ci est également l’un des
points forts du disque. Montsalvatge aimait particulièrement cette
région et sa musique. Clara Mouriz est absolument merveilleuse. Sa
voix est souple et son aisance à traduire la beauté de ces textes
poétiques antillais, remarquable. On est littéralement transporté
sous un arbre au crépuscule, devant une mer bleue-verte. Une
révélation.
Calidoscopi
Simfonic est un condensé
d’une partition écrite pour un ballet. Montsalvatge était un
homme de théâtre, et sa musique pour cette œuvre (que je ne
connais pas) me semble très adéquatement expressive.
L’orchestration foisonne et remplit l’espace, tout en permettant
régulièrement aux différents solistes de l’orchestre de briller
dans de superbes lignes mélodiques, parfois un rien grinçantes,
mais de façon très peu aggressive.
Dans la
Simfonia de Rèquiem,
Montsalvatge tenta de traduire l’essence profonde de la messe
catholique, sans avoir recours à la voix (sauf dans le tout dernier
mouvement, Libera me,
où l’intervention de Ruby Hughes est belle comme un miracle du
Vendredi Saint). Curieusement, c’est cette partition qui voit
Montsalvatge être le moins « accessible » de tout le
disque. Les harmonies sont rugueuses, et la tension palpable. Ça
demeure une œuvre de très belle facture, mais ne vous faites pas
une idée trop affirmée sur le son de ce disque en écoutant le
requiem en premier!
Que
peut-on dire sur le BBC Philharmonic? Rien de plus qu’habituellement.
L’orchestre est parfait et sonne à la fois grandiose et intime,
lorsque nécessaire. Rien d’extraordinaire à dire non plus sur
Juanjo Mena. Sa direction est tout à fait adéquate.
Frédéric
Cardin
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