Die Kölner Akademie
Michael Alexander Willens, direction
CPO 777 469-2 (67 min 41 s)
La découverte des oeuvres (en particulier les symphonies) de Johann Wenzel Kalliwoda (1801-1866) fut l’un des moments musicaux les plus agréables des dernières années de votre humble serviteur. Depuis la parution du premier volume CPO consacré à Kalliwoda (avec en programme les symphonies nos 5 & 7) il y a déjà presque 5 ans, l’intérêt a été grand d’en connaître davantage sur ce compositeur d’origine tchèque (né à Prague), mais qui vécut et travailla en Allemagne. Ses dates de naissance et de décès le consacrent comme une sorte de chaînon manquant entre Beethoven et Schubert, mais aussi un contemporain de stature moindre à, mais certainement pas écrasée par, celles de Mendelssohn et même Schumann.
Les Symphonies de Kalliwoda sont clairement liées, stylistiquement et caractériellement, à celles de Beethoven et de Schubert. La clarté de la forme, mais aussi le souffle musclé et plein d’allant rappellent ce cher Ludwig. La physicalité du geste musical ne doit cependant pas laisser l’impression qu’il ne s’agit que d’une musique d’enveloppe, et non de contenu. Les constructions mélodiques de Kalliwoda trahissent une aisance certaine, autant dans la construction musicale à proprement parler que dans l’art de l’orchestration. Kalliwoda maîtrisait superbement le langage esthétique de son époque et, au-delà de l’habile technicien, il se révèle avoir été un créateur parfois inspiré et doué. Kalliwoda n’était pas in innovateur, loin s’en faut, mais il était talentueux et manifestement sophistiqué. Si vous avez fait le tour des centaines de fois des symphonies de Beethoven et de Schubert, tentez l’expérience de celles de Kalliwoda. Vous ne serez pas déçus!
La première au programme est la Symphonie no.2, op.17, publiée en 1829. Beethoven et Schubert venaient de s’éteindre. On pourrait y voir une sorte d’hommage, ou encore la volonté de poursuivre une lignée si génialement établie par les deux géants. Pourtant, aucun pathos n’y est décelable. La symphonie se déroule sur 4 mouvements sans lourdeur exagérée, malgré l’accentuation thématiquement marquée de la pulsation, typique du style beethovenien. Il s’en dégage une impression de fraîcheur et de jeunesse, qui nous place également en territoire schubertien.
La Symphonie no.4, op.60 (en Do majeur), composée quelques années plus tard (en 1835), se révèle être faite du même moule, quoique l’on sente indéniablement que la musculature du langage musical de Kalliwoda s’est amplifiée. L’aisance mélodique n’est jamais amoindrie par cette progression « athlétique », ni le lyrisme inhérent aux thèmes principaux.
Une Ouverture de Concert (no.17), amorce l’enregistrement de façon attrayante et efficacement divertissante, malgré le manque de profondeur du traitement thématique.
Un grand bravo et un sincère merci à toute l’équipe de la maison CPO de nous offrir la chance de redécouvrir un compositeur oublié, et qui constitue une très agréable alternative au répertoire déjà rebattu du jeune Romantisme.
CPO-777469-2
Frédéric Cardin
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