mardi 28 mai 2013

PODCAST: SHOSTAKOVICH Symphony No. 7, "Leningrad" entrevue avec Vasily Petrenko chez Naxos.



«Soudain, nous entendons le hurlement strident des sirènes dans la rue. Lorsqu'il eut fini le premier mouvement, le compositeur demanda donc à sa femme et à ses deux enfants de rejoindre l'abri, mais lui-même refusa de s'interrompre. Accompagné des sombres explosions des canons de la D.C.A. il nous présenta le deuxième mouvement et montra les esquisses du troisième; pour finir , il nous rejoua l'ensemble.» Bogdanov-Beresovski, 17 septembre 1941, extrait du livre de Krzistof Meyer.

Naxos: 8573057.

Viramundo, un voyage musical avec Gilberto Gil



Après plusieurs décennies de succès internationaux, le maître de la musique brésilienne Gilberto Gil part pour une tournée d’un nouveau genre à travers l’hémisphère sud. De Bahia, il se rend dans les territoires aborigènes d’Australie, puis dans les townships d’Afrique du Sud pour terminer son périple au cœur de l’Amazonie brésilienne. Avec la même passion, Gil poursuit son action débutée en tant que premier Noir devenu ministre de la Culture : promouvoir la diversité culturelle dans un monde globalisé. Au fil des rencontres et des concerts se dévoile sa vision d’un futur pluriel et interconnecté, riche d’espoirs, d’échanges… et bien sûr de musique !


L’album The South African Meeting of Viramundo est né de la rencontre de Gilberto Gil et Vusi Mahlasela durant le tournage du film documentaire Viramundo.
Cet album prolonge cette rencontre musicale entre racines latines et influences sud-africaines. Certains titres sont tirés des deux concerts qui eurent lieu lors du tournage au Market Theater, à Johannesburg, les 12 et 13 mai 2011. D’autres titres furent enregistrés une année plus tard, lors d’une session au Studio Dinemec, sur les bords du Lac Léman, en Suisse, en préparation d’un concert au Montreux Jazz Festival. Les arrangements pour cordes et instruments à vent – interprétés par le MIAGI Youth Orchestra (Afrique du Sud) ou le Sinfonietta de Lausanne (Suisse) – sont l’œuvre du pianiste sud-africain Paul Hanmer.
Je souhaite remercier toutes celles et tous ceux qui ont permis à cette rencontre musicale de se réaliser, en particulier Robert Brooks en Afrique du Sud.
Cet album est dédié à Claude Nobs, qui m’a tant inspiré et nous a accueilli au Montreux Jazz Festival.
Emmanuel Gétaz, producteur

Dreampixies: DPX001, à partir du 25 juin au Canada.


Gilberto Gil - Vusi Mahlasela The South African Meeting Of Viramundo

Olivier Latry - Trois siècles d'orgue à Notre Dame de Paris, chez Naïve


Olivier Latry à l'orgue de Notre-Dame de Paris

Notre-Dame de Paris célèbre ses 850 ans et trois siècles de musique sur ses grandes orgues. A l'occasion de ce jubilé, Olivier Latry, titulaire de l'orgue, enregistre un disque événement à travers trois cents ans d'histoire de la musique et rend hommage au chef d’œuvre absolu du gothique flamboyant.

Naïve V5338 à partir du 25 juin au Canada.



lundi 13 mai 2013

Penderecki : Fonogrammi; Horn Concerto “Winterreise”; Partita; The Awakening of Jacob; Anaklasis; De natura sonoris I chez Naxos


Penderecki : Fonogrammi; Horn Concerto “Winterreise”; Partita; The Awakening of Jacob; Anaklasis; De natura sonoris I; 
Urszula Janik, flute
Jennifer Montone, cor
Elzbieta Stefanska, clavecin
Michal Pindakiewicz, guitar électrique
Konrad Kubicki, guitar basse
Barbara Witkowska, harpe
Jerzy Cembrzynski, contrebasse
Orchestre philharmonique de Varsovie
Antoni Wit, dir.

Krzysztof Penderecki (né en 1933) a longtemps été associé à l’avant-garde impitoyable des années 50 et 60. Celle des dissonances sans compromis et d’une expressivité sonore tous azimuts, radicalement détachée du moindre besoin de faire appel à la mélodie pour communiquer avec l’auditeur. Puis, dès la fin des années 70, et à un rythme plus soutenu depuis, Penderecki renoua avec la tradition romantique, et la tonalité en général, tout en conservant des traits et des techniques héritées de ses années de radicalisme. Il développa ainsi un style que l’on peut qualifier de post-moderne/néo-tonal, et qu’il pratique exclusivement à l’heure actuelle.

Dans toute la première mouture de la production du compositeur polonais, celle des années « jusqu’au-boutistes », on reconnaîtra son penchant pour l’utilisation d’une écriture empreinte de signification expressive, voire émotive. Ce qui, j’imagine, le prédestinait à sa « renaissance » néo-tonale.

Sur ce disque, 5 des 6 pièces illustrent la face acerbe de l’œuvre pendereckienne. Seul le Concerto pour cor se détache substantiellement de l’esthétique avant-gardiste des autres morceaux.  

Première pièce au programme, Fonogrammi, pour flûte et orchestre de chambre, est daté de 1961 et correspond exactement à l’idée qu’un mélomane profane peut se faire de la musique « contemporaine ». Textures pointillistes, contrastes violents entre dynamiques extrêmes, discours éclaté entre l’instrument soliste et l’ensemble orchestral, etc. Ceci dit, le même mélomane, s’il sait faire preuve d’ouverture d’esprit et de curiosité intellectuelle, sera frappé par l’honnêteté de la démarche du jeune compositeur, et surtout par sa capacité à retenir l’attention de l’auditeur. Penderecki savait fort bien utiliser les forces à sa disposition, et ce à leur meilleur effet.

Daté de 1960, Anaklasis, écrit pour cordes et percussions, procède sensiblement de la même façon. L’univers créé par le compositeur est rien de moins qu’étrange et déconcertant. Bien qu’à l’époque de telles sonorités n’étaient pas nouvelles, la façon de faire de Penderecki avait frappé l’imagination des premiers auditeurs. Voici un compositeur qui démontrait une très forte personnalité! Si la pièce n’est résolument pas facile d’accès pour celui qui cherche quelque repère musical traditionnel, elle est par contre absolument fascinante d’expressivité coloristique pour celui ou celle qui l’écoutera sans à priori.

De natura sonoris I, pour orchestre, est le grand frère des deux œuvres précédentes. Créée en 1966 par l’Orchestre philharmonique de Radio-France, l’œuvre frappa l’auditoire pour les mêmes raisons que les autres, mais certains éléments vaguement associés au jazz moderne retinrent aussi l’attention. Déjà, il était permis de croire que le jeune polonais n’était pas un créateur enfermé dans sa tour d’ivoire théorique, mais plutôt un innovateur bien ancré dans son époque.

La Partita pour clavecin, guitare électrique, guitare basse, harpe, contrebasse et orchestre, créée en 1971, est aussi intéressante, si ce n’est que pour son instrumentation audacieuse. Penderecki utilise les deux instruments électriques à la manière d’un peintre abstrait qui se servirait de peinture à bâtiment pour éclabousser sa toile, aux côtés de pigments issus de produits plus raffinés. La musique de la Partita est fébrile et agitée, canalisée dans un flux constant de mouvement harmonique et rythmique. Bien que résolument moderne et radicale, elle suscite l’excitation, et même un certain plaisir purement physique. Penderecki fait ainsi la preuve que certains instruments du 20e siècle sont injustement « snobbés » par un certain establishment dit « sérieux ». La version ici présentée de cette œuvre a été remaniée par le compositeur en 1991.

The Awakening of Jacob a été créé en 1974, et marque une certain rupture dans la production de Penderecki Elle annonce, bien que subtilement, la nouvelle voie à venir pour le compositeur. Le pointillisme fait place à des accords soutenus qui se succèdent dans un crescendo menant à un summum de dissonances complexes, puis relayé par un allègement graduel des textures et à un retour à une sorte de paix initiale. La courbe générale de l’œuvre rappelle l’Adagio pour cordes de Barber, ou le Cantus d’Arvo Pärt, mais dans une facture expressionniste atonale. Magnifique.

La pièce maîtresse du disque est le Concerto pour cor, écrit en 2008. Même l’auditeur le moins féru de nouvelle musique percevra immédiatement la différence stylistique monumentale entre cette pièce et les autres. Dès l’introduction, on se retrouve dans un univers musical tonalement ancré. Le discours est résolument thématique, et même mélodique. Bartok et Shostakovich sont appelés à la barre des témoins, mais aussi l’essence dramatique suggérée par la musique de cinéma. Ceci dit, l’ensemble ne se réduit pas à un assemblage de styles pastichés, au contraire. La personnalité de Penderecki demeure fortement présente. La partition du cor est redoutable, et surtout assez bien écrite pour que l’instrument rayonne de tous ses éclats et de toutes ses possibles nuances. Toutes les facettes de cet instrument si aimé, mais également si négligé des compositeurs de concertos, se retrouvent magnifiées par l’écriture intelligente de Penderecki : le romantisme, l’héroïsme, la subtilité, la douceur et même la virtuosité.

Le résultat est éminemment satisfaisant. Le Concerto est à la fois expressif et dramatique, accessible et savant, divertissant et sérieux.

Les interprètes sont de très haut niveau, en particulier la corniste Jennifer Montone, qui jugule les redoutables pages de sa partition avec beaucoup de brio. Le chef Antoni Wit s’est fait une spécialité du répertoire contemporain polonais (les Symphonies du même Penderecki, ainsi que les œuvres de Lutoslawski, également sur Naxos, sont des must absolus). Ses lectures sont empreintes de respect et de passion pour une musique parmi les meilleures écrites au 20e siècle (et même au 21e!).

Frédéric Cardin

dimanche 5 mai 2013

Suites de Bach par Antoine Tamestit chez Naïve.


Pour quelle raison on écoute souvent des enregistrements d’œuvres de Bach en transcriptions faites pour d'autres instruments que ceux auxquels ils étaient destinés à l'origine? Bien évidement l'art de Bach est inscrit dans la période dite baroque, où le soucis principal des créateurs était la musique et le discours musical,plutôt que les versions et les instruments qui la joueront. En effet une musique pouvait être interprétée par divers instruments, sans préoccupation apparente du changement de timbre que cela provoquait. En plus l'oeuvre de Bach a un caractère didactique, qui a duré, non seulement tout au long de de sa vie, mais même après sa mort, lorsque ses manuscrits furent retrouvés, préservés et catalogués pour les générations futures.
C'est pour cette raison que les musiciens se l’approprient, c'est le cas de l'altiste Antoine Tamestit qui nous présente dans ce disque les suites que Bach a écrit originalement pour violoncelle. Si les versions pour violoncelle abondent sur le marché du disque, celles des transcriptions, pour d'autres instruments ne le sont pas.
«La résonance et la facilité de jeu de l'alto donnent une légèreté particulièrement adaptée au caractère dansant de ces Suites» Tamestit.
Excellente version, d'une sensibilité extrême, un jeu précis, raffiné et tout à fait en concordance avec la musique. Si vous n'avez jamais écouté ces suites jouées par d'autres instruments que le violoncelle, voici un bon disque d'où partir. Merci à la musique de Bach, et à Tamestit pour transcrire l’essence d'un génie.

Naïve: V5300

Philippe Adelfang.

samedi 4 mai 2013

Sonates pour violon dédiées à "Monsieur Pisendel" de Vivaldi ches Estonian Records


Maria Krestinkaya, violon baroque (1-7)
Nazar Kozhukhar, violon baroque (8-11)
Andrei Reshtin, violon baroque (12-21)
Evgeny Sviridov, violon baroque (22-25)
Sofia Maltizova, violoncelle baroque
Imbi Tarum, clavecin
Ensemble Baltic Baroque 
Grigori Maltizov, direction.
Enregistrement, 2011 et 2012.


On peut écouter dans ce disque quelques unes des sonates que Vivaldi composa pour le violoniste allemand Johann Georg Pisendel,et qui proviennent des manuscrits de la bibliothèque de l'Orchestre de la cour de Dresde, où Pisendel était musicien.

Très belles versions jouées par l'ensemble Baroque de la Baltique, sur étiquette Estonian Record Production. Merci de nous faire découvrir des musiciens talentueux, au son très chaleureux et à la  musicalité raffinée. Sûrement ce disque sera une bonne référence, dans la  discographie très garnie de Vivaldi et de ses sonates pour violon solo.

ERP6312

Philippe Adelfang.