lundi 20 août 2012
Les deux concertos pour piano de Castelnuovo-Tedesco chez Naxos.
Castelnuovo-Tedesco:
Piano Concertos nos 1 & 2; Four Dances from Love’s Labour’s Lost
Alessandro Marangoni, piano
Malmö Symphony Orchestra
Andrew Mogrelia, dir.
Naxos 8.572823
J’aime bien la musique de Mario Castelnuovo-Tedesco, l’un des nombreux européens à avoir émigré aux États-Unis à cause de la guerre. Le fait qu’il soit mort en 1968 ne colore pas vraiment l’univers sonore du compositeur. Sa musique est solaire, mélodique et vibrante d’énergie.
La qualité cinématique des partitions de Castelnuovo-Tedesco nous rappelle qu’il fut l’un des professeurs du compositeur hollywoodien le plus connu et mémorable des 40 dernières années, John Williams.
Le Concerto pour piano no.1 en sol mineur, op.46 est typique du genre de pièces que Castelnuovo-Tedesco aimait construire. L’œuvre est pimpante et dotée d’une belle amplitude orchestrale. Le dernier mouvement, une sorte de tarentelle parfois teintée de textures impressionnistes, saura certainement vous tirer un sourire de satisfaction.
Le Concerto pour piano no.2 en fa majeur, op.92 est plus sérieux, plus sombre aussi, mais sans jamais s’éloigner des racines résolument romantiques du compositeur. La Romanza centrale est particulièrement riche et charnue dans son traitement des cordes, alors que le 3e mouvement contient de beaux effets expressifs à l’intérieur d’un cadre encore une fois tonal et rythmiquement dansant.
Les 4 danses extraites de Love’s Labour’s Lost, un sujet shakespearien (C-T était fasciné par l’univers du dramaturge, pour le quel il composa des opéras et des ouvertures autonomes), sont de petits délices qui témoignent de la maestria du compositeur à créer des miniatures évocatrices et fort attrayantes.
La palette orchestrale de Castelnuovo-Tedesco est constamment remplie de contrastes harmonieux et d’effets de couleurs picturales habilement déployées. Sa musique possède à la fois force et douceur, somptuosité et subtilité.
On ne pourra qu’être entièrement satisfait des interprétations de l’orchestre de Malmö. Alessandro Marangoni parcourt avec conviction ces partitions rarement jouées.
Frédéric Cardin
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