Mieczyslaw Weinberg (1919-1996)
Quintette pour deux violon, alto, violoncelle et piano op.18
Dimitri Chostakovich (1906-1975)
Quintette pour deux violon, alto, violoncelle et piano op.57
Weinberg, né a Varsovie et mort à Moscou a eu une vie bien dramatique, de quoi inspirer un roman. Il avait 25 ans quand les allemands envahirent la Pologne, il fut le seul survivant de sa famille. Il arrive à s'enfuir en Union Soviétique où il mènera sa carrière de compositeur coupée par des persécutions et emprisonnements dus à la haine antisémite stalinienne. Ce n'est qu'avec l'amitié de Chostakovich qu'il arrive à s'en sortir, et finalement après la mort de Stalin, il s'imposera comme un des compositeurs les plus joués par les fameux interprètes de l'époque comme Oïstrak, Rostropovich, Kondrachine et le quatuor Borodine. D’ailleurs ce quintette fut joué pour la première fois par Emil Gilels et le quatuor à cordes du théâtre Bolshoi en 1945.
Le quintette de Weinberg est d'une écriture plutôt introspective parfois plus proche de l’expressionnisme, mais gardant toujours une saveur très slave. Sa structure en cinq mouvements reflète une forme en arche ayant comme axe le presto central dont le final a une allure diabolique.
D'après le récit de Dimitri Tzyganov, premier violon du quatuor Beethoven, il nous raconte dans ses souvenirs «Après le succès du Premier Quatuor nous avons demandé à Chostakovich de composer un Quintette avec piano. Sa réponse nous combla: C'est entendu je vais écrire un quintette et je le jouerai évidemment avec vous...». La création a eu lieu dans la petite salle du Conservatoire de Moscou le 23 novembre 1940 avec le quatuor Beethoven et le compositeur au piano. La réception de l'oeuvre parmi le public fut extraordinaire. Les ovations n'en finissaient plus, d’ailleurs ce fut l'une des rares oeuvres de Chostakovich à avoir une approbation unanime des critiques et des collègues. Serge Prokofiev remarqua: « Si Chostakovich avait soixante ans, sa propension à peser soigneusement la moindre note pourrait être une merveilleuse qualité, chez un homme intelligent et expérimenté. Pour le moment, c'est un grave défaut. Je regrette l'absence de toute grande envolée dans ce quintette, bien que je doive admettre que, dans l'ensemble, je considère l'oeuvre comme remarquable...».
Ses mouvements dénotent une certaine filiation à des formes anciennes comme la suite, ainsi que le style très contrapuntiste du langage de la musique. Il garde toujours un caractère très intimiste,et souvent le piano est traité comme une cinquième voie. Plus que dans son rôle naturel d'accompagnateur il aurait plutôt une fonction d'organisateur de l'oeuvre et de déclencheur des idées musicales.
Les instrumentistes sont de premier ordre: le Quatuor polonais Szymanovwski formé par: Andej Bielow et Grzegorz Kotöw, violons; Vladimir Mykytka, alto et Martin Sieniawski, violoncelle avec le pianiste allemand Matthias Kirschenreit
Hänssler Classic : CD93.260.
Philippe Adelfang.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire