Il s'agit d'un cd et un dvd, où vous pourrez voir et entendre ces magnifiques artistes en action, mais aussi vous aurez droit à un très bon documentaire sur la genèse des deux pièces composées par Arnold Schoenberg , ainsi que des aspects moins connus de sa vie et surtout les influences que ce musicien révolutionnaire à reçu dans ses premières années de production musicale.
Le cas de Schoenberg est particulier dans l'évolution du post-romantisme, puisque il a eu le courage de franchir les barrières que d'autres compositeurs n'ont pas oser faire. Les deux oeuvres en question, marquent très bien cette évolution, la première, la nuit transfigurée (1899) est un sextuor à cordes (deux violons, deux altos et deux violoncelles) qui reflète cette première période où son discours était encore tonal, et son approche artistique dérivait de deux compositeurs que Schoenberg estimait beaucoup: Gustav Mahler et Johannes Brahms.
La grande originalité de l'oeuvre, qui appartient au domaine de la musique de chambre, tout comme les sextuors de Brahms, c'est qu'elle s'inspire d'un texte, conception jusqu'alors plus répandu dans le domaine symphonique, voir les poèmes symphoniques de Richard Strauss et même le Pelleas et Melissande de Schoenberg.
Dans la deuxième pièce du cd, la symphonie de chambre n°1 op9 de 1906, oeuvre charnière de Schoenberg, il essaye de pousser le système tonal jusqu'aux limites.
N'oublions pas que les influences wagnériennes à travers Mahler et Strauss, sont encore très présentes dans ses oeuvres.
La formation pour laquelle cette oeuvre est composée, est aussi révolutionnaire que son langage, en fait la symphonie fut écrite pour une orchestre de chambre où tous les membres sont des solistes.
Il faut vraiment souligner, l'excellente version de cette symphonie que les Smithsonian Chamber Players ont enregistré, d'ailleurs le disque au complet est d'une très grande beauté, et pourrait être tranquillement inclus parmis les indispensables du compositeur.
Bravo encore une fois pour Dorian et Sono Luminus.
DSL-90909
Philippe Adelfang.
Septembre2009