samedi 16 juillet 2016

Zelenka Six sonates pour hautbois, violon et basse continue ZW181 Esemble Zefiro


Jan Dimas Zelenka (1679-1745)
Six sonates pour hautbois, violon et basse continue ZW181
Esemble Zefiro
Arcana A394 enregistrements 1993 CD1 et 1995 CD2

Des fois on a de la chance de se retrouver avec des trésors inattendus. Quand Naxos a commencé a distribuer le groupe français Outhere, une joie m'est tout de suite venu. C'est que parmi les labels de ce prestigieux groupe figurent les enregistrements d'Arcana.
Les deux CD qui nous occupe dans cette chronique, datent des années 1993 et 1995, mais je retiens votre attention au sujet des musiciens qui formèrent à l'époque l'ensemble Zefiro : Paolo Grazzi et Alfredo Bernardini hautbois, Manfredo Kraemer au violon, Alberto Grazzi au basson, Rinaldo Alessandrini au clavecin, Rolf Lislevand et Gian Carlo Rado au théorbe et finalement Roberto Sensi et Lorenz Duftschmid à la contrabasse et au violone. Tous des musiciens de premier ordre, qui font des carrières brillantes comme solistes et dont on a très bien parlé de leur concerts et de leur disques respectifs.
La vison artistique, le travail musical et les enregistrements accomplis par l'ensemble Zefiro, sont indiscutablement parmi les meilleurs qu'on peut trouver dans le marché du disque. Non seulement leur travail acharné pour la restitution à chaque partition des couleurs originales est un fait à souligner, mais aussi la conviction que les artistes doivent être au service de la musique, et pas le contraire.
C'est grâce au renouvellement dans la musique baroque d'après les années 80 et 90, où justement toute une pléiade de labels font leur apparition, que des compositeurs moins connus du grand public vont commencer à être enregistrées. C'est le cas pour les œuvres de Zelenka qui tombèrent dans l'oubli total après le décès du compositeur. Encore une fois l'industrie du disque vient à servir de complément pour un travail de publication qui a commencé en 1955 avec l'apparition des six Sonates pour deux hautbois, basson et basse continue.

Ces versions, capitales sont pour nous un référence. On a un plaisir immense, non seulement de pouvoir en profiter mais aussi de voir que ces ré-éditions indispensables sont désormais disponibles pour tout le monde.

Philippe Adelfang, juillet 2016

samedi 9 juillet 2016

Monteverdi, Travestimenti «Cet art essentiel qui est le vôtre, est aussi devenu le nôtre par ses qualités majeures»


Monteverdi, Travestimenti
«Cet art essentiel qui est le vôtre, est aussi devenu le notre par ses qualités majeures»
Il Pegaso :
Mirko Guadagnini,ténor
Makoto Sakurada, ténor
Raffaele Giordani, ténor
Christian Immler, basse
Evangelina Mascardi, théorbe
Maurizio Croci, orgue et direction.
Fra Bernardo FB1602374, enregistrements août 2014.

Changer les textes de œuvres profanes pour des textes religieux, était une pratique courante aux XVI et XVII siècle. Pour se situer dans le contexte historique, on est en plein contre-réforme, en Italie, et on avait besoin de textes, disons, plus moralisants. C'est alors qu'on utilisa des «canzonas et des madrigaux» qui étaient déjà populaires pour transformer et changer  leur textes, en hymnes religieux. C'est alors que ver 1640 apparaît en Breslau des volumes de musique sacrée italiennes transcrites pour orgue, qui avaient comme objectif d'amener aux compositeurs germaniques des modèles d'inspiration italienne.
Voici le sens de cet enregistrement. De nous montrer à travers une sélection de pièces, le "modus operandi" des musiciens  dans l'art de la transcription.
L'ensemble Il Pegaso, est superbe et magnifique. Les voix sont d'une très grande qualité, et l'accompagnement instrumentale tout à fait adéquat.

Un vrai plaisir de faire cette découverte que nous remercions aux artistes et à la maison de disques Fra Bernardo, qui porte toujours un soin élevé pour ses réalisations.

lundi 4 juillet 2016

Jan van Gilse: Concerto pour piano-Variations sur un air de Saint-Nicolas


Jan van Gilse (1881-1944)
Concerto pour piano Drei Tanzskizzen
Variations sur un air de Saint-Nicolas
Carla Leurs, violon
René Geesing, violoncelle
Oliver Triendl, piano
Orchestre Symphonique des Pays-Bas
David Porcelijn, direction.
CPO: 777934-2 enregistrements mai 2014

Une des petites « révolutions» que l'industrie de l'enregistrement nous laisse dans cette ère du numérique, c'est qu'on peut avoir accès à une grande quantité d'enregistrements de qualité, comme jamais auparavant. Les maisons d'éditions, peuvent entreprendre des projets pour faire connaître des musiques et partitions de compositeurs qui furent injustement oubliés. C'est précisément le cas du compositeur hollandais Jan van Gilse, et que grâce au label CPO on est en mesure d'apprécier toute la qualité de sa musique. Après des débuts difficiles et acharnés, la vie musicale de van Gilse se compliqua énormément dans les dernières années de sa vie, pendant l'occupation allemande des Pays-Bas. Van Gilse et leur famille essayèrent de s'opposer activement au régime nazi en hollande, et payèrent un lourd prix. Ces deux enfants furent assassinés par les Nazis, et le compositeur céda au cancer en 1944.
Le concerto pour piano de cet enregistrement n'est pas un concerto dans les règles de l'art, mais plus une suite de musique inspirée  des danses traditionnelles, comme le menuet, la valse et le jazz. Ce sont des images sensibles, très bien écrites, où le piano à rôle de guide à travers un voyage spirituel .
Le disque se complète avec des variations sur un air de Saint-Nicolas, où l'on peut apprécier toute les qualités d'orchestrateur et mélodiste que le compositeur avait.

Merci au travail des artistes et de la maison d'édition CPO pour nous faire découvrir des musiques et des compositeurs que fort probablement il nous serait impossible de les connaître. 
Philippe Adelfang, juillet 2016