Anton
Webern-Chor Freiburg
Ensemble
Concerto Grosso
Hans
Michael Beurle, direction
Carus: CV83457
Des
cantates de Graupner. En connaissiez-vous plusieurs? Moi, pas du
tout. Mais quelle belle rencontre!
Ces
cantates ressemblent passablement aux exmples de Bach en la matière.
Elles ont une structure en 7 ou 8 mouvements. Les airs alternent avec
des récitatifs et des parties chorales.
Le
baroque exemplifié par Graupner est limpide, cohérent,
remarquablement bien équilibré. La facilité mélodique du
compositeur est en évidence dans les nombreux airs. Ces cantates
s’appuient sur des livrets signés Johann Conrad Lichtenberg. Les
textes de Lichtenberg refusent une quelconque indulgence dans les
habituels affects baroques, souvent surlignés à grands traits
Ici,
Lichtenberg propose plutôt des voyages qui s’amorcent dans une
certaine noirceur pénitente, et qui progressent vers la lumière,
vers la joie de la rédemption. La musique de Graupner se marie fort
habilement à cette séquence, maniant avec efficacité la transition
des tonalités mineures vers la luminosité du majeur.
Trois
cantates sont au programme. Wir
wissen, dass Trübsal Geduld bringet (Nous
savons que le malheur impose la patience), Wo
gehet Jesus hin? (Où va
Jesus?) et Freud, warum bist
du kommen? (Ami, pourquoi
es-tu venu?).
Les
solistes sont particulièrement remarquables, et surtout la soprano
Sonja Bühler, qui possède un timbre angélique et aérien. Je
découvre ici le chœur Anton-Webern de Fribourg et l’Ensemble
Concerto Grosso. Ils sont sous la direction sensible de Hans-Michael
Beurle. Je ne peux que vous recommander le plus chaleureusement
possible l’écoute attentive de ces superbes cantates de la
Passion, idéales en ce temps pascal. Vous serez séduit par la
beauté des œuvres en présence, et par la qualité des
interprétations.
Frédéric
Cardin
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