«Chaque artiste crée ses précurseurs. Son travail modifie notre conception du passé autant que celle du futur». Jorge Luis Borges

samedi 18 juin 2016

Œuvres de J.S. Bach par le Barocksolisten München

Barocksolisten München, Dorothea Seel direction.
J.S.Bach (1685-1750)
Concerto n°9 BWV1060
Triple Concerto BWV1044
Suite en si mineur BWV1067
Concerto BWV1055
Hänssler Classics HC16006, enregistrement Juillet 2015

«Donnez le meilleur aux instruments, et les musiciens donneront leur meilleur d'eux mêmes» G.P.Telemann
Ce postulat esthétique de Telemann nous dit beaucoup sur la science musicale à la période baroque. On peut dire qu'après avoir simplifié la science de l'écriture, à peu près, vers la fin de la renaissance, le discours musical va se simplifier en utilisant deux gammes, le majeur et le mineur. Ceci va permettre à la musique et aux musiciens de commencer à penser aux instruments comme une voix indépendante de création qui aura comme conséquence un épanouissement de la science de la lutherie comme on n'avait jamais vu auparavant. Les luthiers, ont très bien compris les avantages du «système tonal» pour la fabrication de leur instruments.
Le résultat, c'est que la musique commence à cette période, une quête pour la recherche du son. Les instruments ne sont plus seulement, des véhicules d'une parole, d'un texte ou d'un message comme auparavant, mais ils vont être aussi l'objet et le sens de la création artistique. C'est en effet une des grandes révolutions de cette période baroque, très productive en œuvres instrumentales.

Excellente version des Barocksolisten de Müchen, avec des tempi agiles, un phrasé parfait et une rythmique dynamique, cet enregistrement est en accord parfait avec le postulat de Telemann. Un vrai plaisir pour les mélomanes, un choix de préférence dans notre discothèque.

Philippe Adelfang, juin 2016

mercredi 15 juin 2016

Miniatures viennoises

Miniatures viennoises
Quatuor Lanner
Hungaroton:  HCD32766, enregistrement avril 2015.

Si on devrait résumer l'esprit d'une ville dans un enregistrement, ce disque du Quatuor Lanner avec des œuvres de Joseph Lanner (1801-1843) et Franz Schubert (1797-1824) est sans doute un exemple parfait. La valse viennoise, est en effet plus qu'une danse pour Vienne. Elle représente aussi une façon d'être, une joie de vivre, une démonstration de force culturelle d'une ville qui va devenir le centre d'un empire. Ce qu'au début du XIX siècle est considéré comme le patrimoine culturel d'un peuple, sera vers la fin de ce siècle et le début du XX jusqu'à la première guerre mondiale, un synonyme d'une certaine décadence. Mais une belle et nostalgique décadence. Ce fut l'age d'or de cette musique, qui rayonnait à travers un empire qui recherchait désespérément une identité.
Les versions du Quatuor Lanner, sont tout à fait en concordance avec l'esprit de cette musique. Légère, espiègle, sans aucune autre prétention, que le simple but de plaire et faire danser. Si les œuvres de Lanner représentent le début de cet age d'or, celles de Schubert sont la mémoire des origines. Et oui n'oublions pas que Schubert était viennois avant tout. La musique est toujours une culture nationale. Les romantiques, nous l'ont toujours démontré.
Très beau disque du label hongrois Hungaroton, et merci aussi au Quatuor Lanner, pour cette nouveauté.

Philippe Adelfang, juin 2016

dimanche 12 juin 2016

Concertos pour violoncelle et orchestre-Valentin Radutiu.

Concertos pour violoncelle et orchestre
Joseph Haydn, concerto en ré majeur Hob.VIIb:1
W.A.Mozart, transcription du concerto pour cor K447
C.P.E.Bach, concerto en si bémol majeur Wq 171
Valentin Radutiu, violoncelle
Orchestre de Chambre de Munich, Stephan Frucht direction
Hãnssler Classic : 16038, enregistrements janvier 2015

Les violoncellistes se sont toujours plaints d'une pénurie d'œuvres écrites pour leur instruments en tant que solistes. La preuve serait que beaucoup de grands compositeurs, comme Bach, Mozart, Beethoven, Sibelius, Ravel, ou même Bartok, n'ont jamais écris des concertos pour cet instrument. Voila pourquoi les violoncellistes ont eu recours à des transcriptions, comme c'est le cas de la transcription d'un concerto pour cor et orchestre de Mozart réalisé par le violoncelliste espagnol Gaspar Cassado (1897-1966) comme objectif d'enrichir le répertoire.
Très beau enregistrement. Le son de Radutiu est lumineux et très chaleureux. Avec une maitrise technique époustouflante, il nous donne des versions magnifiques de ces concertos qui devraient être plus présents dans les programmes des concert. Un grand oui pour des transcriptions quand ça vaut la peine.

Philippe Adelfang, juin 2016