dimanche 22 mars 2015

Pourquoi devrait-on faire un disque?


Cette question serait la première  que tout artiste devrait se poser avant de s'embarquer dans une aventure discographique.
Et la toute première réponse serait. parce que je veux dire quelque chose de différent, et  qui ne s'est jamais dit.
C'est le cas dans cet enregistrement du pianiste David Fray. Il nous apporte une vision nouvelle d’œuvres déjà très connues et également très jouées dans le répertoire pianistique.
Malheureusement cette idée n'est pas la norme, et les raisons pour faire toutes sortes d'enregistrements sont variées et nuisent parfois au succès de l'entreprise.
L'idée dans ce disque, est de réunir des œuvres à deux et à quatre mains de Schubert, qui ont un caractère de fantaisie dans leur forme. Ceci n'est pas absolument nouveau dans l'histoire de la musique, mais Schubert donnera quelques lettres de noblesse, a certaines compositions, qui auraient pu être plus banales, mais qui, sous sa plume, atteignent le rang de chefs-d’œuvre.
L'interprétation de Fray, est tout à fait en concordance, avec ce qui a été écrit et dit. Son son est différent, disons nouveau. Il prend son temps, pour jouer, pour parler, bref pour dire quelque chose. Et pour l'auteur de cette chronique, c'est du nouveau dans le monde discographique actuel.
Il trouve en Jacques Rouvier le partenaire et complice idéal, en nous donnant une version rafraichissante de la très célèbre fantaisie en fa mineur. Et j'attire votre attention, sur la pièce Lebensstrürme qui clos ce disque, où toute la magie du génial compositeur permet de nous offrir une musique plus instable du point du vue harmonique, mais qui est une réussite mélodique et thématique hors pair.
Il ne nous reste qu'attendre son prochain disque, avec impatience, en souhaitant qu'il vienne jouer à Montréal le plus vite possible. 

David Fray, piano
Jacques Rouvrier, piano
Enregistrement, novembre 2014

Philippe Adelfang, mars 2015.

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