Gebertbuch der Maria von Geldem |
Symphonie n°4
Jeannette Wernecke, soprano
Orchestre Philharmonique de Stuttgart
Gabriel Feltz, direction
Enregistrement: janvier 2011
Dreyer-Gaido CD21072
Composée entre 1899 et 1900 à la maison de campagne que Mahler se fit construire à Maiernigg-am-Wörthersee, la 4è symphonie marque un peu l'esprit du tournant de siècle de cette époque très particulière de l'Europe. On dirait que Mahler se résistait à voir partir pour toujours certaines habitudes et styles de vie du XIXè sècle au profit d'un XXè encore plus industriel, rapide et sûrement plus terrible pour les âmes sensibles à l’extrême.
Beaucoup considèrent cette symphonie de Mahler comme l'une de ses plus abordables, peut-être à cause de sa durée, moins d'une heure, mais je pense qu'il ne faut pas négliger qu'il s'agit d'une symphonie où le compositeur a essayé de peindre un tableaux de son enfance, bien qu'avec des sentiments en peu plus reliés à un âge adulte.
L'orchestre est allégé, bois par trois, 4 cors, 3 trompettes pas de trombones ni de tubas mais par contre une riche percussion, ce qui donne une illusion et un effet de volume de musique de chambre.
L'oeuvre est en quatre mouvements, un vaste Allegro, un deuxième mouvement plus modéré, sans hâte, puis le mouvement central de la symphonie un Adagio en sol majeur, peut-être un des plus beaux mouvements de l'histoire de la musique occidentale, sorte de récapitulation de tout ce qui a été écrit et joué jusqu’à cette époque. C'est le tournant psychologique de la symphonie, qui va se terminer avec un quatrième mouvement tiré de la forme du lied, où Mahler aura recours à l'ajout d'une voix de soprano pour chanter un texte du Wunderhorn «La vie céleste».
L'enregistrement de l'Orchestre Philharmonique de Stuttgart est très réussi. Ses tempi sont plus tranquilles, à peu-près 59 minutes, mais tout le romantisme est là sans aucune exacerbation de la part du chef d'orchestre. La soprano Jeannette Wernecke est très correcte, toujours en accentuant les passages lyriques du quatrième mouvement, sans jamais nuire à une certaine atmosphère de tranquillité bucolique.
Philippe Adelfang
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