mercredi 16 mai 2012

Weinberg: Children’s Notebooks; Sonata no.1, chez CPO.


Weinberg: Children’s Notebooks; Sonata no.1

Elisaveta Blumina, piano
CPO 777 517-2

Mieczyslaw Weinberg (1919-1996) est le compositeur à écouter si vous vous ennuyez de Chostakovitch et avez toujours souhaité que le grand Dmitri ait pu écrire plus de chefs-d’œuvre.

Weinberg peint ses partitions avec le même type de lyrisme teinté d’ironie, de nostalgie mélancolique, parfois accompagnée de sautes d’humeur intenses. Des nuances harmoniques « juives » colorent sa musique de la même façon que celle de Chostakovitch, quand celui-ci les invoquait, à la seule différence que Weinberg, lui, était véritablement juif.

J’ai découvert ce compositeur quand j’étais beaucoup plus jeune, alors que j’écoutais une collection de musique « soviétique », et que je croyais avoir trouvé là une pièce de Chostakovitch dont j’ignorais l’existence. Erreur. Il s’agissait d’un extrait d’une symphonie de Weinberg. J’ai longtemps dû me résigner à me contenter du peu d’enregistrements disponibles de sa musique, ou encore me rabattre sur des prises de son affreuses de vieux disques Olympia ou Russian Disc. La grisaille soviétique n’a pas seulement ravagé l’architecture, croyez-moi!

Heureusement, depuis quelques années, certaines maisons audacieuses telles CPO (si j’étais pratiquant, je les bénirait!) ont amorcé une renaissance de son œuvre foisonnante.

Je ne saurais trop vous recommander l’écoute des Quatuors à cordes, dignes cousins de ceux du grand Dmitri, ou encore ses symphonies, habiles constructions qui témoignent avec force de l’esprit de leur temps.

Ce disque propose deux pièces pour piano seul. D’abord, les Children’s Notebooks, recueil de pièces pour enfants (avec talent!) que l’on pourrait décrire comme les Kinderszenen version 20e siècle soviétique. Ce corpus opulent (il fait 45 minutes!) est digne de se placer aux côtés d’autres œuvres majeures du genre.

La Sonate no.1 est une œuvre de jeunesse, mais déjà, Weinberg y démontre une impressionnante vision.

Un autre jalon dans le rétablissement public de la musique de Weinberg est ici posé.

Frédéric Cardin.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire