mercredi 14 janvier 2015

CAMARADE PROKOFIEV À CHICAGO

Il y a un lien subtil entre la ville de Chicago et Prokofiev. Le compositeur russe y est allé plusieurs fois, à la demande d'un riche américain, diriger et jouer ses œuvres. En 1937, année de son dernier voyage en Amérique, Prokofiev dirigea une des suites de son nouveau ballet Roméo et Juliette, et cela veut dire que Chicago a été la première ville américaine à entendre cette extraordinaire musique. La guerre et le régime stalinien qui suivront empêcheront tout voyage du compositeur en dehors de l'URSS.
Les numéros et les scènes du présent disque sont choisis par Muti parmi les deux suites orchestrales que Prokofiev avait composées, justement pour la diffusion de son œuvre. Muti les a ordonnés pour qu'on puisse suivre un ordre chronologique d'après la célèbre tragédie de Shakespeare.
La version de Muti est très envoûtante; on pourrait la qualifier de théâtrale, avec des tutti époustouflants. On apprécie la qualité des solistes de l'orchestre, ainsi qu'une capacité dynamique hors du commun. La prise de son est enivrante et tout à fait remarquable. Le seul petit bémol, c'est la durée de presque 49 minutes; on aurait envie d'un peu plus. Mais pour ce qui a été offert,  rien à dire, tout au contraire : bravo encore une fois à Muti et l'excellente CSO. Du pur plaisir.

Suite from Romeo And Juliet
Chicago Symphony Orchestra
Riccardo Muti, direction
Enregistrement, octobre 2013
CSOR 901 1402
Philippe Adelfang

vendredi 9 janvier 2015

JEAN-EFFLAM BAVOUZET, LE NARRATEUR D'ÉMOTIONS EST EN VILLE!

Au moins on a la musique de Jean-Efflam Bavouzet... quelqu'un l’a dit ou écrit quelque part.
Avec la quantité de productions discographiques disponibles dans le marché présentement, pourquoi certaines versions s'imposent-elles? Eh bien simplement parce que vous ne pouvez pas vous passer d'elles. Elles sont devenues des références. C'est le cas pour l’enregistrement de ces trois concertos deHaydn que Bavouzet a réalisé avec la Manchester Camerata.
Espiègle, avec une profondeur légère et un toucher tout à fait chaleureux et limpide, il nous offre des versions remarquables. Sans jamais tomber dans aucun excès, Bavouzet réussi à se transformer en une espèce de narrateur d’émotions. La partition est celle-ci et voilà ce que je pense d'elle, aurait-il sûrement dit, mais toujours en gardant le sens des proportions que cette musique demande.
Si jamais vous voulez expérimenter l'effet Bavouzet en concert, il sera à la salle Bourgie de Montréal les 14 et 15 janvier prochains, pour deux prestations à ne pas rater.

Haydn Piano Concertos
fa majeur Hob.XVIII: 3
sol majeur Hob.XVIII:4
ré majeur Hob.XVIII : 11
Jean-Efflam Bavouzet, piano
Manchester Camerata 
Gabor Takacs-Nagy, direction
Enregistrement, octobre 2013
Chandos: CHAN 10808

Philippe Adelfang