vendredi 30 mars 2012

CPE Bach: Die Israeliten in der Wüste


Gudrun Sidonie Otto, soprano
Nele Gramss, soprano
Hermann Oswald, tenor
Michael Schopper, basse
Salzburger Hofmusik
Wolfgang Brunner, direction
CPO: 777560-2

Les Israélites dans le désert est un oratorio que CPE Bach composa tout de suite après avoir obtenu le poste de directeur musical à Hambourg, succédant ainsi à un certain Telemann. Le sujet était plutôt commode : il ne faisait pas spécifiquement référence à la tradition catholique ou protestante, et il offrait plusieurs possibilités d’expression émotives qui lui permettaient d’impressionner ses nouveaux employeurs.

Le fils Bach ne rate pas sa cible avec cet oratorio. Celui-ci est divisé en deux parties. La première met en scène les Israéliens avançant péniblement dans le désert après la fuite d’Égypte. Plusieurs ont des doutes sur la valeur de toute l’opération. Ils ont faim, ils ont soif, ils perdent peu à peu la conviction de leur foi. Ils semblent se décourager devant la violence de l’adversité.

Bach en profite pour offrir aux solistes vocaux de beaux passages mélodiques remplis d’affects de type baroque, mais aussi de fioritures et autres légères extravagances qui colorent les pièces d’une teinte galante ici, ou d’un tempérament hérité du Sturm und Drang ailleurs .

La deuxième partie voit les Israéliens se réconcilier avec leur dieu. Après la pluie le beau temps, dit-on. Mais chez Bach, et dans cet oratorio, point d’explosion de joie ostentatoire. Le sentiment qui est exprimé ici est plutôt celui du soulagement et de la réconciliation intime et personnelle entre chaque Israélien et son dieu.

Bach tisse une trame instrumentale respectueuse du texte. Ce qu’il appelait lui-même un poème chanté semble s’imposer à lui comme le cadre principal dictant à l’œuvre sa ligne directrice, autant musicale qu’affective.

J’ai apprécié la direction non envahissante de Wolfgang Brunner. Les voix des solistes sont de belle facture, avec des timbres agréables. La qualité des interprétations ne fait aucun doute, sans apporter de révélations exceptionnelles.

Une version primée de cette œuvre existe déjà dans une lecture réalisée par William Christie. Ne l’ayant pas encore entendue, je ne pourrai faire la comparaison.

Frédéric Cardin

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