Gudrun
Sidonie Otto, soprano
Nele
Gramss, soprano
Hermann
Oswald, tenor
Michael
Schopper, basse
Salzburger
Hofmusik
Wolfgang
Brunner, direction
CPO: 777560-2
Les
Israélites dans le désert
est un oratorio que CPE Bach composa tout de suite après avoir
obtenu le poste de directeur musical à Hambourg, succédant ainsi à
un certain Telemann. Le sujet était plutôt commode : il ne
faisait pas spécifiquement référence à la tradition catholique ou
protestante, et il offrait plusieurs possibilités d’expression
émotives qui lui permettaient d’impressionner ses nouveaux
employeurs.
Le fils
Bach ne rate pas sa cible avec cet oratorio. Celui-ci est divisé en
deux parties. La première met en scène les Israéliens avançant
péniblement dans le désert après la fuite d’Égypte. Plusieurs
ont des doutes sur la valeur de toute l’opération. Ils ont faim,
ils ont soif, ils perdent peu à peu la conviction de leur foi. Ils
semblent se décourager devant la violence de l’adversité.
Bach en
profite pour offrir aux solistes vocaux de beaux passages mélodiques
remplis d’affects de type baroque, mais aussi de fioritures et
autres légères extravagances qui colorent les pièces d’une
teinte galante ici, ou d’un tempérament hérité du Sturm
und Drang ailleurs .
La
deuxième partie voit les Israéliens se réconcilier avec leur dieu.
Après la pluie le beau temps, dit-on. Mais chez Bach, et dans cet
oratorio, point d’explosion de joie ostentatoire. Le sentiment qui
est exprimé ici est plutôt celui du soulagement et de la
réconciliation intime et personnelle entre chaque Israélien et son
dieu.
Bach
tisse une trame instrumentale respectueuse du texte. Ce qu’il
appelait lui-même un poème chanté semble s’imposer à lui comme
le cadre principal dictant à l’œuvre sa ligne directrice, autant
musicale qu’affective.
J’ai
apprécié la direction non envahissante de Wolfgang Brunner. Les
voix des solistes sont de belle facture, avec des timbres agréables.
La qualité des interprétations ne fait aucun doute, sans apporter
de révélations exceptionnelles.
Une
version primée de cette œuvre existe déjà dans une lecture
réalisée par William Christie. Ne l’ayant pas encore entendue, je
ne pourrai faire la comparaison.
Frédéric
Cardin
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