Ferdinand Ries (1784-1838)
CPO 777 353-2
Ouverture « Die Räuberbraut », op. 156;
Concerto pour 2 cors WoO 19;
Ouverture « Liska oder Die Hexe von Gyllensteen », op. 164;
Concerto pour violon, op. 24
Teunis van der Zwart, cor
Erwin Wieringa, cor
Anton Steck, violon
Die Kölner Akademie
Michael Alexander Willens
Erwin Wieringa, cor
Anton Steck, violon
Die Kölner Akademie
Michael Alexander Willens
Ferdinand Ries est surtout connu comme élève de Beethoven et un de ses premiers biographes. On sait moins cependant qu’il était l’aîné de Franz Anton Ries, premier violon de la chapelle de la cour de Bonn ayant enseigné à Beethoven. Malgré les turpitudes causées par les guerres napoléoniennes, Ferdinand Ries est tout de même parvenu à faire une belle carrière, surtout à Londres après quatre ans de tournées parcourant l’Allemagne, le Danemark, la Russie et la Suède où il a été nommé membre de l’Académie royale de musique.
Le catalogue de ses œuvres offre de nombreuses perspectives de projets d’enregistrements puisqu’on peut choisir, entre autres, les huit symphonies et autant de concertos pour piano, vingt-six quatuors à cordes, quatorze sonates, quinze fantaisies et quarante-neuf suites de variations pour piano seul, six trios avec piano sans compter plusieurs pièces vocales et de musique de chambre.
Passons vite sur les deux ouvertures d’opéras composés dans la dernière décennie de son existence. Ce sont de jolis compléments de programme dont on ne doit pas bouder le plaisir (puisque l’orchestre les interprète avec brio) mais qui demeurent des pièces conventionnelles attirant davantage un auditoire restreint de spécialistes.
Par contre, les deux concertos valent le détour car, quoiqu’écrits avant la trentaine et à quelques mois d’intervalles, ils nous révèlent un compositeur talentueux pourvu d’esprit, de charme et de bonnes idées musicales.
Le Concerto pour violon (1810) est une œuvre en trois mouvements de bonne facture, bien développée, et comportant des tournures harmoniques très personnelles. Sans atteindre le souffle de celui composé par Beethoven quatre ans auparavant, cette œuvre est dans son ensemble fort agréable à écouter, notamment le troisième mouvement dynamique qui comprend un thème de rondo mémorable et une variété de textures dans les épisodes orchestraux fort bienvenue. C’est là que le soliste se rachète des problèmes de justesse qui parsèment certains passages dans les mouvements précédents et où il démontre sa capacité de maîtriser des passages virtuoses.
Quant au Concerto pour deux cors, on peut se demander de prime abord, après une première écoute et sans avoir lu le texte de présentation, si l’emploi de deux cors solistes ne paraît pas superflu à certains moments. Il faut savoir que Ries, comme le suggère l’auteur du livret du cd, « considérait sans doute l’œuvre comme une pièce de circonstance dédiée aux deux excellents cornistes de la chapelle de la cour de Kassel » et de ce fait n’a pas jugé bon de lui attribuer un numéro d’opus, ni de chercher à le faire éditer. Une fois cette réserve exprimée, ce concerto mérite l’attention des auditeurs. Personnellement, j’apprécie le renfort d’un deuxième soliste qui donne plus de corps en contrepartie du volume de l’orchestre. Ries n’hésite pas à exploiter le registre très grave des instruments et à pousser loin les limites de la virtuosité à plus forte raison de l’usage
du cor naturel. On comprend alors l’obligation pour les solistes de ralentir le tempo pour favoriser une meilleure articulation des traits périlleux et on regrette certaines accélérations de l’orchestre qui rendent inégal le déroulement du discours, comme si on voulait absolument « rattrapper » le temps perdu. Pour le reste, il s’agit d’une œuvre plaisante, une belle découverte qui saura satisfaire les amoureux des cuivres.
Bien que CPO n’indique pas qu’il s’agisse de premières mondiales, on serait bien embêté de repérer de nos jours des versions concurrentes des œuvres présentées ici. Dans le cas du concerto pour violon, CPO s’est servi de copies manuscrites du compositeur non éditées qui se trouvent à la Bibliothèque nationale de Berlin. Même la série « The Romantic Violin Concerto » de la compagnie Hyperion ne l’a pas endisqué. Malgré quelques défaillances, on doit féliciter l’ensemble de cette production qui a eu l’audace de nous dévoiler de nouveaux bijoux cachés du vaste répertoire romantique grâce à des artistes pleinement engagés.
Le catalogue de ses œuvres offre de nombreuses perspectives de projets d’enregistrements puisqu’on peut choisir, entre autres, les huit symphonies et autant de concertos pour piano, vingt-six quatuors à cordes, quatorze sonates, quinze fantaisies et quarante-neuf suites de variations pour piano seul, six trios avec piano sans compter plusieurs pièces vocales et de musique de chambre.
Passons vite sur les deux ouvertures d’opéras composés dans la dernière décennie de son existence. Ce sont de jolis compléments de programme dont on ne doit pas bouder le plaisir (puisque l’orchestre les interprète avec brio) mais qui demeurent des pièces conventionnelles attirant davantage un auditoire restreint de spécialistes.
Par contre, les deux concertos valent le détour car, quoiqu’écrits avant la trentaine et à quelques mois d’intervalles, ils nous révèlent un compositeur talentueux pourvu d’esprit, de charme et de bonnes idées musicales.
Le Concerto pour violon (1810) est une œuvre en trois mouvements de bonne facture, bien développée, et comportant des tournures harmoniques très personnelles. Sans atteindre le souffle de celui composé par Beethoven quatre ans auparavant, cette œuvre est dans son ensemble fort agréable à écouter, notamment le troisième mouvement dynamique qui comprend un thème de rondo mémorable et une variété de textures dans les épisodes orchestraux fort bienvenue. C’est là que le soliste se rachète des problèmes de justesse qui parsèment certains passages dans les mouvements précédents et où il démontre sa capacité de maîtriser des passages virtuoses.
Quant au Concerto pour deux cors, on peut se demander de prime abord, après une première écoute et sans avoir lu le texte de présentation, si l’emploi de deux cors solistes ne paraît pas superflu à certains moments. Il faut savoir que Ries, comme le suggère l’auteur du livret du cd, « considérait sans doute l’œuvre comme une pièce de circonstance dédiée aux deux excellents cornistes de la chapelle de la cour de Kassel » et de ce fait n’a pas jugé bon de lui attribuer un numéro d’opus, ni de chercher à le faire éditer. Une fois cette réserve exprimée, ce concerto mérite l’attention des auditeurs. Personnellement, j’apprécie le renfort d’un deuxième soliste qui donne plus de corps en contrepartie du volume de l’orchestre. Ries n’hésite pas à exploiter le registre très grave des instruments et à pousser loin les limites de la virtuosité à plus forte raison de l’usage
du cor naturel. On comprend alors l’obligation pour les solistes de ralentir le tempo pour favoriser une meilleure articulation des traits périlleux et on regrette certaines accélérations de l’orchestre qui rendent inégal le déroulement du discours, comme si on voulait absolument « rattrapper » le temps perdu. Pour le reste, il s’agit d’une œuvre plaisante, une belle découverte qui saura satisfaire les amoureux des cuivres.
Bien que CPO n’indique pas qu’il s’agisse de premières mondiales, on serait bien embêté de repérer de nos jours des versions concurrentes des œuvres présentées ici. Dans le cas du concerto pour violon, CPO s’est servi de copies manuscrites du compositeur non éditées qui se trouvent à la Bibliothèque nationale de Berlin. Même la série « The Romantic Violin Concerto » de la compagnie Hyperion ne l’a pas endisqué. Malgré quelques défaillances, on doit féliciter l’ensemble de cette production qui a eu l’audace de nous dévoiler de nouveaux bijoux cachés du vaste répertoire romantique grâce à des artistes pleinement engagés.
Guy Sauvé
Septembre 2009
Septembre 2009
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