mercredi 25 janvier 2012

Korngold: Die Tote Stadt




Korngold: Die Tote Stadt

Klaus Florian Vogt (Paul)
Tatiana Pavloskaya (Marietta)
Michael Nagy (Frank)
Hedwig Fassbender (Brigitta)
Anna Ryberg (Juliette)
Jenny Carlstedt (Lucienne)
Alan Barnes (Gaston)
Julian Prégardien (Victorin)
Hans-Jürgen Lazar (Comte Albert)
Frankfurter Opern und Museumsorchester
Chor und Kinderchor der Oper Frankfurt
Sebastian Weigle, direction

Oehms: OC948.

Cette ville morte (Tote Stadt) d’Erich Wolfgang Korngold est inspirée du roman Bruges-la-morte de Georges Rodenbach, poète et romancier symboliste belge.

L’histoire se déroule à Bruges, véritable personnage à part entière de l’œuvre tellement elle imprègne toute la trame narrative et symboliste des événements. Dans ce décor brumeux, constamment teinté de réminiscences nostalgiques, Paul traverse à demi inconscient sa vie devenue pure et entière mélancolie depuis la mort de sa femme bien aimée, Marietta.

Korngold réalisa un grand chef-d’œuvre avec cette partition sublime, sœur des plus grandes pages de Strauss pour la scène. Le romantisme tardif du compositeur, tantôt puissant, tantôt délicatement tissé, sied magnifiquement cette histoire d’amour éternel, pur et désintéressé, mais d’une incommensurable pérennité. Il est déconcertant que cette œuvre majeure du 20e siècle ne soit pas encore un pilier incontournable du répertoire des scènes lyriques de la planète.

Klaus Florian Vogt campe un Paul fragile, mais très humain et surtout profondément touchant. Tatiana Pavloskaya, dans le rôle de Marietta, est rayonnante. On comprend ainsi ce qui pousse Paul à la désirer autant, même au-delà de la mort. Écoutez le glorieux hymne à l’amour qu’est Glück, das mir verblieb, l’inoubliable duo de Paul et Marietta à la fin du premier acte. Il s’agit là de l’une des plus extraordinaires mélodies de tout le répertoire lyrique, point à la ligne. Des opéras ne contenant aucune mélodie aussi poignante sont montés bien plus souvent. Cela me dépasse! Et quand un tel monument de beauté musicale est interprété avec une tendresse si absolument convaincante, cela finira de convaincre qui que ce soit du caractère indispensable de cette gravure dans n’importe quelle discothèque.

Les autres solistes sont tous très bons et l’Orchestre de l’Opéra de Francfort est somptueux. Cet enregistrement Oehms fait partie d’une série consacré aux productions de l’Opéra de Francfort. Je me plais à rêver que j’étais présent lors de cette création qui devait être rien de moins que spectaculaire (les quelques photos présentes dans le livret sont éloquentes : il s’agissait à n’en pas douter d’une production tout à fait exceptionnelle. J’attendrai impatiemment la sortie en format vidéo Blu-Ray!).


 Frédéric Cardin

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