Sharon
Rostorf-Zamir, soprano
Furio
Zanasi,
baryton
Capella
Tiberina
Giovanni
Caruso, direction
Brilliant Classics: BRI94225
C’est
la première fois que j’entre en contact avec la musique de
Bernardo Pasquini (1637-1710). Ce compositeur installé à Rome fut
associé toute sa vie à la cour de Giovanni Battista Borghese.
Les deux
cantates présentées sur ce disque ont probablement dû être
données lors des célébrations pascales à la chapelle Borghese.
La
première, Hor ch’il Ciel
fra densi horrori, est un
commentaire critique sur l’indifférence de l’homme face aux
souffrances du Christ, alors que la Terre, la Mer, l’Air, la Lune
et le Soleil partagent ses douleurs. La deuxième, Padre,
Signore e Dio, apporte une
lumière plus positive sur le drame de Pâques en présentant un
Christ triomphant sur la mort.
La
musique de Pasquini est teintée de références modales, signe d’un
certain conservatisme du compositeur, mais sans négliger les
couleurs nouvelles en plein épanouissement ailleurs dans le monde
musical de l’époque.
L’alternance
air-récitatif est assez systématique. Certains airs ont par contre
une durée très courte. Ils sont moins longs que le récitatif
accompagnateur! La plume mélodique de Pasquini n’est pas sans
intérêt. Quelques moments se détachent, tel ce Miei
pallori dans la première
des deux cantates, ou ce duo presque sensuel Se
in dono la fede dans la
deuxième cantate au programme.
Comme il
se doit, Hor ch’il Ciel
fra densi horrori, est une
œuvre relativement retenue dans son déploiement de prouesses
vocales, alors que Padre,
Signore e Dio est plus
festif et « italien » de caractère.
Malgré
la joliesse de la musique, force est de constater que nous ne sommes
pas en face d’une redécouverte majeure pour l’histoire de la
musique.
Les voix
sont tout à fait adéquates. J’ai bien aimé la rondeur agréable
des graves du baryton, Furio (!) Zanasi.
On ne
crie pas au génie ici, mais on est tout de même heureux de voir la
maison Brilliant investir dans des productions autonomes qui vont à
l’encontre des sentiers battus habituels. La prise de son est assez
rapprochée, mais pas aride ni aigre.
Frédéric
Cardin
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