«Chaque artiste crée ses précurseurs. Son travail modifie notre conception du passé autant que celle du futur». Jorge Luis Borges

mercredi 30 avril 2014

Herbert Von Karajan chez Warner


 Je vous présente aujourd’hui les trois premiers volets de la série complète de 13 coffrets, fruit de la collaboration avec Walter Legge, qui constitue le legs discographique de Karajan chez EMI.
Ces trois premiers coffrets ont été enregistrés entre 1946 et 1958. Ils sont divisés plus ou moins thématiquement de cette façon:
 1)Beethoven, avec l’intégrale mono des symphonies  des années 50 (1951-1955) + une première édition de la neuvième en stéréo, réalisée apparemment pour la première fois en disque. Karajan dirige l’Orchestre Philharmonia.
 2)Karajan et ses solistes, où l’on peut écouter entre  autres énormes interprètes de l’époque le magnifique Walter Gieseking . La version des concertos numéro 23 et 24 de Mozart, restera une des plus belles, on y apprécie la «magie» produite entre ces deux formidables artistes.
3)Coffret avec des œuvres de MozartBeethovenSchubertBrahmsStrauss (le Viennois) et Richard Strauss.  Je recommande l’écoute des Métamorphoses de Strauss enregistrées en 1947, en se rappelant que cette pièce fut composée par Strauss tel un requiem émotif de la deuxième guerre mondiale. Dans ce coffret, c’est l’Orchestre Philharmonique de Vienne qu’on peut écouter.

Pour les amateurs des versions historiques, ces coffrets seront indispensables; en fait, elle le seront à toute collection!
Je cite  Karajan«Le style c’est l’absence de vulgarité».
Musicalement parlant ces versions sont encore d’une actualité époustouflante.


« Music For A While », improvisations sur des airs de Henry Purcell




« Music For A While ».
Improvisations sur Henry Purcell
Philippe Jaroussky, contre ténor
Raquel Andueza, soprano
Vincenzo Capezzuto, alto
Dominique Visse, contre ténor
Gianluigi Trovesi, clarinette
Wolfgang Muthspiel, guitare et guitare électrique.
L’ArpeggiataChristina Pluhar, direction.



Voici ma recommandation de la semaine! Le dernier travail discographique de l’ensemble L’Arpeggiata dirigé par la talentueuse Christina Pluhar.
Voici aussi un bon exemple de musique « revisitée »,  » The Purcell Project ». Il s’agit d’une série d’improvisations et de lectures sur l’extraordinaire musique de Henry Purcell, où Pluhar a comme artistes invités, encore une fois, des gros calibres comme JarousskyCapezzutoVisseGianluigi Trovesi et Wolfgang Muthspiel entre autres. L’idée est de produire des transformations subtiles au discours et à l’harmonisation des pièces, tout en gardant la base et la ligne mélodique originale de Purcell.
Le résultat est fantastique et d’une très grande qualité. Les collaborations de Trovesi à la clarinette et de Muthspiel à la guitare sont essentielles pour donner un air plus décontracté à l’album.
Music for a while, une musique à garder et à écouter pour toujours.

Oratorio de Pâques, Actus tragicus de Bach




Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Actus Tragicus Bwv 106
Oratorio de Pâques Bwv 249
Hannah Morrison, soprano
Meg Bragle, alto
Nicholas Mulroy, ténor
Peter Harvey, basse
The Monteverdi Choir
The English Baroque Soloists
John Eliot Gardiner, direction.

Voici une très bonne recommandation de disque pour ces Pâques.
Il s’agit du dernier travail discographique de John Gardiner et son phénoménal chœur The Monteverdi Choir, le tout accompagné par les exceptionnels The English Baroque Soloists.
Gardiner nous présente dans ce disque tout d’abord la cantate funéraire Actus tragicus, écrite vers 1707, quand Bach n’avait que vingt-deux ans! Cette cantate est une oeuvre d’une profondeur éloquente, sûrement composée pour le service d’un proche de sa famille.  Elle  nous donne une vision globale du génie du compositeur.
On est dans un tout autre registre avec l’Oratorio de Pâques, composé vers 1738, à l’origine une cantate de Pâques, mais que Bach retravailla, en en élargissant certains morceaux jusqu’à ce qu’elle devienne, en 1746, l’Oratorio qui nous occupe sur ce disque.
Sûrement que Gardiner a voulu jumeler deux œuvres qui, même si elles ont été écrites à des époques différentes, ce réfèrent à l’émotion  ressentie face à la mort et la foi.  À nouveau, pour Bach, l’importance de la religion réside avant tout dans son aspect humain, qui, parfois, dépasse le côté spirituel.
Disque de réconfort, solistes et musiciens de premier ordre, le résultat est magique. La magie de l’art au service de l’âme.